Économie de la zone Cemac : Les inquiétudes du FMI
L’institution de Bretton Woods a revu à la baisse les prévisions du taux de croissance dans la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Cemac), l’estimant à 1,7% en 2015 contre 4,9% pour l’exercice précédent.
Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé son inquiétude, le 9 avril dernier, suite à la «forte dégradation» des économies des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Cemac), dont le taux de croissance a chuté à 1,7% en 2015. «La situation économique s’est fortement dégradée», a affirmé, à Yaoundé, le chef de mission du FMI. «La croissance a été réduite à 1,7% en 2015 alors qu’elle était de 4,9% en 2014», a poursuivi Mario de Zamaroczy, qualifiant la situation de préoccupante.
Selon lui, tout ceci est consécutif à la chute des prix du pétrole ainsi qu’aux problèmes sécuritaires liés aux attaques du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. D’après l’expert du FMI, la chute des cours mondiaux du pétrole a provoqué d’importantes baisses de ressources pour cinq pays de la zone, obligeant la Banque des Etats d’Afrique centrale (Beac) à «injecter des liquidités importantes pour soutenir (ces) économies». En conséquence, la BEAC est actuellement confrontée à une réduction importante de ses réserves. «La quasi totalité des gouvernements de la sous-région n’ont plus d’épargnes budgétaires significatives et disposent désormais d’une marge de manœuvre limitée», a-t-il fait savoir, indiquant que les perspectives ne sont guère rassurantes dans la mesure où «la persistance de cours du pétrole bas continuera à maintenir la croissance (de la zone) à un faible niveau, en dessous des 2% en 2016».
Le FMI prône donc un rééquilibrage budgétaire pour résister à cette mauvaise passe. «Celui-ci doit s’appuyer sur les critères de convergence de la Cemac et impliquer une réorientation appropriée des priorités des programmes ambitieux d’investissement des pays membres, tout en mettant davantage l’accent sur la mobilisation des recettes intérieures», a conseillé l’institution de Bretton Woods. Elle a également recommandé aux Etats d’adopter, à moyen terme, «des politiques structurelles pour adapter les économies aux chocs et pour les diversifier».
4 Commentaires
Les inquiétudes du FMI ne sont une surprise sauf pour les dirigeants de la cemac, à l’image des ministres de l’Economie et du budget, qui sourire aux lèvres, nous annoncent chaque jour qu’ils ont la situation en main.
Le FMI oublie de mentionner comme autre cause (sans doute la principale) la mauvaise gouvernance des économies et des finances publiques de la cemac. On sait que les cours des matières 1ères ont une évolution cyclique et ne peuvent restés haut plus de 5 ans durant. Et si on était gérés comme il faut, avec les recettes énormes engrangées depuis 2009,on amortirait la crise aujourd’hui. Dans tout ça, c’est le Cameroun qui s’en sortira mieux, du fait de leur économie mieux diversifiée; le Gabon, le Tchad et le Congo vont manger leur pain noir. La Guinée Eq limitera les dégâts.
Si ces prévisions sont exactes, il est temps de serrer la ceinture. C’est vrai que nous avions pris des engagements avant l’accentuation de la crise. Par exemple l’organisation de la CAN 2017.
N’est-il pas possible de redimensionner uniquement sur la viabilisation des structures existantes et surseoir aux nouveaux investissements?
Par ailleurs, concernant les recettes internes, est-il concrètement possible d’améliorer les recettes d’impôts et douanières?
Sans détour, la mauvaise gouvernance et le manque d’actions concrètes communes entre ces pays de la même région minent et plomberont toujours la perfromance de la CEMAC.
Quand on se focalise sur le Gabon, depuis des années, nous pouvons arriver à lister les dépenses planifiées et celles extrabudgétaires. Mais il est extrêmement difficile d’avoir la photo exacte des entrées/recettes (redevances pétrolières et minières, recettes douanières, revenus d’impôts, etc). Par dessus tout, la traçabilité des détournements, le suivi et contrôle effectifs de l’exécution des dépenses, le maquillage de nombreuses dépenses, des allocations de fonds à des postes de dépenses fictifs, etc étant nombreux et difficilement identifiables donnent une idée de la passoire ou du gouffre financier dans lequel ce pays se trouve.
Redresser cette situation est une tâche délicate qui exigera du temps, de la sueur et du sang. Plusieurs acteurs dirigeants devront rendre des comptes, être jugés et condamnés lourdement, dépouillés de façon exemplaire du fruit leurs malversations financières et criminelles. Une telle démarche sera certes fortement décriée mais une ligne doit etre tracée pour imprimer une dynamique nouvelle à toutes les parties impliquées et surtout relancer ce pays sur de nouvelles bases plus équitables et avec une véritable égalité des chances. Car, actuellement, manipulations, arrogance, médiocratie et j’en passe tiennent le haut du pavé.
Vivement justice, travail, méritocratie, littéracie économique et rigueur au quotidien des gabonais, voire de tous les enfants de la sous-région.
quand le gabonais a de l’argent dans la main, il le flambe , le pile et pietine ses voisins….quand il en a plus il mandie a tout qui peut entendre….pas davenir…