Arrêt en raison de l’accumulation des créances vis-à-vis des entreprises, retard à l’allumage et ralentissement sur de nombreux chantiers, le schéma national du développement des infrastructures est en panne. Invité de la matinale de Radio Gabon, le 16 octobre courant, le ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de l’Aménagement du territoire a tenté de défendre le bilan du pouvoir en place.

Jean Pierre Oyiba.© pdghautogooue.com

Jean Pierre Oyiba.© pdghautogooue.com

 

Interpellés sur leur bilan, les dirigeants de la majorité n’ont souvent eu pour seule réponse que : «Nous avons construit, depuis 2009, plus de routes que l’ancien régime en une quarantaine d’année.» Si cette réponse peut laisser perplexe voire susciter l’hilarité chez certains, elle cache mal le malaise causé par la question des infrastructures. Au regard des nombreux chantiers à l’arrêt et de l’accumulation des impayés vis-à-vis des entreprises, tout porte à croire que le gouvernement n’a pas pris la mesure de ses propres projets, au point qu’il est désormais incapable de les mener au bout. Et l’aveu à demi-mots du ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de l’Aménagement du territoire exprime clairement cet état de fait.

Invité de la matinale de Radio Gabon, le 16 octobre courant, Jean Pierre Oyiba a tenté de défendre l’action du gouvernement en la matière. «Six ans après, il faut reconnaître que beaucoup de choses ont été faites dans le domaine des routes. Notre réseau routier renferme un linéaire de 10 350 kilomètres en gros. En 2009, 1 200 kilomètres ont été bitumés et à ce jour nous avons bitumé 1 700 kilomètres», a-t-il laissé entendre, avant de revendiquer le bitumage de 500 kilomètres à travers le pays, notamment les tronçons Okondja-Akiéni, La Leyou-Lastourville, Lambaréné-Fougamou, Fougamou-Mouila, Lalara-Koumameyong, Koumameyong-Ovan, et bien d’autres. «Le plan national d’aménagement routier représente 10 à 15% du PIB, engendre 30 à 40% des investissements publics, emploie 13 000 Gabonais dans le secteur privé et 2 500 dans le secteur public, (et) la route représente 65% du transport des personnes et 45% du transport de marchandises», a-t-il fait savoir.

Une machine bloquée

En levant 80 milliards de francs, en septembre dernier, en vue de financer la réhabilitation de plusieurs axes routiers de Libreville, le gouvernement a semblé exprimer une volonté de corriger le tir, au regard de la qualité douteuse des travaux entrepris jusque-là. Pour Jean-Pierre Oyiba, qui n’a pas nié la réalité, des efforts restent à faire. «Nous avons malheureusement connu, par le passé, des chaussées qui ont été construites sans tenir compte de toutes les normes au regard de la caractéristique de notre pays, qui connaît un climat difficile, notamment avec la qualité des sols et les intempéries que nous connaissons. Mais aujourd’hui, des études ont été faites en vue de réapprécier ce qui a été fait avant pour mieux faire, parce que nous avons, en dehors de notre climat, la dimension de certaines routes à l’époque, qui n’a pas tenu compte des projections à long terme», a-t-il plaidé.

De la Marina en passant par le stade omnisports de Libreville, comme plusieurs autres grands chantiers, la machine semble bloquée. Plus rien ou presque n’avance. Pour le ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de l’Aménagement du territoire, cette situation s’explique par la crise de l’industrie pétrolière. «Le pays est à l’arrêt parce que nous connaissons une conjoncture qui n’est malheureusement pas favorable à notre pays, qui est essentiellement tourné vers l’exploitation des matière premières. […] Notre économie étant basée sur le pétrole, lorsque le cours du pétrole et celui du dollar baissent, notre pays en souffre énormément, et cette crise se caractérise par la contraction de nos recettes et la diminution des moyens», a-t-il expliqué.

Les démembrements du ministère en charge des Travaux publics (TP) sont inexistants depuis quelques années, alors qu’on devrait en attendre beaucoup. «Il se pose un sérieux problème à ce niveau», a reconnu Jean Pierre Oyiba, avant d’ajouter : «C’est une situation qui nous est totalement imputable. C’est le fait d’une politique que nous avons menée et des habitudes que nous avons eues, qui sont malheureusement dangereuses et négatives pour notre pays. Et depuis un certain temps, à l’intérieur du pays, les unités provinciales des TP ne sont plus opérationnelles, parce qu’il y a un certain nombre d’engins qui ne sont plus fonctionnels car vétustes.» N’empêche, il estime que la solution à ce problème interviendra incessamment. «Ces unités permettaient de désenclaver certaines localités et d’entretenir certaines voies, essentiellement des voies départementales», a-t-il avancé, sans plus. Quid du rôle de la responsabilité de la défunte Agence nationale des grands travaux (ANGT) ?

Source : interview réalisée par Hass Nziengui et Kennie Kanga pour Radio Gabon

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. CANTON LEYOU dit :

    M. JPO semble ignorer pas mal de choses en ce qui concerne les tronçons routiers qu’il vient de citer quand il affirme qu’ils ont réalisé lesdits tronçons depuis 2009. J’en vœux pour preuve les tronçons Lambaréné-Fougamou, Fougamou-Mouila, Lastoursville-La Léyou; ces tronçons ont fait l’objet de financement ou de pré-financement avant 2009 M.JPO. L’axe Fougamou-Mouila est le prolongement de Lambaréné-Fougamou édicté par feu Georges à OBO pour la concrétisation de leur politique sociale, afin de rendre le sud du pays accessible en toutes saisons comme dans le nord. Faut-il rappeler à JPO que Lastoursville-La Léyou à fait l’objet de deux financement de la BAD avant 2009? Quand est-il du financement de la Banque Islamique de Développement du tronçon Akiéni-Okonja M.JPO? Encore une fois, le Gabon n’existe pas depuis 2009 S’IL VOUS PLAIT MRS LES EMERGENTS. Prière de restituer l’histoire intégrale pour ne pas l’écorcher. Tous ces tronçons sont détaillés et financés ou pré-financés avant 2009 et j’insiste; car, ils sont bien énoncé dans la déclaration de politique générale de M.JEN alors PM en 2006.
    Cordialement.

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