Gestion de la municipalité : La colère des agents à la diète
Dans l’objectif d’«attirer l’attention» de la mairesse de Libreville, plusieurs dizaines d’agents municipaux ont été contraints de sortir du bois pour réclamer le payement de leurs salaires.
L’affaire couvait depuis de nombreux mois, sans que le moindre besoin de la porter à la connaissance de l’opinion n’ait été ressenti. Les parties prenantes estimaient qu’il fallait donner toutes leurs chances aux négociations sur cette situation pour le moins rare dans l’administration publique : environ 300 agents, répartis à travers les six arrondissements de la capitale, ne perçoivent pas leurs salaires depuis plusieurs années. Des mois après que la sonnette d’alarme eut été tirée, rien n’a changé. Pis, l’Hôtel de Ville semble se braquer et tente d’ignorer le problème. Un mode de gestion des conflits loin d’être du goût de tout le monde. Réunis au sein d’un collectif, les agents municipaux concernés sont montés au créneau, le 17 septembre courant, afin d’interpeller, une nouvelle fois, leur employeur, et particulièrement la mairesse de Libreville.
Baptisé «Branche des agents municipaux non-salariés (Bam’s)», le collectif entend mettre la mairie face à ses responsabilités. Il y a dix jours, ces agents ont introduit une demande d’audience auprès du maire. Dans la foulée, une assemblée constitutive a été initiée. A cette occasion, ils ont réaffirmé leur volonté de rencontrer l’édile de Libreville, avant toute négociation, conformément à ses propres instructions. Pourtant jusque-là rien ne s’est fait. C’est le statu quo. «Les agents municipaux qui travaillent depuis longtemps sans percevoir un Radi (….) sont désormais incapables, en tant que parents, d’assumer convenablement et dignement leurs charges familiales», a regretté Ghislain Ledoux Mbovou Edou. Pour lui, «cette situation devient insoutenable pour eux et les enfonce davantage dans une précarité voire une chosification qui se traduit par une sorte de mendicité déguisée». Or, estime-t-il, ces responsables de familles, qui continuent d’honorer leurs obligations professionnels, «méritent d’être respectés car ils manifestent par ce geste l’amour qu’ils ont pour leur pays en général et pour la mairie en particulier».
A en croire les responsables du collectif, cette malheureuse situation dure depuis deux ans pour les uns et huit mois pour les autres. «Comment peut-on employer un personnel dont on a besoin et que l’on ne paye pas ? Le plafond budgétaire représente pour l’autorité municipale un réel problème ou une idéologie, un discours mystificateur par lequel elle souhaite justifier notre statut d’agent municipal non rémunéré ». Autant de questions que se posent les membres de la Bam’s, non sans indiquer que «la responsabilité incombe désormais aux autorités municipale car ce sont elles qui détiennent l’aboutissement heureux de ce dossier et le climat à venir».
5 Commentaires
Le problème de l’administration locale de notre pays n’est pas traité comme il se doit car la politique a pris le pas sur la rationalité. En effet, lorsqu’une équipe municipale arrive elle doit satisfaire les personnes qui l’ont aidé « à gagner les élections », ce qui semble normal au regard de notre paradigme politique gabonais. Il se pose alors le problème de la masse salariale qui gonfle et devient à un moment insoutenable. Faut-il continuer à donner des faux espoirs aux gabonaises et aux gabonais? Je pense que l’heure de la vérité doit sonner pour que les pères et les mères de famille n’aient pas l’illusion d’avoir un travail rémunéré alors qu’ils vont passer des années sans salaires. Il faut appliquer la loi 1/2005 portant statut général de la fonction publique qui crée la fonction publique territoriale donc garantie les droits des travailleurs des collectivités locales tout en mettant en place des critères de recrutement apolitiques et objectifs.
«Les agents municipaux qui travaillent depuis longtemps sans percevoir un Radi (….) sont désormais incapables, en tant que parents, d’assumer convenablement et dignement leurs charges familiales»….hum!
Les épiciers de quartiers, les boutiquiers et autres vendeurs à la sauvette savent bien comment vous avez fait pour tenir aussi longtemps, sinon ca ne serait pas possible. Mais même si vous savez vous contenter des miettes de ces « braquages légaux » au quotidien et que vous vous distribué en fin d’apres midi autour d’agapes, vous vous rendez bien compte que cela ne suffit pas, tant c’est aléatoire
En tous cas, bon vent en cette rentrée scolaire. C’est tout le mal que je peux vous souhaiter!!
c’est dommage que des agents pères et mères de famille se retrouvent dans cette situation .
il y’a énormément de détournement d’argent dans notre pays , il existe énormément de régies financières dans notre pays qui rapporte beaucoup de bénéfices pour le fonctionnement budgétaire de l’état ,
tous ces compatriotes bien places qui détournent sans cesse les finances et qui sont actionnaires partout dans le Gabon ne peuvent pas un tant soit peu avoir de la compassion pour ces nombreux hommes et femmes qui continuent a travailler malgré des années de non apercevance de leur salaire ?
ils ont énormément de comptes pleins a l’extérieur , voila un cas qui devrait les interpeller et toucher leur sensibilité pour aider a payer ces hommes et femmes qui ne demande qu’a s’occuper de leur famille ,
si la mairie se retrouve en difficulté aujourd’hui pour régler cette situation , aidez celle ci même de manière anonyme , c’est le patriotisme qui gagnera…..et la fierté d’aider son frère qui souffre pour avoir le minimum , VOUS AUSSI !
La mairie de Libreville est un mammouth. Faut dégraisser. Il n’y a pas besoin d’autant d’agents.3000 agents c’est surréaliste !
donc les gens vont au travail tout les jours, paye leur transport quotidien, perdent 5jours de leur semaines, pendant 8-24 mois sans recevoir un peco de salaire et ils restent silencieux tout ce temps? mais ca c’est du maboulisme caracterise. C’est du jamais vu ca.