Cyclisme | Sylvain Makosso : «La préparation pour la Tropicale ne suffit pas à monter une équipe compétitive»

Le sélectionneur de l’équipe nationale de cyclisme lance un appel aux autorités en vue du renforcement de la préparation des coureurs gabonais. Sylvain Makosso plaide notamment pour la régularité des Gabonais aux différentes compétitions continentales.

Sylvain Makosso (survêtement bleu et blanc) avec des cyclistes Gabonais aux Jeux Africains à Brazzaville. © Gabonreview

Gabonreview : Et si on revenait sur l’épreuve du circuit fermé, tenue le 13 septembre dernier à Brazzaville ?

Sylvain Makosso : D’entrée je dirai que cette course s’est mal déroulée pour nous, car j’ai eu trois coureurs de mon équipe qui sont allés au sol plusieurs fois. Mais dans l’ensemble je suis fier de la prestation de ces derniers, dont quatre ont pu terminer l’épreuve. Par ailleurs la course était très difficile avec la présence sur le parcours de nombreux dos d’ânes, ainsi que plusieurs virages très dangereux. Ces éléments ont été beaucoup dans les chutes enregistrées, en plus du manque d’expérience des motards dans l’accompagnement et la sécurité.

Les cyclistes Gabonais s’échauffant avant le contre-la-montre par équipe. © Gabonreview

Par rapport à cette épreuve, comment appréciez-vous la position du Gabon ?

Je tiens à réitérer mes félicitations aux garçons, qui ne manquent pas de volonté. Il leur manque beaucoup de choses. Certes il y a les mises au vert mais il leur manque cruellement la régularité dans la compétition, aussi bien au niveau national qu’international. Tous les coureurs présents aux Jeux africains participent à la quasi-totalité des compétitions sur le continent durant toute la saison. En dépit de ces carences les cyclistes Gabonais ont quand même terminé dans le ventre mou du classement, une performance à encourager.

Le Gabon a disputé le contre-la-montre par équipe et en individuel, ainsi que le circuit fermé. Quel bilan général tirez-vous de ces trois courses ?

A mon avis, le bilan est positif d’une part. Nous n’avons plus jamais couru après la Tropicale 2015, en janvier dernier. Nous avons juste passé quatre à cinq jours de regroupement à Libreville, Franceville et 15 jours au Maroc. Cette dernière étape a été très bénéfique pour la sélection. Et d’ailleurs grâce à cette dernière préparation que nous avons pu faire un contre-la-montre par équipe acceptable. D’autre part, il y a quelques éléments négatifs à déplorer en ce qui concerne notre bilan : notamment le manque compétition. Il n’y a aucune régularité de compétition. Les clubs et la ligue ne font pas leur travail. De plus, il n’y aucune commission pour accompagner les coureurs. Figurez-vous qu’en tant qu’entraineur national, je ne retrouve les garçons qu’une seule fois dans l’année pour les préparatifs de la Tropicale.

Or, il ne doit pas y avoir que cette compétition pour détecter des jeunes. Il faut de bons clubs, de bonnes commissions de ligue pour trouver de jeunes talents. Et nous derrière, nous compléterons la chaine avec le directeur technique national pour s’imprégner de la régularité dans la compétition des coureurs, leurs classements… Je souhaite ainsi qu’on revoit tous ces aspects, au risque de gâcher la carrière de tous jeunes.