N’exerçant encore que sur le territoire national, la nouvelle compagnie perçoit mal sa présence sur la liste noire de l’Union européenne (UE).  

© andy.maskin.net

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Décidément, l’affaire passe encore mal chez les responsables de compagnies aériennes africaines listées parmi les moins sûres du monde, et à qui une interdiction de voler dans le ciel européen avait été notifiée, dans un rapport daté du 25 juin dernier, par la Commission de l’Union européenne. Après la sortie du directeur général d’Afric-Aviation au début du mois de juillet courant, le tour est revenu à celui de Tropical Air Gabon, une autre compagnie nationale figurant parmi les 232 interdites dans le ciel européen pour des «raisons de sécurité», de juger cette décision inique et calculée. Si Alfred-Pierre Etouké avait considéré que «la liste noire de l’Union européenne est arbitraire et subjective», pour Ben Ndema, elle émane simplement d’une grossière erreur.

*** Local Caption *** Entretien avec le Directeur Général  de Tropical Air  "Gabon ", M. BEN NDEMA

*** Local Caption *** Entretien avec le Directeur Général de Tropical Air « Gabon « , M. BEN NDEMA

Aux dires du directeur général de Tropical Air Gabon, cette liste cache mal la volonté d’écarter les compagnies africaines, considérées comme de sérieuses concurrentes. «Nous ne nous sentons pas concernés parce que, dans un premier temps, nos aéronefs ne vont pas en Europe», a-t-il rétorqué. «Comment l’UE peut-elle black-lister notre compagnie sans l’avoir auditée ? Où est l’équité ? Est-ce fortuit le fait que chaque année les mêmes compagnies figurent dans cette liste ? Comment expliquer qu’en 2014, Gabon Airlines, qui n’existait plus depuis plusieurs années, figurait toujours sur cette liste noire ? Où est le sérieux ?» s’est-il interrogé, dénonçant une sorte de magouille, alors que sa compagnie n’existe officiellement que depuis deux mois tout au plus. Or, soutient-il dans les colonnes du quotidien L’Union (n°11881), «au bout d’un long processus» sa compagnie a obtenu un certificat de transporteur aérien (CTA) délivré par l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), «aujourd’hui une des agences les mieux cotées d’Afrique francophone», qui lui permet d’exercer dans le ciel européen. Pourtant, pour justifier sa décision, l’UE avait indiqué que «les autorités gabonaises avaient délivré (à Tropical Air Gabon) un CTA le 6 mai 2015, sans démontrer que la certification et la surveillance de ce transporteur aérien respectaient pleinement les normes internationales applicables en matière de sécurité».

Pour Ben Ndema, qui a vivement rejeté ce motif, sa compagnie est loin de manquer aux exigences en termes de sécurité. «Nos aéronefs, équipés d’instruments de bord américains, sont parmi les plus sûrs au monde. Notre personnel est hautement qualifié, dont des ingénieurs «sécurité» formés en Europe et à Air Gabon», a-t-il revendiqué. Décidément, cette liste noire n’a pas fini de faire couler encre salive. Et les autorités européennes sont, de plus en plus, accusées de subjectivité.

 

 
GR
 

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