Santé : le RTS,S offre une protection partielle contre le paludisme
Attendue en Afrique courant 2015, le vaccin expérimental le plus avancé du monde contre la malaria présente une efficacité modeste et décroît avec le temps selon les résultats finaux d’un long essai de plusieurs années, publié le 24 avril 2015 dans la revue médicale «The Lancet».
À la veille de la célébration de la journée mondiale contre le paludisme, le monde entier peut se faire une idée du progrès réalisé dans la recherche du vaccin contre cette maladie qui tue près de 1.200 enfants africains par jour. À l’issue de la phase 3 des essais cliniques, étape nécessaire avant la commercialisation, il ressort que le produit du géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), baptisé «RTS, S», «offre aux jeunes enfants une protection limitée, et moindre encore pour les bébés, mais pourrait néanmoins protéger des millions de petits exposés au parasite».
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont observé le développement de la maladie sur 15.500 bébés et d’enfants en bas âge de sept pays d’Afrique (Burkina Faso, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique et Tanzanie), ceux-ci ayant reçu une injection de rappel 18 mois après la dose initiale. Chez ceux qui ont reçu une dose supplémentaire, le nombre de simples épisodes cliniques de paludisme après quatre ans a été réduit d’un peu plus d’un tiers (36%). Sans dose de rappel, le vaccin n’a pas démontré d’efficacité significative contre le paludisme sévère. Cependant, chez ceux qui ont eu un rappel, l’efficacité protectrice globale contre les formes graves était de 32%, et de 35% contre les hospitalisations liées au paludisme.
Par ailleurs, chez les nourrissons dont la vaccination a été suivie d’un rappel, la réduction de crises palustres était de 26% sur trois ans, mais il n’y a pas eu de protection significative contre les accès sévères de malaria. «L’injection de rappel a restauré un peu de l’immunité perdue après la première série d’injections», a déclaré le co-auteur de l’étude Brian Greenwood (London School of Hygiene and Tropical Medicine à Londres). «Malheureusement, l’effet n’est pas aussi important que celui que l’on voit avec d’autres vaccins, pour d’autres maladies», a-t-il ajouté, relayé par l’agence française de presse.
Dans de nombreuses régions du monde, les parasites sont devenus résistants à plusieurs médicaments antipaludéens, problème auquel s’ajoutent des résistances aux insecticides. D’où l’intérêt de la mise au point d’un vaccin. Bien que le produit ne marche pas aussi bien que l’on espérait au départ, les auteurs de l’étude considèrent que RTS, S est «le vaccin expérimental le plus prometteur contre la malaria». Car, il pourrait prévenir un grand nombre de cas de paludisme, en particulier dans les zones fortement touchées et contribuer ainsi au contrôle de la maladie en combinaison avec d’autres mesures de contrôle efficaces (moustiquaires imprégnées d’insecticide, traitements…).
Avec 200 millions de personnes infectées et 600 000 morts par année, essentiellement chez les enfants africains, le paludisme est une des maladies infectieuses les plus meurtrières du monde.
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Protégeons nos enfants en ayant des comportements responsables
Ensembles luttons contre le paludisme.