20 ans après Beijing : Quel bilan pour les droits des femmes au Gabon ?
Deux décennies après l’adoption dans la capitale chinoise d’une Déclaration et d’un programme d’action, quels sont les progrès accomplis en ce qui concerne l’égalité des genres et l’autonomisation du sexe dit faible ?
Bien que des progrès aient été accomplis, l’égalité des genres est loin d’être une réalité complète au Gabon. Les femmes ne bénéficient pas encore de la pleine jouissance de leurs droits voire des mêmes droits que les hommes. Parfois, la loi se fait discriminante, rompant ainsi avec le principe constitutionnel de l’égalité des citoyens. C’est pour réfléchir aux voies et moyens de corriger ces manquements que s’ouvre, le 9 mars courant à New York, dans le cadre de la 59ème session de la Commission de la condition des femmes, le processus d’évaluation des engagements pris à Beijing en 1995. «Malgré la feuille de route mise en place par les gouvernements en 1995 pour éliminer les discriminations à l’égard des femmes dans la loi et dans la pratique, en 2015, force est de constater que la volonté politique nécessaire pour traduire ces engagements en actions a fait défaut», s’indigne la Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh), expliquant : «De graves menaces pèsent encore sur les droits des femmes et des filles dans le monde et d’importants obstacles subsistent dans certains pays, notamment au Gabon»,
À Beijing, le Gabon, aux côtés de plusieurs autres États, s’était engagé à éliminer les lois discriminatoires dans un délai de 10 ans, soit avant 2005. En 2015, de telles lois persistent encore, notamment dans les domaines du mariage, de la nationalité, de l’accès à la propriété et à l’héritage. Ainsi, en vertu du Code civil, les hommes ont le droit d’épouser plusieurs femmes. De même, la loi demeure défaillante en matière de prévention et de répression des violences à l’égard des femmes. Pis : le pays n’ayant toujours pas adopté de législation sanctionnant spécifiquement les violences conjugales, leurs auteurs continuent de jouir d’une impunité quasi-absolue. «Alors que nous marquons le 20ème anniversaire de la Déclaration de Beijing, le bilan en matière de violences à l’égard des femmes est affligeant. Les gouvernements doivent assumer leur obligation de mettre fin à cette épidémie, dans la sphère publique comme dans la sphère privée, en adoptant les mesures législatives et politiques nécessaires », a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.
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