Lutte contre l’exploitation sexuelle : Une journée mondiale dans l’indifférence

La 7^e édition de cette journée de dénonciation et de sensibilisation est passée sous silence au Gabon.

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La communauté mondiale a mis à profit la journée du 4 mars pour dénoncer le phénomène de l’exploitation sexuelle et réfléchir sur les stratégies de lutte contre ce fléau qui génère presqu’autant d’argent que les trafics de drogue ou d’armes. Au Gabon, cette célébration est passée sous silence : aucune entité publique ou de la société-civile ne s’est souvenue de cette date consacrée à la sensibilisation et à la lutte contre cette menace.

Aucune statistique nationale officielle ne permet d’apprécier ce trafic au Gabon qui concerne aussi bien la prostitution d’adultes et de mineurs que la pornographie forcée ou infantile. Selon la fondation Scelles, qui lutte contre l’exploitation sexuelle, ce «marché» mondial génère la somme de 1000 milliards de dollars. Il s’agit donc d’un des commerces illégaux les plus importants de la planète. Il est même le troisième plus lucratif au monde, derrière ceux de la drogue et des armes. On sait seulement qu’à Libreville, les prestations des péripatéticiennes sont tarifées entre 15 et 70 euros (9750 et 45500 francs).

L’exploitation sexuelle est une des pires formes de négation des droits fondamentaux de la personne humaine. Dans le monde, des millions de personnes sont réduites au statut de simple marchandise. Hommes, femmes et enfants sont achetés, vendus, violés, battus, surveillés, enfermés, torturés et ne sont plus considérés que comme des objets de consommation. En l’espace de trente ans, le phénomène de la traite des êtres humains, notamment à des fins d’exploitation sexuelle, a considérablement évolué. Les mutations les plus inquiétantes sont liées à son industrialisation, sa mondialisation, sa diffusion par le biais des conflits armés et l’adaptabilité des trafiquants.

Lancée à l’initiative de l’organisation non gouvernementale Groupe international de paroles de femmes (GIPF), la journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle a été célébrée pour la première fois en 2009.