Les PME internationales ne reconnaissent pas le potentiel de croissance de l’Afrique
Les PME préfèrent les échanges commerciaux avec d’autres économies émergentes. Elles devraient générer jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires à l’international d’ici 2019
D’après une étude approfondie réalisée par l’Economist Intelligence Unit (EIU) pour le compte de DHL Express, près de 40 % des petites et moyennes entreprises (PME) mondiales ne voient pas l’Afrique comme une opportunité de croissance, malgré les nombreux exemples de croissance économique positive et le développement de la classe moyenne dans cette région.
Ce rapport révèle que, tandis que de nombreuses multinationales et entreprises publiques profitent activement des opportunités qu’offre l’Afrique, les PME continuent d’avoir une certaine appréhension vis-à-vis du continent et préfèrent se tourner vers d’autres marchés émergents.
Charles Brewer, directeur général de DHL Express Afrique subsaharienne, explique que malgré les difficultés actuelles pour attirer les PME mondiales, les conclusions de l’étude mettent en avant le potentiel inexploité de ce continent.
« Le fait que les PME prévoient de générer jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires à l’international d’ici 2019 est un point extrêmement positif qui souligne les nombreuses opportunités pour l’Afrique en termes d’investissement et de création d’emplois. »
D’après Brewer, il ressort de cette étude, menée auprès de 480 chefs de PME et experts appartenant à des groupes de pression du monde des affaires, que les PME sont découragées par la faiblesse de la consommation moyenne des ménages africains, les défis culturels et le manque d’infrastructure ainsi que par la corruption et l’instabilité politique de la région.
Il explique que le plus grand défi consiste à surmonter des environnements de marché différents. La mauvaise qualité de l’infrastructure du marché cible, l’instabilité politique, les dépenses administratives nécessaires pour établir une présence locale et les différences culturelles dans la manière de faire des affaires ont toutes été citées par les chefs d’entreprise interrogés comme étant des facteurs qui les ont dissuadés d’entrer sur de nouveaux marchés.
« La méconnaissance des marchés étrangers a reçu une attention particulière. En effet, 84 % des personnes interrogées ont décrit la compréhension de la culture ou de la langue d’un marché cible comme importante ou très importante pour déterminer son attractivité. Cela explique également pourquoi la plupart des PME se développent souvent dans des marchés qui ressemblent au leur.
« Ce phénomène est manifeste en Afrique où les entreprises qui souhaitent se développer sur le continent utilisent souvent une approche uniforme. En raison des différentes cultures, langues et traditions qui cohabitent sur le continent, il est essentiel de faire des recherches poussées dans chaque région. De plus, les services et produits doivent être adaptés à chaque pays. L’Afrique n’est pas un seul pays », souligne Brewer.
En termes de stratégie de croissance, l’enquête montre que les partenariats jouent un rôle important pour les PME. Elle a identifié plusieurs approches innovantes dans ce domaine, comme le fait de profiter du réseau de distribution existant d’une autre entreprise pour entrer sur le marché de l’Afrique subsaharienne.
« Plusieurs multinationales et entreprises ont eu beaucoup de succès en Afrique, à l’image de DHL. La bonne nouvelle pour les PME, c’est qu’elles ont l’avantage d’être plus souples et de pouvoir s’adapter et exploiter rapidement les opportunités qui se présentent à elles. L’esprit d’entreprise est la clé du succès d’une petite entreprise. DHL a débuté comme une PME en 1969. Nous connaissons la suite… Nous nous sommes concentrés sur les partenariats en Afrique et aujourd’hui nous disposons de plus de 3 500 points de vente à travers le continent.
« Nous travaillons avec plusieurs milliers de PME dans toute l’Afrique et nous avons vu comment ces entreprises ont réussi à installer leur présence dans la région. Grâce au soutien des bons partenaires, une chaîne d’approvisionnement bien conçue, une bonne compréhension de leurs atouts concurrentiels et un bon état d’esprit, les PME peuvent franchir n’importe quelle frontière et faire du monde leur marché », conclut Brewer.
Le rapport d’EIU et DHL Express, Breaking borders: From Canada to China, barriers overshadow growth for expanding SMEs (« Franchir les frontières : Du Canada à la Chine, des barrières freinent la croissance des PME en plein essor »), est disponible dans son intégralité sur http://www.economistinsights.com/countries-trade-investment/analysis/breaking-borders
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