Créées pour rendre l’action publique plus efficace, la plupart des agences nationales se retrouvent en quasi-faillite et accusent des déficits en tous genres. Entre désolation, dénuement et insouciance, le résumé de la situation.

© Gabonreview
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Saisissant l’occasion du point de presse hebdomadaire du Parti démocratique gabonais (PDG), mardi dernier, son Secrétaire national pour le Moyen-Ogooué, Emmanuel Jean-Didier Biyé, a cru bon de citer la création des agences comme un des points positifs de l’action du chef de l’Etat. Or, en dehors de quelques-unes, ces agences vivent des tensions de trésorerie et des déficits en tous genres.

Illustratif de cette situation, les responsables financiers du Fonds Forestier national (FFN), une agence placée sous la tutelle du ministère de la Forêt, de l’Environnement et de la Protection des ressources naturelles, font et refont leurs calculs, épluchent ligne par ligne le budget du Fonds pour chercher où rogner sur les dépenses. Rien n’y fait. Il leur manque 43 millions FCFA pour boucler le budget de l’année. Les chiffres recueillis auprès des services financiers de cette agence le montrent : la situation financière est préoccupante. Mais elle n’a rien d’exceptionnel. Partout, le manque de moyens est criard. Peu ou pas de ressources financières, effectifs presque pléthoriques, charges importantes. Les déficits sont béants.

Situation identique à l’Agence Filière-Bois, qui dépend elle aussi du ministère de la Forêt. Ses employés vont parfois jusqu’à quatre mois sans être payés. Noël Nelson Messone, le ministre de la Forêt, de l’Environnement et de la Protection des ressources naturelles, est régulièrement informé par les responsables de ces agences de l’insuffisance des moyens financiers. Il a saisi le ministre du Budget à ce sujet. La même situation est vécue à l’Agence de collecte et de commercialisation des Produits agricoles (ACCOPA), à l’Office national des Laboratoires agricoles (ONALA), ainsi qu’à l’Office national du développement rural (ONADER) qui vient de réduire le tiers de ses effectifs pour se stabiliser à 60 agents. Dans un compte-rendu publié par le quotidien L’Union du 26 mars dernier, un reporter écrit au sujet d’une visite de terrain du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire : «Partout où il est passé, Luc Oyoubi a entendu les exposés des directeurs généraux qui lui ont révélé que les décaissements des budgets autorisés dans la loi des Finances 2013 à ces agences d’exécution de la politique agricole n’excèdent pas 10% ; des sommes congrues pour la plupart de ces agences qui rendent problématique la réalisation de la politique gouvernementale d’augmentation de la production agricole nationale. En plus, les conditions de travail confinent le personnel à la déprime». Le journal poursuit : pour le ministre Oyoubi, «il faut que les moyens suivent. Or, dans le budget 2014, les sommes allouées aux agences sont même en diminution. On ne peut pas faire de miracles dans ces conditions».  

Désolation, dénuement et insouciance

Les conditions de travail aussi sont tout aussi difficiles. Les agents manquent de tout. Les fournitures de bureau, les équipements informatiques, le mobilier arrivent au compte-goutte… ou jamais. En réalité, à l’exception de l’Agence nationale des grands Travaux (ANGT), de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) et de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), toutes les agences, offices et autres établissements publics à gestion autonome – une bonne quinzaine – créés dans la foulée de l’accession au pouvoir d’Ali Bongo vivent des tensions de trésorerie, et ont de ce fait du mal à exécuter leurs missions.

Créées, aux côtés des services de l’administration publique, pour rendre l’action publique plus efficace, la plupart des agences se retrouvent en quasi-faillite. Quelles en sont les causes ? Pourquoi se retrouvent-elles dans cette situation ? «Avant tout, parce que les charges progressent vite, beaucoup plus vite que les moyens», indique un chef de service du Fonds forestier national. En cause, bien sûr, des recrutements massifs et inappropriés. «A ces effets structurels, s’ajoute l’insouciance de certains directeurs généraux à se faire payer des missions de longue durée à l’étranger pas toujours nécessaires pour l’entreprise», souligne l’intéressé. La désolation sévit dans ces établissements publics, au même titre que le dénuement et l’insouciance. Du coup, tous les contrats d’objectifs de programmes (les fameux COP) signés entre le gouvernement et ces organismes n’ont pu être remplis par ces agences. Ce qui donne de l’Etat, premier responsable de cet échec, une image d’irresponsabilité certaine.

Contrairement donc à ce qu’a bien voulu déclarer le secrétaire national du PDG, ces agences sont malades de déficits en tous genres, et leur existence même mérite d’être repensée au niveau des objectifs à leur prescrire, et des effectifs devant les mettre en œuvre.  Au moment où le Conseil des ministres vient de décider de la création de trois autres agences, à savoir l’Agence nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI-Gabon, qui naît de la fusion entre le CDE, Promo-Gabon et l’APIEX), l’Agence nationale des Pêches et de l’Aquaculture (ANPA), l’Agence gabonaise de développement et de la promotion du tourisme et de l’hôtellerie, et la Caisse des Pensions et des Prestations sociales des Agents civils de l’Etat, il convient de prendre les mesures les plus à même de les faire fonctionner intelligemment et efficacement. Sinon, elles se mettront à tomber les unes après les autres.

 

 
GR
 

22 Commentaires

  1. Henri Louboua dit :

    C est ce qui arrivent quand on decider de fausser les chiffres d un croissance !!! Quand je vois des Pays comme la Cote d Ivoire et le Senegal qui ne souffrent pas de probleme de Tresorerie; et c est le Gabon qui en souffrent !!! Mon Dieu Ali qu es que t es venu faire au pouvoirs !!!

  2. Moure Tabe dit :

    voila encore l’illustration de l’amateurisme de ceux qui nous gouvernent, la création de la plupart de ces agences répond plus au souci de caser tout ce beau monde sensé détenir un poids politique utile au bon moment (électoral), constatez l’appartenance partisane de la plupart des directeurs généraux de ces agences, qui, dans l’exercice de leur fonction, n’ont de compte à rendre à personne.
    Toute agences devrait, avant sa création, répondre à un besoin réel, avoir des objectifs précis et mesurable, établir un budget réaliste indiquant les sources de revenus et le niveau des dépenses; et à la fin d’un exercice, un cabinet indépendant doit pouvoir contrôler tout ce qui s’y est dérouler.
    Oui mes amis, la culture du compte rendu d’activité ne fait pas encore parti des mœurs de nos gouvernants (pas les comptes rendus complaisants de la RTPDG); que dire alors du souci de la rentabilité des ces structures crées à tout va.

  3. okoura dit :

    Sur ce constat amère nous attendons les solutions miracles et les commentaires absurdes de Jean Jacques!!!Tout va mieux dans le meilleur des mondes où plutôt tout va mieux sous les cieux du Gabon .Notre beau pays que le bon Dieu nous a donné plein de ressources et à faible population, on pourrait y vivre comme aux Emirats.Il y a un jour pour le bon Dieu, à ce moment ci il n’y a que lui pour renverser les situations

  4. sm dit :

    Il est où le pb? On se plaint partout que les budgets sont détournés, là au moins, on est sur, qu’il n’y aura lus de budget détourné en serrant la ceinture au max.Enfin…

    Moi je trouve que c’est tant mieux.

    • okoura dit :

      c’est tant mieux pour toi puisque tu as pu te faire les éconmies avec de l’argent volé, il finiras ton argent et tu finiras dans la misère comme le commun des Gabonais, tes enfants y compris si tu en as je me permets de te tutoyer puisque tu ne mérites rien d’autre

  5. le gabonais d'en bas dit :

    que vive l’emergence à jamais applaudissez mes freres et sœurs

  6. Bill Ngana dit :

    Il vaut mieux se dire que le porte-parole du PDG s’est exprimé en toute bonne foi. Malheureusement dans ce parti, on fait porter des œillères au plus grand nombre de militants et on leur fait avaler des couleuvres comme des spaghettis. Ainsi, on ignore royalement ces militants quand il s’agit de traiter des vraies questions du Gabon, de partager les prébendes liées à leur militantisme ou la plus-value de leur dévouement. Les élections arrivent ; on va bientôt s’apercevoir que ces militants existent ; on va leur courir après par obligation car une honte secrète flottera derrière les discours face aux questions qui rejailliront dans le silence des regards des militants : qu’avez-vous fait de notre Gabon ? Pourquoi persistez-vous et faites encore pire que ce que Omar Bongo Ondimba a reconnu au nom de tous comme étant le mal et a dénoncé dans son mea culpa historique ? Pourquoi restez-vous silencieux et insensibles, vous qui détenez la force de la parole publique, devant la dégradation de notre économie, de notre administration, de notre éducation, de notre société, de notre culture, de notre vie ? Pourquoi… ??? …pourquoi… ??? …pourquoi… ???

    • okoura dit :

      A croire que ces chantres du pouvoir n’ont pas de progéniture.Que répondront leurs enfants quand les nôtres vont leur poser la question de savoir ce que leurs parents ont fait des bénéfices des ressources du Gabon.Heureusement qu’en A frique en général et au Gabon en particulier les gouvernants sont nés avant la honte. Nous on a été passifs nos enfants ne le seront car ils sont issus de la génération de la mondialisation

  7. tara dit :

    ce n’est que de la mauvaise gestion.

  8. Maytook dit :

    le pb ce n’est ni le statu des agences ni leur nombre le pb c’est la qualite des personnes qui sont a leur tete.Si la gestion des budgets a quitte les ministeres pour raison de detournements quel interets de placer des personnages peu scrupuleux a la tete des agences….Le Serpent se mord la queue…parce que c’est un serpent..

  9. malouba. dit :

    L’amateurisme a son apogée…

  10. Luis Domingo dit :

    kia kia kia. vraiment je suis d’accord. L’AMA-T-EU-RI-SME a son apogée.

  11. Amélie dit :

    Difficile de construire et de voler en même temps.

  12. tawanga irène dit :

    Oh non, c’est honteux de dire que les agences qui ont moins de 20 personnes sont en difficulté financière, car rien que 20 personnes partout !
    AGANOR 20 peoples
    GOC 38 peoples
    ANGT 46 peoples
    ANINF 81 peoples
    ANIF 19 peoples
    ANUTTC 52 peoples

    Avec une population de 1,5 millions d’habitants, les tensions budgétaires ne sont pas justifiées.
    RDC 70 millions d’habitants même budget annuel 3000 milliards en équivalent cfa
    Cameroun 21 millions d’habitants 3000 milliards de cfa de budget
    la CI 23 millions d’habitants 4000 milliards de cfa de budget
    Le sénégal 18 millions d’habitants 2500 milliards de cfa de budget

    Franchement les tensions budgétaires au gabon sont une sauce préparée par les BONGO pour masquer les détournements massifs des fonds.

    Nul ne peut ignorer que l’argent issu de la vente de nos minerais passe par des comptes d’opération en occident. Le mécanisme colonial de la françafrique, veut que 60 % des ventes restent dans les comptes d’opérations en métropole. seuls les 40 % des fonds rentrent réellement sur le territoire gabonais. cette situation est une humiliation coloniale qui a même chassé GBABO pour avoir voulu sortir la Cote d’ivoire de la zone franc cfa!
    Expliquez aux élus et aux populations que les tensions budgétaires datent des accords coloniaux. Les budgets votés dans les hémicycles sont farfelus et ne prennent pas en compte les accords coloniaux de 1960, qui exigent une bifurcation de 60 % des recettes minières dans les comptes d’opération.
    Les comptes d’opérations servent à alimenter nos réserves d’échanges, à l’émission monétaire et au maintien de la parité fixe, en sus des rétro commissions aux créateurs du Gabon.
    Cher compatriote le combat que nous devons mener ce n’est pas seulement le départ des BONGO du giron gabonais, mais c’est d’abord avant tout la sortie du Gabon de la zone CFA. C’est principalement cette situation qui est responsable des tensions budgétaires au gabon. Certes les recettes douanières et des impôts alimentent en temps réel notre budget, mais le principal du budget n’atteri dans les caisses de l’état qu’au 6 ième mois d’exercice budgetaire! le peu qui rentre ne permet pas de tenir les prévisions irréalistes que les élus votent maboulement sans tenir compte
    des accords coloniaux! souffrez des tensions budgétaires en attendant que les patriotes restaurent la souveraineté en 2016

  13. Harvy dit :

    Bsr Irene,
    Si d’une part je puis etre d’accord avec toi, d’autre part je dis non.
    Comment font alors certains autres pays de la zone Cfa, avec les 40%?
    Pour ma part j’estime qu’avec ces 40%, les problemes les plus cruciaux, à savoir les routes, la santé, l’éducation, le social, auraient pu trouver des solutions, sinon un serieux engagement depuis 1960.

  14. Le Gabon pour tous dit :

    Comment expliquer le fait qu’en 2014, le Gabon n’est aucune compagnie aerienne nationale? Ou est passée la flotte du Gabon dans les airs? En effet, comment comprendre qu’un pays comme le Rwanda, qui a connu une guerre civile, qui est moins riche que nous, qui est plus peuplée que nous puisse avoir une flotte aerienne tandis qu’au Gabon c’est le Black-out total? Que dit dit le PSGE a ce propos? Pourquoi ne sommes nous pas compétitif dans le domaine aérien malgré le PSGE…Euuuuhhhh au fait, comment s’appellait le DG de Gabon-airlines avant qu’elle ne tombe en faillite?

  15. Obalango dit :

    Des agences à l’image de l’émergence. Zéro pointé.

  16. jeremy dit :

    Chère Irène vous touchez la un profond problème de souveraineté nationale. Mais cela ne dédouane pas nos dirigeants sur leurs turpitudes. Les 40% reversés au trésor public auraient pu être à mesure de relever de nombreux défis au pays ce d autant le pays bénéficie de deux facteurs favorables:faible population et géographie réduite. La population du gabon n égale même pas celle de Dakar qui compte près de 10 millions d habitants contre un million et demi pour tout le Gabon. Donc un arrondissement de Dakar. Les miettes laissées par la France équivalent aux mêmes pourcentages octroyés aux autres pays francophones. Seule notre gestion opaque et inefficace de nos finances expliquerait avant tout notre sous développement. Que fait le Gabon de ses 40% là où le Sénégal ou la côte d ivoire se contribuent de vraies infrastructures avec des populations 10 à 40 fois supérieures à celle du Gabon? L occident porte sa responsabilité mais que faisons nous du reste qu on nous donne. Finalement si on est incapable de gérer 40% de nos finances serait on devenus des orthodoxes de la gestion financière avec 100% de nos finances? J en doute fort. On est trop voleurs et inconscients de notre développement. Les besoins des populations ainsi que ceux du pays passent bien après ceux des ventres de nos dirigeants auxquels s ajoutent les sociétés secrètes qui regorgent d incompétents et des gens qui n en ont que cure de l avenir du pays. Ils assassinent nos économies comme ils décapitent nos enfants et parents. Si c est avec ça qu on va réussir notre décollage économique je peux sans risque de me tromper affirmer que c est un leurre. Point on d abord nos insuffisances avant d aller parler des implications certes non négligeables de l occident. Le Rwanda ou la Guinée équatoriale nous donnent un cinglant revers. Cordialement.

  17. le puant dit :

    C’est la preuve que ALI BONGO n’est pas gabonais .
    Svp , allez vous édifier dans le site :
    Afrik53.com Livre de Pierre PEAN : ali Bongo serait bien le fils adoptif de Omar Bongo .
    Je ne vous en dis pas plus , vous comprendrez pourquoi la pauvreté a atteint son paroxisme au GABON .

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