Eléments français au Gabon : Paris envisage de réduire ses troupes à une centaine de soldats
L’envoyé spécial du président Macron pour l’Afrique Jean-Marie Bockel propose une refonte stratégique du dispositif militaire français : moins de présence et plus de coopération. Une opportunité pour le Gabon et ses voisins de renforcer leur souveraineté et leur capacité militaire.
La refonte du dispositif militaire français en Afrique franchit un cap décisif. Lundi 25 novembre 2024, l’ancien ministre Jean-Marie Bockel a remis au président Emmanuel Macron un rapport stratégique qui propose une réduction drastique des effectifs militaires français, passant de 2300 à 600 hommes, avec un accent sur une coopération « coconstruite » et respectueuse de la souveraineté des nations africaines.
Ce rapport s’inscrit dans la continuité de l’annonce faite en février 2023 par Emmanuel Macron, qui avait promis une «diminution visible» des effectifs militaires français en Afrique. À travers une approche partenariale, le texte prône un nouveau modèle de défense reposant sur des besoins exprimés par les États concernés, tout en respectant leurs aspirations à une souveraineté renforcée.
Les bases militaires françaises au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Tchad, et au Gabon sont particulièrement visées. Pour le Gabon, le rapport préconise de réduire les troupes de 350 à une centaine de soldats. Ce repositionnement stratégique, qualifié de «dispositif socle», marque une évolution significative dans la relation militaire entre la France et ses partenaires africains, où l’objectif passe d’une présence directe à un soutien stratégique.
Le cas particulier du Gabon : entre enjeux et opportunités
Pour le Gabon, cette reconfiguration pourrait être perçue comme un défi mais aussi une opportunité. Avec une réduction envisagée des forces prépositionnées, le pays devra renforcer ses capacités propres tout en bénéficiant d’un appui ciblé de la France, notamment en matière de formation militaire, de partage de renseignements, et de soutien logistique. Cette transformation s’inscrit dans un contexte où les défis sécuritaires, notamment en Afrique centrale, appellent à une meilleure préparation et une autonomie accrue des armées locales.
Le partenariat annoncé par le rapport Bockel offre aussi une opportunité politique : il pourrait permettre au Gabon de repositionner son rôle stratégique en Afrique centrale, en consolidant ses institutions de défense et en affirmant davantage sa souveraineté militaire. À travers une gestion partagée des enjeux sécuritaires et une montée en puissance des capacités nationales, le pays pourrait se repositionner en tant que pilier de stabilité en Afrique centrale.
Un tournant pour l’ensemble du continent
Cette reconfiguration dépasse le Gabon pour s’inscrire dans une dynamique continentale. La Côte d’Ivoire et le Sénégal verront également leurs effectifs réduits à une centaine de soldats, tandis que le Tchad conservera environ 300 militaires contre les 1000 actuels. Ce recentrage, combiné à des partenariats bilatéraux coconstruits, reflète une prise en compte des attentes exprimées par les pays africains : moins de dépendance et davantage de collaboration stratégique.
La mise en œuvre effective de cette stratégie reste néanmoins cruciale : elle devra combiner pragmatisme, respect des souverainetés nationales, et réponse adaptée aux défis sécuritaires locaux. Les mois à venir seront déterminants pour traduire cette ambition en actions concrètes.
2 Commentaires
La France ne peut decider a notre place ni nous imposer son armee chez nous.
La France doit degager avec son armee telles sont les recommendations et le souhait du peuple souverain Gabonais.
Le peuple Gabonais demande a l armee francaise de quitter .