Gabon : L’UASPOM propose une clé pour comprendre le projet constitutionnel
Le 16 novembre 2024, les Gabonais seront appelés à se prononcer sur un projet de Constitution, une étape cruciale pour l’avenir politique du pays. Dans ce contexte, l’Université africaine des sciences politiques et de management (UASPOM) a organisé, ce mardi 12 novembre, une conférence inaugurale animée par le Dr Ze Ondoua, visant à vulgariser et à décoder ce texte pour le grand public. L’objectif est clair : offrir aux citoyens une compréhension profonde et objective des enjeux, pour un choix éclairé.
Lors de son exposé intitulé «Comment lire et comprendre le projet de constitution en devenir ?» le Dr Ze Ondoua s’est adressé à un auditoire captivé, cherchant à élucider les dimensions fondamentales du projet soumis au référendum du 16 novembre prochain. Ce texte dépasse le cadre politique pour toucher le quotidien de chaque Gabonais.
Dès l’introduction, le Dr Ze Ondoua a souligné sa volonté de maintenir une approche académique et neutre. «Je décevrais ceux qui sont dans la salle et qui attendent que je prenne position sur les divergences entre les partisans du Oui et du Non», a-t-il prévenu. Refusant de se prononcer sur les clivages politiques, il a préféré orienter le débat sur les principes structurels du texte, rappelant que la constitution gabonaise s’est historiquement inspirée de la constitution française de 1958.
Le socle de la constitution de 1991
Pour mieux appréhender le projet actuel, le conférencier a proposé un retour aux origines de la constitution gabonaise de 1991, encore en vigueur aujourd’hui. «Cette constitution s’articule autour de deux grandes parties : le préambule et le corps des articles», a-t-il expliqué. Ce préambule, divisé en alinéas, renvoie à des textes fondateurs, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et la Charte africaine des droits de l’homme de 1981. Il a également rappelé que, malgré son importance, le préambule n’a pas de valeur juridique intrinsèque, ce qui a amené la Cour constitutionnelle à consolider ce lien en 1992.
En abordant la structure du nouveau projet, le Dr Ze Ondoua a mis en avant la continuité avec la constitution de 1991, tout en soulignant une évolution importante. «Le projet comporte 173 articles, et je dirais que c’est une constitution visible, mais il y a aussi une constitution cachée», a-t-il déclaré. Par cette «constitution cachée», il fait allusion aux valeurs et principes qui sous-tendent le texte et qu’il faut chercher au-delà des articles. Selon lui, le projet introduit une transmutation en bloc des deux parties, un concept qui «pourrait donner à la constitution une plus grande cohésion en tant que texte juridique et politique».
Une constitution pour l’avenir
Le Dr Ze Ondoua a insisté sur l’importance de comprendre la matrice conceptuelle du texte, plutôt que d’en faire une lecture mécanique. «Il s’agit de rechercher l’idée ou les idées dont ces articles portent l’empreinte», a-t-il martelé, avant d’inviter l’auditoire à forger son opinion de manière éclairée et indépendante. Alors que le Gabon s’apprête à franchir un cap décisif, cette conférence inaugurale s’inscrit dans une démarche de vulgarisation et de transmission de la connaissance, confirmant ainsi le rôle de l’université comme vecteur de savoir et de citoyenneté.
Grâce à une approche pédagogique et des concepts solides, le Dr Ze Ondoua a offert un éclairage essentiel sur un texte qui pourrait, d’ici peu, régir la vie politique, sociale et juridique du Gabon.
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