Recensement des agents publics de l’État : plus de 9 000 fonctionnaires mis sous bons de caisse
Au Gabon, pas moins de 9 000 agents publics ont été mis sous bons de caisse pour le mois d’octobre 2024. Non recensés par la task-force dédiée dans la période comprise entre décembre 2023 et juin 2024, ces agents de l’État ont été appelés à apporter les éléments justificatifs de leur appartenance à la Fonction publique. Une démarche initiée par le gouvernement dans le but de débusquer les fonctionnaires dits «fantômes».
L’opération de recensement et d’audit des effectifs de sa Fonction publique par la Task-Force sur le règlement de la dette et la direction générale du Budget et des Finances publiques a établi des irrégularités que le gouvernement essaie de cerner. On parle de plus de 13 000 agents publics «en situation d’abandon manifeste de leurs postes et continuent à percevoir indûment leur traitement chaque fin de mois». Pour y voir un peu plus clair, le gouvernement a mis sous bon de caisse, pour ce mois d’octobre, 9 000 qui n’auraient pas justifié leur absence lors du recensement. Ils retrouvent depuis le 25 octobre au palais des Sports de Libreville pour se justifier avant d’entrer en possession de leur chèque. Sauf que des voix, notamment des fonctionnaires de l’intérieur du pays, dénoncent des «amalgames».
Dans le but d’assainir définitivement le fichier de la Fonction publique où un audit a déjà été mené, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, avait indiqué, le 23 octobre, qu’une opération de vérification des situations des agents civils de l’État, en poste à Libreville, et non recensés est en cours. Et pour ce mois d’octobre, ces derniers devraient être rémunérés que sur bons de caisse. L’opération est en cours et on dénombre au moins 9000 agents mis sous bons de caisse.
Si certains agents de l’État de l’intérieur estiment avoir été injustement mis sous bon de caisse, le responsable de l’opération de mise sous bons de caisse, le lieutenant-colonel Loïc Ossiba, a fait savoir que «ce recensement concernait justement les agents en poste à Libreville». «Malheureusement, nous nous sommes retrouvés avec certains agents de l’intérieur du pays, en raison d’un manque d’information. C’est simplement un problème de calcul ou d’arithmétique», a-t-il justifié, précisant que pour ceux-là, ils vont leur transmettre leurs bons de caisse à l’intérieur du pays, et la semaine prochaine, ils auront droit à leur solde normal.
Pour le lieutenant-colonel Loïc Ossiba, on ne parle pas pour le moment de fonctionnaires fantômes. «Ce sont des personnes non identifiées. Vous savez, l’être humain n’est pas une machine. Il peut arriver qu’il soir absent à son poste de travail pour des raisons bien précises, comme lorsqu’on est malade ou en mission, par exemple», a-t-il récemment expliqué.
Il poursuit, indiquant que «lorsqu’on est en mission, on reçoit un ordre de mission, lorsqu’on est en stage, on a une attestation de congé et lorsqu’on est malade, on bénéficie d’un congé maladie et pas d’un certificat médical».
Les bons de caisse ne sont donc remis qu’à ceux des agents qui : soit présentent une «attestation de présence au poste» originale, certifiée au moment du recensement; soit établissent qu’ils sont régulièrement en poste dans une autre localité que Libreville ; soit justifient de cause valable de leur non-recensement.
Mais, pour les agents affectés à l’intérieur du pays, ils doivent prendre leur mal en patience, et ne devraient pas se déplacer vers Libreville, d’autant plus que pour des raisons de sécurité et de clarté, évoquées, ils ne pourront pas récupérer leur bon de caisse dans la capitale.
Au colloque gouvernemental sur «le bilan et les perspectives de la Fonction publique», le ministère du Budget et des Comptes publics faisait savoir que cet audit des agents publics de l’État devrait être bénéfique pour les caisses de l’État. Il permettrait notamment d’entrevoir une économie de 8 milliards de francs CFA, voire plus, au terme de l’assainissement des fichiers.
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