Le Secrétariat continental du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) prépare une évaluation de la gouvernance du Gabon, visant à mesurer les écarts entre la gestion de l’ancien régime et les réformes proposées par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Cette initiative, appuyée par l’Union africaine, cherche à restaurer les fondations d’une gouvernance démocratique et à accélérer le retour à l’ordre constitutionnel.

Le membre du panel en charge du Gabon, le Dr Ousmane Diallo, réaffirmant l’engagement du MAEP à accompagner le Gabon vers la restauration des institutions démocratiques et le retour à l’ordre constitutionnel. © MAEP Gabon

 

À la suite des événements politiques du 30 août 2023, marquant l’instauration de la transition au Gabon, le Secrétariat continental du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) a proposé d’accompagner les autorités gabonaises dans un processus d’évaluation des écarts de gouvernance. Cette initiative, soutenue par le Conseil de paix et de sécurité de l’union africaine, fait suite à la prise de pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), chargé de piloter le pays vers la restauration des institutions démocratiques.

L’objectif central de cette évaluation est de comparer la gouvernance sous l’ancien régime avec celle mise en place par le CTRI durant cette période de transition. Le rapport qui en découlera vise à fournir des recommandations essentielles pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à la démocratie et à la bonne gouvernance.

«Dans la situation actuelle de notre pays, il s’agit de faire une évaluation ciblée… Nous utiliserons la méthode de l’analyse des écarts entre ce qui s’est passé avant et après la transition,» a déclaré la professeure Monique Koumba Manfoumbi, présidente du Conseil national de gouvernance, MAEP-Gabon, lors du Forum national sur la gouvernance.

La ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue épouse Mintsa, et le Dr Ousmane Diallo. © MAEP Gabon

La méthodologie adoptée par le MAEP, connue sous le nom de Gap Analysis (analyse des écarts), permettra de mesurer les différences entre la gestion passée et celle mise en place sous la transition. Cette approche se concentrera notamment sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel, l’un des piliers de la bonne gouvernance. Selon le professeur Assoumou Ondo, maître de conférences agrégé en économie, cette évaluation est d’une importance capitale : «Parce que la bonne gouvernance a des effets directs sur la performance économique, sur la réduction de la pauvreté et des inégalités

«La bonne gouvernance a des effets directs sur la performance économique, la réduction de la pauvreté et des inégalités. L’évaluation du MAEP permet de modifier positivement les comportements des acteurs de la société, ce qui favorise une meilleure gouvernance, même si des ajustements supplémentaires seront nécessaires au fil du temps», a-t-il déclaré.

Le MAEP, créé en 2003 par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, est un mécanisme d’auto-évaluation qui s’est imposé comme un instrument de promotion des bonnes pratiques en matière de gouvernance. Pour le Gabon, cette évaluation se concentrera sur des thématiques spécifiques liées à la transition, et bien que limitée dans le temps, elle est perçue comme un processus fondamental pour assurer des réformes durables.

Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large d’accompagner le Gabon vers un avenir politique stable et transparent, renforçant ainsi la confiance des acteurs nationaux et internationaux. À travers l’analyse des écarts, le MAEP et le CTRI entendent poser les bases d’une gouvernance plus efficace et tournée vers les besoins des citoyens. Les résultats de cette évaluation seront particulièrement attendus, car ils offriront un éclairage sur les réformes à venir et sur la capacité du Gabon à rétablir des institutions robustes et légitimes.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Évaluer la gouvernance de manière quantifiable par des institutions externes est une approche positive. On peut critiquer bien des aspects sur le plan politique, mais il faut reconnaître que, sur le plan de la gestion administrative et des projets d’infrastructures, les militaires du CTRI se montrent particulièrement méthodiques et objectifs. Cela aura probablement un impact favorable sur l’amélioration des conditions sociales des Gabonais.

    On comprend pourquoi Bilie Bi Nze incite Oligui à délaisser ces projets pour se concentrer sur la politique : il sait que si Oligui réussit dans la gestion administrative et le développement des infrastructures, les revendications politiques perdront en force, et les Gabonais seront moins sensibles à ses critiques. En effet, l’objectif ultime de la politique est le bien-être du plus grand nombre.

    Il est important qu’ACCBN comprenne qu’il ne peut pas s’attendre à ce que les militaires excellent dans un domaine qui relève de sa propre expertise en tant que politicien de carrière. Les militaires sont avant tout formés à diriger et à obtenir des résultats concrets, notamment dans la gestion administrative et les projets d’infrastructures.

    Je pense qu’un pays qui a encore beaucoup à construire et où la population vit dans une grande pauvreté devrait rester sous la direction de militaires et de technocrates, le temps nécessaire pour se stabiliser et se développer.

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