Fin septembre, le leader d’opinion Marc-Ulrich Malekou, président du Mouvement panafricain ‘Osons pour l’Afrique’, a lancé un appel à un concert de casseroles de deux semaines, prévu tous les soirs à partir du 15 novembre 2024 de 20h15 à 20h30. Ce mouvement de désobéissance civile vise à protester contre le Code électoral et le projet de constitution en cours de promulgation par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. S’inspirant de l’appel à répondre par la négative lors du référendum de 1958, le panafricaniste dénonce les dérives autocratiques et appelle les Gabonais à résister.

Marc-Ulrich Malekou, leader d’opinion et président du Mouvement panafricain ‘Osons pour l’Afrique’, lance un appel à participer à un concert de casseroles, prévu sur deux semaines, à partir du 15 novembre 2024, de 20h15 à 20h30. © GabonReview

 

Port-Gentil, terre de résistance, s’apprête à donner à nouveau des voix à la révolte. Marc-Ulrich Malekou, figure de proue du Mouvement panafricain Osons pour l’Afrique, a lancé le 30 septembre dernier, depuis la capitale économique, un vibrant appel qui trouve un écho puissant dans l’histoire politique du Gabon. Cet appel, baptisé «René-Paul Souzatte» en hommage à l’un des fers de lance de l’appel à voter «Non» lors du référendum de 1958, revêt une portée symbolique sans précédent. Comme à l’époque, Malekou se dresse contre l’injustice, les dérives autoritaires et la violation des valeurs républicaines.

En 1958, le peuple gabonais, sous l’impulsion de figures visionnaires comme René-Paul Souzatte, s’était opposé à un référendum visant à faire du Gabon une simple extension de la politique néocoloniale française. Aujourd’hui, c’est contre un «nouveau danger» que Marc-Ulrich Malekou mobilise les Gabonais : la consolidation d’un pouvoir autocratique sous couvert d’une transition politique, incarnée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Le projet de constitution, dont l’adoption imminente est perçue par plusieurs gabonais comme une trahison des promesses de rupture, reflète un retour en arrière. «Un texte qui promeut le cumul des fonctions présidentielles et ministérielles, et qui consacre le règne d’un « Président-Roi » sans véritable contre-pouvoir. Ce modèle, inspiré des autocrates d’antan tels que Mobutu ou Bokassa, menace de plonger à nouveau le Gabon dans une longue nuit autoritaire», craint Marc-Ulrich Malekou.

Parallèlement à ce projet de constitution, le code électoral promulgué par le régime du CTRI suscite une profonde inquiétude. Les dispositions controversées, telles que la réintroduction de l’organisation des élections par le ministère de l’Intérieur, rappellent les pires heures de la manipulation électorale. Pire encore, la destruction des bulletins de vote après dépouillement renforce les craintes de fraudes massives. Pour Marc-Ulrich Malekou, ces textes ne sont rien d’autre qu’une tentative cynique de verrouiller le pouvoir et de museler toute opposition, confirmant une véritable régression démocratique.

L’appel à la désobéissance civile

Marc-Ulrich Malekou lançant son appel. © GabonReview

Face à cette situation critique, Marc-Ulrich Malekou exhorte les Gabonais à entrer en résistance à travers un concert de casseroles, prévu tous les soirs à partir du 15 novembre 2024 de 20h15 à 20h30. Ce geste, symbole de désobéissance civile pacifique, se veut un hommage aux martyrs de la liberté et un avertissement à ceux qui usurpent le pouvoir. Il marque le début d’une bataille contre un système perçu comme corrompu et anti-républicain. «Pour ne pas prêter le flanc aux criminels encagoulés à la solde du régime sanguinaire et bestial des Bongos et associés, prière de limiter ce concert de casserole dans la stricte limite des domiciles familiaux», prescrit le président du Mouvement panafricain Osons pour l’Afrique.

«Nous devons nous inspirer du courage de nos aînés, ceux qui, en 1958, ont osé dire NON à l’oppression et au néocolonialisme», martèle Marc-Ulrich Malekou. «Aujourd’hui, nous sommes les héritiers de ce combat. Ce que nous défendons, c’est un Gabon où les libertés fondamentales sont respectées, où la justice est impartiale et où la répartition des richesses profite à tous.»

Avec cet appel, Marc-Ulrich Malekou redonne vie à l’esprit de résistance qui avait animé des figures comme René-Paul Souzatte. Il appelle à un sursaut patriotique contre un système qui, sous couvert de transition, reproduit les travers du passé. Pour lui, la lutte ne fait que commencer, et chaque Gabonais doit se sentir appelé à rejoindre ce combat pour un Gabon libre, juste et démocratique. Le peuple gabonais est appelé à écrire une nouvelle page de son histoire, avec pour seule arme, la dignité de la lutte pacifique et l’espoir d’un avenir meilleur.

 
GR
 

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