Guerre d’influence : Au Gabon, la Chine et les États-Unis se disputent le contrôle de la façade Atlantique
Le Gabon, petit pays d’Afrique centrale, riche en ressources naturelles, se retrouve au cœur d’une rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine. Tandis que Pékin envisage d’établir une base navale à Port-Gentil, Washington prépare une contre-offensive stratégique afin de maintenir son rayonnement. Un conflit géopolitique dans lequel chaque camp cherche à renforcer sa position tout en tentant de séduire les autorités de transition.
Le Gabon, avec ses vastes réserves pétrolières, minières et forestières, est aujourd’hui au centre d’une compétition féroce entre deux superpuissances : la Chine et les États-Unis. À première vue, modeste par sa population mais riche par ses ressources, le pays semble être devenu un pion sur l’échiquier géopolitique mondial. Ses richesses et sa position stratégique sur l’Atlantique en font, en effet, un enjeu de taille pour Pékin et Washington.
Une contre-offensive américaine face à l’expansion chinoise
La Chine, déjà premier partenaire commercial du Gabon, avec 33% de ses exportations, a récemment multiplié les initiatives pour renforcer ses liens avec Libreville. Lors du dernier Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), le président chinois Xi Jinping a promis 51 milliards de dollars à divers pays africains, dont le Gabon. Ces promesses, couplées à une série d’accords d’investissement signés pour un montant de 4,3 milliards de dollars, montrent clairement la volonté de Pékin de s’ancrer durablement dans l’économie gabonaise. Mais c’est sur le plan militaire que la Chine fait le plus frémir les États-Unis : la construction d’une base navale à Port-Gentil, un projet déjà discuté sous l’ex-président Ali Bongo Ondimba, revient en force sous la présidence de transition du général Brice Oligui Nguema.
L la contre-offensive américaine ne se fait cependant pas attendre. Alors que le général Nguema prépare une visite à Washington, parallèlement à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à laquelle il prendra part à New York, la Maison-Blanche planche sur un programme d’assistance économique et sécuritaire visant à empêcher l’implantation de cette base chinoise. Selon des sources rapportées par Bloomberg, l’offre américaine comprendrait des aides militaires, une formation des forces spéciales gabonaises, ainsi que des équipements pour surveiller la pêche illégale. Un engagement total de 5 millions de dollars est prévu pour soutenir la transition démocratique au Gabon, tandis que des discussions sur la préservation des parcs nationaux renforceraient les liens entre les deux pays. L’offre américaine pourrait ainsi s’avérer être un moyen efficace pour les États-Unis de marquer des points face à Pékin tout en consolidant leurs liens avec le Gabon.
Une lutte d’influence aux approches divergentes
Cet affrontement révèle les forces et les faiblesses des deux puissances dans leur quête d’influence en Afrique. La Chine, avec son important soutien financier, s’appuie sur une stratégie de longue haleine : investissements massifs, projets d’infrastructures, et partenariats commerciaux. Pékin bénéficie d’une solide relation commerciale avec Libreville, consolidée par des décennies d’accords bilatéraux fructueux. Néanmoins, la base navale de Port-Gentil reste un sujet sensible qui pourrait accroître les tensions avec les États-Unis.
De leur côté, les États-Unis misent sur la sécurité et la gouvernance pour se remettre sur les rails. L’assistance militaire, conjuguée à un soutien pour la transition démocratique et la protection environnementale, présente Washington comme un partenaire plus aligné sur les valeurs occidentales de stabilité et de transparence. Toutefois, avec une enveloppe bien plus modeste que celle de la Chine, les Américains risquent de se heurter à l’influence économique de Pékin.
Le Gabon, bien que petit acteur dans ce duel, détient désormais des cartes maîtresses. Sa position géostratégique sur la façade atlantique et ses ressources naturelles lui confèrent un pouvoir de négociation accru. Le général Brice Oligui Nguema, en pleine gestion de la transition politique post-putsch, devra habilement jongler entre ces deux géants tout en préservant les intérêts de son pays. La rivalité entre les superpuissances pour une influence sur le territoire gabonais reflète une tendance plus vaste de compétition pour les ressources et la présence militaire en Afrique.
3 Commentaires
Un Sacré dilemme 🙆🏾♂️
Mais Olingui en bon polygame avéré finira par épouser les deux 😁
Le Gabon n ‘a rien a gagner ds ce duel Chine versus USA.
Nous devons rechercher l’interet superieur du Gabon tout en refusant une quelconque nouvelle base militaire terrestre ou navale.
Meme si on doit reconnaitre un pragmatisme economique chinois favorable a l’Afrique mois raciste que les USA .Nous devons etre vigilants et negocier avec tete froide aussi bien avec la Chine qu avec les USA.
Les USA ont ds visees de domination glabale sans fin . Il faut tout faire pour les tenir loin de nous!!!!