633 milliards de francs CFA : le coût du rachat d’Assala Energy
Quelques détails financiers ont été dévoilés, le 7 juillet, concernant l’acquisition d’Assala Energy par le Gabon. À 1,055 milliard de dollars, l’opération promet résolument de redessiner le paysage pétrolier national, mais soulève également des questions sur la véritable indépendance énergétique du pays. Entre ambitions souveraines et engagement financier colossal, le Gabon joue gros sur l’échiquier pétrolier international.
Révélation majeure : le Gabon dévoile enfin les détails financiers de son acquisition d’Assala Energy. À 1,055 milliard de dollars, l’opération promet de redessiner le paysage pétrolier national, mais soulève par ailleurs des questions sur la véritable indépendance énergétique du pays. Entre ambitions souveraines et engagement financier colossal, le Gabon joue gros sur l’échiquier pétrolier international.
Intervention très attendue que celle de Marcellin Simba Ngabi, directeur général de Gabon Oil Company (GOC) qui, sur Gabon 1ère et Radio Gabon le 7 juillet, a levé le voile sur les modalités financières de l’acquisition d’Assala Energy, finalisant ainsi une opération ayant suscité de nombreuses interrogations depuis son annonce le 21 juin dernier.
Premier élément de transparence
Le coût réel de cette transaction s’élève à 1,055 milliard de dollars, soit 633 milliards de francs CFA, un montant légèrement inférieur aux 1,3 milliard de dollars initialement annoncés. Cette précision apporte un premier élément de transparence dans une opération jusqu’alors entourée d’un certain flou.
Le financement de cette acquisition, rendu possible grâce à un prêt du géant suisse du négoce pétrolier Gunvor, sera remboursé sur une période de cinq ans. Les modalités de remboursement prévoient des versements mensuels de 20 millions de dollars, soit 12 milliards de francs CFA, pour un total annuel de 144 milliards de francs CFA (240 millions de dollars). Ces remboursements débuteront en septembre 2024, laissant ainsi au Gabon un peu plus d’un an pour préparer sa trésorerie.
L’acquisition d’Assala Energy, deuxième producteur de pétrole au Gabon avec une production quotidienne de 50 000 barils représentant 25% de la production nationale, est présentée comme un pas décisif vers la maîtrise de la chaîne pétrolière par le pays. Le contrôle du réseau terrestre d’oléoducs et du terminal pétrolier pour exporter le brut gabonais vers les marchés internationaux, éléments clé de cette acquisition, renforce cette perspective.
Les chiffres avancés par M. Simba Ngabi sont encourageants : Assala a réalisé en 2023 un bénéfice net de 166 milliards de francs CFA, un montant qui, s’il se maintient, pourrait couvrir confortablement les remboursements annuels dus à Gunvor.
Cependant, malgré ces éclaircissements, plusieurs questions demeurent. Le rôle exact de Gunvor dans cette opération reste à clarifier. Les sociétés de négoce comme Gunvor n’agissent généralement pas comme de simples prêteurs, et leur implication s’accompagne souvent de droits préférentiels sur la commercialisation du pétrole produit. L’absence d’informations précises sur ce point laisse planer un doute sur l’étendue réelle du contrôle que le Gabon exercera sur la production et les revenus d’Assala.
Poids sur les finances publiques
De plus, dans un contexte de volatilité des prix du pétrole, la capacité du Gabon à honorer ses engagements financiers pourrait être mise à l’épreuve si les cours venaient à chuter significativement. Le poids de cette dette sur les finances publiques gabonaises reste un sujet de préoccupation.
Bien que l’acquisition d’Assala Energy soit présentée comme un pas vers la souveraineté énergétique, la nature exacte des accords avec Gunvor pourrait limiter cette indépendance. Une véritable souveraineté impliquerait non seulement la propriété des actifs, mais aussi la liberté de les exploiter et d’en commercialiser la production sans contraintes extérieures.
Si les détails financiers dévoilés par le directeur général de GOC apportent un certain éclairage sur cette opération majeure, ils ne dissipent pas toutes les inquiétudes. L’avenir dira si cette acquisition représente véritablement un pas vers l’indépendance énergétique du Gabon ou si elle n’est qu’un transfert de dépendance d’un acteur à un autre. La transparence sur les termes exacts de l’accord avec Gunvor sera cruciale pour évaluer pleinement l’impact à long terme de cette transaction sur l’économie gabonaise.
3 Commentaires
Et pendant ce temps non seulement on paie la moitié de la misère de rappels aux retraités et on joue au dur pour payer les rappels de solde des fonctionnaires. Il n’aime pas les grèves Atare zam et les moutons attendent sous peur que le grand chef refuse de payer. Ça alors
Le Gabon n’avait pas besoin d’emprunter autant d’argent auprès de cette société qui applique des taux d’intérêt très élevés. La meilleure solution aurait été de réquisitionner l’argent volé par les Bongo, Mborantsuo, Oyima, Anjoua, Oyoubi et bien d’autres connus.
Comment le Gabon avec sont petit millions d’habitants peut-il s’endetter? Le Gabon devrait accorder des prêts aux pays pauvres et toucher des intérêts mais hélas quand on veut péter plus haut que son derrière, on s’embarque dans descprojets « m’as-tu vu? Autoroutes, hopitaux décents, des écoles, agriculture, eau et électricité dans nos village, ce sont là de vrais dépenses. Le reste les entreprises privées peuvent s’en charger. La dette intérieure attend. Un peuole ne vit pas de dons mais de subventions pour des projets créateurs d’emploi.