Exploitation du fer de Belinga : Quand Ivindo Iron snobe les autorités locales au Gabon
Totalement invisibles à ses yeux, au point que celle-ci n’a pas daigné répondre à leur récente convocation, les autorités locales à Makokou et dans le département de l’Ivindo se plaignent de l’attitude affichée par l’entreprise australienne dont la politique RSE reste inconnue à ce jour à l’Hôtel de Ville.
Lors de sa première rencontre avec le ministre des Mines, Gilles Nembe, en avril dernier, le directeur général d’Ivindo Iron, Edward Kalajzic, avait assuré que sur les 714 personnes employées par sa société au Gabon et particulièrement dans l’Ogooué-Ivindo, plus de 85% étaient de nationalité gabonaise. Une déclaration qui se vérifierait sur place, mais qui est loin de satisfaire les nouvelles autorités locales en tête desquelles Rita Estelle Milagolo. La déléguée spéciale de la commune de Makokou souhaite mieux connaître la vision de la société australienne, notamment en ce qui concerne sa politique RSE (responsabilité sociale des entreprises). Elle souhaite savoir quelle place occupent les populations du département de l’Ivindo dans le projet d’exploitation du gisement de fer de Belinga.
Seulement, depuis son installation en février dernier, la déléguée spéciale n’est pas parvenue à mettre la main sur les responsables d’Ivindo Iron. Mieux, si elle les a invités à une réunion dite de prise de contact il y a quelques jours à Makokou, aucun des représentants de la société australienne ne s’est présenté. Seuls étaient présents à cette rencontre ses sous-traitants qui n’ont pu répondre aux préoccupations des autorités locales. Pourtant, depuis quelque temps, Ivindo Iron a entrepris d’aller seule au contact des populations impactées par le projet. «Une certaine façon de faire qui dérange» Rita Estelle Milagolo et ses collègues nommés par le président de la Transition dont l’intervention est désormais requise, d’autant que l’entreprise semble ne vouloir rendre de compte qu’à lui, et dans une moindre mesure au gouvernement.
Assurant ne pas tenter d’empêcher Ivindo Iron de faire son travail, les autorités locales expliquent que la réunion convoquée dernièrement visait à se présenter à la société et à ses sous-traitants. «Nous souhaitions leur dire clairement ce que nous attendions d’eux. Il fallait qu’on recadre les choses», a déclaré la patronne de l’Hôtel de Ville de Makokou avant de confier, l’air perplexe : «La société Ivindo Iron n’a pas été représentée, alors qu’elle a reçu la convocation. Quand on déplore cette absence, on se demande si réellement le combat que nous menons, qui est celui de garantir une bonne gestion de l’exploitation du fer de Belinga et de faire participer les populations, sera gagné.»
4 Commentaires
Ivindo Iron n’est pas aux ordres de la commune de Makokou.
Il y’a une confusion des genres ici.
On a plutôt l’impression qu’ils veulent des cadeaux de l’entreprise..
Il n’y a pas de politique locale.la Rse ne peut se faire sans l’implication de la localité et on ne parle pas de localité sans les représentants.de ce que je vois sur LinkedIn,ivindo Iron est entre les mains des deflatés des entreprises pétrolières de pog.
L’expérience a montré que dans ce pays les gouvernants ont souvent voulu prendre le contrôle des programmes RSE en prenant de l’argent au lieu de laisser les entreprises mener leurs projets. Et le résultat est que souvent rien ne se fait, les populations ne fait rien. qu’Ivindo Iron veuille aller seule au contact des populations impactées par le projet ne devrait pas déranger les autorités municipales. Peut-être faut-il mettre en place des moyens de vérifier de la bonne gestion et de la légalité des projets. Mais je ne crois pas qu’une implication aussi élevée des gouvernants soit nécessairement bénéfique pour les population. Arrêtons avec ces trafiques d’influence et ce genre de contrôle toxique. On a juste besoin de plus de transparence et d’implication des populations (pas les autorités nécessairement) et que chacun fasse ce qu’il a affaire en toute responsabilité. La mairie de Makokou n’est pas la seule quand on parle des population impactées. La société va-t-elle se faire convoquer par chaque représentation municipale et communale, puis par les préfets et le gouverneur a fin pour que rien ne se fasse parce que chacun veut imposer ses idées?
Très bien.. Cette société n’est pas là pour répondre à ce genre de convocation inopportune. La RSE est régie par un décret qui prévoit lexistence d’un Comité de gestion. C’est l’organe habilité à gérer la mise en œuvre de la politique RSE et à même de convoquer une société pour ce sujet. Les autorités locales se prennent pour ce qu’elles ne sont pas..