Élections au Barreau du Gabon : Me Moumbembé proteste

Annoncée par le bâtonnier intérimaire, l’assemblée générale élective au barreau du Gabon ne devrait plus être envisagée dans les délais indiqués par Me Lubin Ntoutoume, selon son confrère Me Jean Paul Moumbembé qui lui a récemment rappelé par huissier interposé le respect du principe lié au caractère suspensif du recours qu’il a introduit auprès du Conseil d’État après sa désignation en octobre dernier.

Me Jean Paul Moumbembé contesté sa qualité de bâtonnier intérimaire à Me Lubin Ntoutoume devant le Conseil d’État. © D.R.

Prévue avant la fin de l’année en cours, conformément aux directives du ministre de la Justice, l’élection du bâtonnier et des membres du Conseil de l’Ordre ne devrait pas avoir lieu selon le calendrier de Me Lubin Ntoutoume. C’est du moins ce que défend Me Jean Paul Moumbembé, auteur d’un recours auprès du Conseil d’État visant à faire annuler la désignation de l’actuel bâtonnier intérimaire. Il estime que son confrère est sur le point de violer un principe sacro-saint aux yeux de la corporation en décidant d’organiser cette assemblée générale élective.

«Votre désignation en qualité de bâtonnier intérimaire fait l’objet d’un recours devant le Conseil d’État. En raison du caractère suspensif dudit recours, vous auriez dû attendre que le Conseil d’État se prononçât sur la validité de votre désignation», lui a-t-il rappelé dans une «lettre de protestation» transmise à l’intéressé par voie d’huissier, le lundi 18 décembre. Dans la foulée, Me Moumbembé a tenu à saisir le même jour Paul-Marie Gondjout, le ministre de la justice, pour l’informer de la situation qui prévaut actuellement au sein du Barreau du Gabon.

Si l’avocat, qui revendique une trentaine d’années d’expérience, refuse de reconnaître la qualité du bâtonnier intérimaire actuel pas plus qu’il n’entend le voir organiser les prochaines élections, c’est que, dit-il, Me Lubin Ntoutoume doit sa désignation à «un groupe d’avocats ne représentant point le Barreau national du Gabon». Le Conseil d’État est donc invité à trancher.