Ressources extractives – ITIE-Gabon : la société civile demande au président d’accélérer les réformes
Malgré sa réintégration à l’ITIE, le Gabon peine à obtenir le statut de «pays conforme» en raison de défis structurels persistants. La société civile appelle le président de transition à un engagement ferme pour une gestion vertueuse des richesses extractives.
La réintégration du Gabon à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en octobre 2021 et la publication d’un premier rapport en avril 2023 ne suffisent pas. Le pays éprouve des difficultés à entamer le processus de validation par l’ITIE pour obtenir le « statut de pays conforme ». Selon les membres du collège de la société civile au sein du groupe multipartite de l’ITIE-Gabon, la mise en œuvre de la norme ITIE 2019 se heurte à des défis conjoncturels et structurels. Des problèmes qui n’ont pas encore trouvé de solutions pérennes d’après Yvon Martial Ntzantzi Miyagou, Guy René Mombo Lembomba, Georges Mpaga, Raïssa Oyeasseko, Patricia Mouellet et Petit-Lambert Ovono.
Dans l’espoir d’une gestion plus vertueuse des richesses liées aux ressources extractives, générant une prospérité durable pour le Gabon, ces acteurs de la société civile viennent de publier une lettre ouverte. Adressée au général Brice Clotaire Oligui Nguema, elle l’invite à un «engagement opérationnel ferme». Cela permettrait, selon eux, à travers les réformes sectorielles du processus de restauration des institutions, de faire bénéficier les plus fragiles et vulnérables des retombées concrètes de l’économie extractive. Ainsi, le Gabon aurait toutes les chances de remplir sereinement ses engagements auprès de l’ITIE.
«Pour avancer sereinement, nous vous proposons donc de saisir cette opportunité en faveur d’une transformation du secteur des industries extractives de notre pays ainsi que le levier de l’accélération des réformes structurelles porteuses de croissance durable qu’est l’ITIE, pour asseoir la gouvernance responsable, la transparence liée à la divulgation extractive, la traçabilité extractive, la traçabilité des entreprises et la redevabilité tant souhaitées dans l’exploitation des ressources extractives de notre pays», souligne la lettre.
En effet, la mise en œuvre de la norme ITIE 2019 serait confrontée à la gouvernance chaotique et approximative du groupe multipartite, le faible engagement opérationnel de l’Etat mais aussi de certaines parties prenantes dont l’administration publique et certaines sociétés extractives privées et publiques, les retards de mise à disposition des budgets nécessaires à l’exécution des plans d’actions annuels et l’absence de développement organisationnel de l’ITIE-Gabon et de leadership politique de sa présidente.
«Pour vous y aider, le collège de la société civile au groupe multipartite de l’ITIE-Gabon a proposé en page 5 sur 6 de sa note de position datant du 17/09/2023 et ayant servi de plaidoyer au niveau national et international, et dont vous avez reçu copie, les recommandations clés suivantes : la confirmation de l’engagement du Gabon au sein de l’ITIE par une lettre officielle du président de la transition, la désignation d’un nouveau président du groupe multipartite de l’ITIE-Gabon, le renouvellement de certains membres du collège de l’administration publique impactés par les nominations du Conseil des ministres du 28 septembre 2023, la tenue d’une session du groupe multipartite de l’ITIE-Gabon, la révision du décret 0077 de l’ITIE-Gabon, la mise à disposition du budget pour le financement du plan de travail annuel 2023, la dissémination du rapport 2021 au niveau national et la finalisation et publication du rapport ITIE 2022» proposent les membres du collège de la société civile, assurant au président de la transition, de leur soutien total pour donner forme à l’ambition de la gestion durable et responsable des richesses dérivées des ressources extractives afin qu’elle profite aux citoyens.
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