Gabon : 4 blindés pour la Garde républicaine à un mois des élections
En vue de renforcer sa capacité opérationnelle, la Garde républicaine s’est vue doter de quatre nouveaux chars blindés légers mis à disposition vendredi 21 juillet par le chef de l’État lui-même. Cette dotation qui intervient un peu plus d’un mois avant les élections générales d’août prochain aurait pu se faire plus tôt si la France n’avait pas bloqué la livraison de ces véhicules l’an dernier.
Dans la suite des missions à l’étranger de la ministre de la Défense nationale, Félicité Ongouori Ngoubili, le Gabon a acquis récemment de nouveaux engins militaires, dont quatre blindés légers AML-90. Ces véhicules de fabrication française ont officiellement été mis à la disposition du Groupement blindé d’intervention de la Garde républicaine vendredi par le chef de l’État lui-même. Une dotation qui vise à renforcer la capacité opérationnelle de ce corps d’élite, tout en modernisant ses outils.
À la «GR», l’on précise qu’il s’agit d’engins dont la capacité d’emport de trois hommes en configuration de combat répond parfaitement aux attentes de la Garde républicaine : «Il se comporte bien en terrains variés et peut franchir des fossés de 0 à 80 mètres et des pentes à 60% d’inclinaison.» Produit depuis les années 60, l’AML-90, 5,5 tonnes, n’est pas un tank à proprement dit. Il s’agit d’un véhicule militaire blindé anti-insurrectionnel dont le canon peut tirer une large gamme de munitions comprenant des obus explosifs, des antichars, des fumigènes, etc.
Livraison bloquée
Tout en remerciant le président de la République pour cette dotation, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, commandant en chef de la Garde républicaine, a enjoint ses troupes à veiller scrupuleusement sur la préservation de ces engins. Cette dotation intervient tout de même un peu plus d’un mois avant les élections générales du 26 août prochain. Ce qui peut donner lieu à diverses interprétations au regard du climat de tension qui prévaut déjà et de l’appel à manifestation lancé par l’opposition qui accuse le pouvoir de tenter de se maintenir en changeant à son avantage les règles du jeu électoral. Beaucoup espèrent encore y voir une simple coïncidence.
L’année dernière, à Paris, la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) s’était opposée au contrat passé entre le Gabon et la société française Sofema, spécialiste du matériel militaire reconditionné. À l’époque, convaincue par des conseillers de la Direction Afrique et Océan indien (DAO) du Quai d’Orsay, la CIEEMG craignait, selon Afrique Intelligence, que «ce matériel ne soit utilisé à des fins répressives en cas d’éventuels débordements qui pourraient subvenir en marge de l’élection présidentielle de 2023». Les autorités gabonaises ont dû les convaincre du contraire. À moins qu’elles ne se soient tournées vers un autre fournisseur.
2 Commentaires
« véhicule militaire blindé anti-insurrectionnel »
!!!
Quatre blindés n’y peuvent rien contre 25.000 gabonais assoiffés de faire respecter la volonté des urnes. A un moment donné, if faut prendre le taureau par les cornes et être prêt à mourir debout que vivre à genoux en mendiants de ce qui vous revient de droit, comme le cas des retraités humiliés.