Assassinat de Dina : Des féministes turcs réclament la vérité
Une organisation féministe turque, les «Féministes pour Dina», et la mère de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, dite «Dina» ont réclamé, ce vendredi 21 juillet à Istanbul, la vérité autour de la mort en Turquie, le 26 mars dernier, de la jeune étudiante gabonaise de 17 ans.
Plus de trois mois après l’assassinat en Turquie de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, dite «Dina», étudiante en génie mécanique, à l’université de Karabük, plusieurs cœurs de mère continuent de saigner et crient justice pour la jeune étudiante gabonaise dont la disparition a été qualifiée de «mort suspecte» par les autorités turques.
Le 21 juillet 2023, à la faveur d’une conférence de presse, une organisation de femmes, organisée en collectif, les «Féministes pour Dina», ont réclamé une enquête indépendante et transparente sur la mort de la jeune fille, estimant que Dina a été victime du «racisme qui fait de tous les réfugiés et immigrés des cibles». «Nous réclamons une enquête transparente et appelons les ONG à conduire leurs propres investigations sur le terrain à Karabük», a déclaré à l’AFP Gülyeter Aktepe, membre du collectif dont plusieurs membres ont déjà fait le déplacement début juin avec un avocat.
«Nous avons rencontré le procureur (…), mais nous n’avons pas pu avoir accès aux témoignages recueillis ni au rapport d’autopsie», a-t-elle regretté, dénonçant la «confidentialité» qui entoure le dossier. Or, a poursuivi Aktepe, «nous savons que Dina était harcelée au téléphone, qu’elle a appelé sa mère pour se plaindre du racisme dont elle était l’objet et lui a dit qu’elle voulait quitter Karabük au plus vite avant d’être tuée».
Pour la mère de Dina, Jessica Sandra Makemba Panga, qui s’exprimait en visioconférence depuis le Gabon, «la Turquie doit prendre ses responsabilités. C‘est un grand pays, capable de découvrir la vérité, mais ils ne veulent pas le faire. Le gouvernement turc sait que l’enfant a été assassiné. Je ne sais pas pourquoi ça traîne», a-t-elle déclaré, soulignant que Dina était sa seule fille.
Un homme soupçonné du meurtre, placé en détention et plusieurs fois remis en liberté avant d’être incarcéré, clame son innocence, assurant n’avoir que transporté la jeune Gabonaise dans son véhicule peu avant sa mort. Pour Gülyeter Aktepe, cette personne n’est pas le seul suspect. «Il y a beaucoup de suspects dans cette affaire, si on veut mettre à jour leur connexion avec le suspect, il est crucial d’entendre les autres étudiants, surtout les filles», a-t-elle sollicité.
Le 26 mars dernier, le corps inerte de la Gabonaise avait été retrouvé dans la rivière Filyos, non loin de son université, en short et en sandales, sans papiers d’identité ni téléphone. Les premières conclusions de l’enquête diligentée peu après la macabre découverte par les autorités judiciaires turques avaient révélé qu’il s’agissait d’une «mort naturelle par noyade». Par ailleurs, le rapport de l’autopsie opéré sur la jeune compatriote avait affirmé que «le corps ne présentait pas de traces d’agression sexuelle ni de blessures par objet tranchant ou arme à feu».
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