Face aux fautes et erreurs du Centre gabonais des élections (CGE) dans l’organisation des élections générales de 2023, jugées sans garantie de transparence, sans crédibilité et n’assurant pas des lendemains apaisés, le Consortium de la Société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (Coted-Gabon) entend saisir la Cour constitutionnelle aux fins d’annulation du calendrier électoral tel qu’il se présente en l’état.

Déclaration du président du Conseil d’administration du Coted-Gabon par le Révérend Georges Bruno Ngoussi (au centre), le 15 juillet 2023, à Libreville. © D.R.

 

Comme beaucoup le présageait à la confirmation du challenge du Centre gabonais des élections (CGE), de préparer la tenue de trois élections le même jour dans un très court délai, le Coted-Gabon vient de relever les irrégularités dans le déploiement des opérations du processus électoral, entravant non seulement le bon déroulement d’élections démocratiques, honnêtes, transparentes, et crédibles, « aux lendemains apaisés », mais violant au contraire « de manière manifeste, la liberté d’exercice de leurs droits civiques, par les citoyens désireux de voter ou de candidater pour les scrutins à venir».

Quelques membres du Coted-Gabon, lors de la déclaration du 15 juillet 2023, à Libreville. © D.R.

Qualifiées de capharnaüm voulu par GabonReview, ces fautes et erreurs du Centre gabonais des élections et de son compère de la Commission nationale de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) valident malheureusement les appréhensions de nombreuses forces sociales, motivant le Coted-Gabon dans sa démarche de saisine de la Cour constitutionnelle pour l’annulation du calendrier électoral tel qu’il se présente aujourd’hui.

«Afin de s’assurer que toutes les irrégularités relevées seront corrigées, et, dans l’optique de renvoyer, voire faire annuler, le calendrier électoral tel qu’il se présente en l’état, la société civile, en tant que contre-pouvoir indépendant indispensable dans un État de droit, qui se veut garant des droits et des libertés fondamentales autant que de la loi et de la Constitution, annonce d’ores et déjà qu’elle se réserve le droit de porter ses revendications à travers un recours devant la cour constitutionnelle», a déclaré le président du Conseil d’administration du Coted-Gabon, le Révérend Georges Bruno Ngoussi.

Au nombre des manquements inscrits au compte de l’amateurisme et de l’improvisation, le Codet-Gabon relève la prolongation de quelques jours des délais d’enrôlement passés de 45 à 30 jours seulement. Idem pour la date limite de dépôt des dossiers de candidature aux différentes élections de cette année, qui, après avoir été reportée par le CGE au 14 de ce mois, au lieu du 11 initialement prévu, finira être renvoyée à nouveau au 16 du même mois ; la rupture de stocks de fiche de candidature au CGE ; l’absence de guichet unique de retrait et de dépôt des dossiers de candidature, et encore moins d’informatisation de tout ce processus de déclaration de candidature, au même titre d’ailleurs, que l’enrôlement des électeurs sur la liste électorale, la fixation de la date butoir pour le dépôt des dossiers de candidature, au mépris de l’établissement et, dans tous les cas, de la publication officielle de la liste électorale, et de la vérification d’inscription de son nom sur ladite liste, condition d’éligibilité pourtant sine qua none puisque préalable pour tout candidat désireux de se présenter à une élection.

A cela s’ajouterait les nominations de magistrats en fonction à la tête des différents bureaux des commissions électorales locales pour l’organisation des différentes échéances électorales à venir, survenues le lundi 3 juillet 2023, lors d’un Conseil des ministres. Représentant pour l’essentiel la majorité présidentielle, au mépris du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs !

Selon le Coted-Gabon, cette série d’évènements, jugés frauduleux, menace la République et ses institutions. Aussi, estime le consortium de la société civile, «alors qu’une série d’évènements frauduleux menacent en ce moment même notre République et ses institutions, il y a plus que jamais auparavant péril en notre demeure commune. En effet, dans la continuité des réformes constitutionnelles iniques, entérinées par le parti autoproclamé démocratique gabonais, lors des assises politiques de février dernier, qui, cela soit dit en passant, ressemblaient d’ailleurs plus à un entre-soi, qu’à une véritable concertation nationale inclusive et soucieuse de poser les bases pour des élections démocratiques, honnêtes, transparentes, et crédibles, aux lendemains apaisés, il apparait plus que jamais évident, que l’occupant du palais du bord de mer et sa clique, ont bel et bien la ferme intention, cette année encore, de récidiver le putsch électoral de 2016, pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir», a déploré le Révérend Georges Bruno Ngoussi.

 
GR
 

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