Cemac : Vers une hausse du taux d’inflation en 2023, selon le gouverneur de la BEAC
Sous la présidence du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), s’est tenue, le 26 juin dernier, la deuxième session ordinaire du Comité de politique bancaire (CPM) de cette institution financière pour l’année en cours. Au terme des travaux ayant entériné plusieurs décisions, Abbas Mahamat Tolli a échangé, en mode hybride, avec les journalistes des pays membres de la Cemac. On retiendra que la BEAC a opté pour une reconduction de ses taux directeurs après un léger recul des pressions inflationnistes et qu’elle n’exclut pas par ailleurs une accentuation de l’assèchement des banques.
À l’issue de la deuxième session ordinaire, pour l’année en cours, du Comité de politique bancaire (CPM) de Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), organisé le 23 juin dernier à Yaoundé, examinant l’évolution récente de la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques tant au niveau international que sous régional, il ressort, «après analyse des risques pesant sur la stabilité monétaire, avec une position extérieure confortable préservant la stabilité externe de la monnaie, mais une situation encore préoccupante de la stabilité interne caractérisée par une persistance du niveau élevé» que le CPM a maintenu le taux d’intérêt des appels d’offres à 5%, le taux de facilité de prêt marginal à 6,75%, le taux de la facilité de dépôt à 0% et les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue et 4,5% sur les exigibilités à terme.
S’exprimant sur la problématique de l’inflation dans la zone Cemac, Abbas MAhamat Tolli a fait savoir que son taux est désormais projeté à 6,1% en 2023 contre 5,6% en 2022. Une prévision malgré tout en léger recul par rapport aux 6,4% réalisés lors de la session de mars dernier, du CPM.
Cette inflation inédite est importée de la Guerre en Ukraine. Grâce à ce mécanisme monétaire, la Beac veut rendre plus coûteux le refinancement auprès des banques commerciales. Ce qui, de cause à effet, devrait se répercuter sur le coût des crédits octroyés aux agents économiques.
Le gouverneur de la banque centrale ajoute qu’en dépit de ce léger ralentissement des tensions inflationnistes, cet indicateur demeure largement au-dessus du seuil de 3% toléré dans la zone Cemac. Toutefois, pour essayer de remédier aux tensions inflationnistes, dans le cadre de la politique monétaire, ils envisagent ainsi d’accentuer les ponctions hebdomadaires de liquidité opérées chaque semaine dans les coffres-fort des banques. «La situation actuelle de l’inflation n’est pas terrible au point de nécessiter une augmentation des taux ni particulièrement optimiste pour les baisser», précise le gouverneur.
La croissance sous régionale, quant à elle, ralentira en 2023. Elle baissera pour revenir à 2,4% en 2023 contre 3% en 2022. Ce qui fait dire que les effets du Covid-19 vont continuer de se faire ressentir jusqu’en 2024 et peut-être même au-delà.
Le gouverneur a de même indiqué que les perspectives en matière de stabilité monétaire externe sont en revanche plus favorables, avec un taux de couverture extérieure de la monnaie qui ressortirait environ 80% contre 73,1% en décembre 2022, et des réserves de change en mois d’importations de biens et services qui augmenteraient à 5,1 à fin 2023 contre 4,7 en 2022.
Pour ce qui est de la masse monétaire, elle progresserait de 13,1% tandis que les avoirs extérieurs nets poursuivraient leur accroissement avec un taux d’environ 20 % en 2023.
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