Crise au Barreau du Gabon : Me Obame Sima soutenu par la CIB
Alors que s’ouvre ce mercredi 12 avril son audition devant le Conseil d’État à la suite du dépôt de trois recours en annulation de son élection, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, Me Raymond Obame Sima a reçu récemment le soutien de la Conférence internationale des barreaux (CIB) dans le litige qui l’oppose à Me Justin Taty accusé de tentative de scission du barreau national. L’organisation envisage de saisir le gouvernement gabonais sur le sujet.
Dans un courrier adressé la semaine dernière au bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, la Conférence internationale des barreaux (CIB) assure que partout ailleurs et particulièrement au Gabon où ce risque plane depuis quelques mois, «la scission du barreau n’est pas envisageable». La structure présidée par Me Oumarou Sanda Kadri, bâtonnier du Niger, estime qu’il s’agirait d’«une perspective néfaste pour le justiciable et pour la profession d’avocat dans la mesure où elle remet en cause l’autorité de l’autorégulation de la profession, l’unité de la déontologie et la protection même de l’indépendance de l’avocat».
Ainsi, la CIB affiche-t-elle clairement son soutien à Me Raymond Obame Sima dans le litige qui l’oppose ces dernières semaines à l’ancien bâtonnier Me Justin Taty récemment suspendu de ses activités d’avocat pour six mois, pour avoir fomenté la scission du barreau gabonais. Une accusation et une sanction que l’intéressé, défendu par Jean-Paul Moubembe, réfute devant le Conseil d’État.
En décembre 2021, le Barreau national du Gabon avait accueilli à Libreville le 35e congrès de la CIB, en présence du président de la République. Si l’organisation internationale se rappelle que le barreau gabonais «avait remarquablement montré son unité et son autorité institutionnelle» lors de cette rencontre, elle rappelle également qu’«il n’appartient pas aux avocats d’adapter l’institution ordinale en fonction de leurs convenances personnelles. Le barreau est une part de l’institution judiciaire et son démembrement remet en cause l’institution judiciaire elle-même. La force du barreau tient à l’acceptation de la règle majoritaire dans le respect des droits fondamentaux que les avocats ont la charge de faire respecter».
Aussi, l’organisation dit-elle se réserver le droit de saisir directement le gouvernement gabonais au cas où le projet de scission serait maintenu.
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