Querelle intergénérationnelle ? Querelle ethnique ? Querelle politique ? Au moment où l’on a confirmation que l’élection de Me Raymond Obame Sima est bel et bien contestée au Conseil d’État, beaucoup s’interrogent sur les véritables raisons de ce nouveau bras de fer chez nos hommes de loi. Certaines indiscrétions recueillies ces derniers jours donnent une image peu reluisante de nos avocats.

Me Raymond Obame Sima, Bâtonnier, verra-t-il bientôt son élection invalidée par le Conseil d’Etat deux mois après ? © Gabonreview

 

La suspension de six mois infligée la veille à Me Justin Taty et rendue publique, le 5 avril, par le Conseil de l’Ordre des avocats du Gabon n’a pas fini de causer du remous au sein de la corporation où la formation de deux camps distincts est désormais bien visible : les anciens et jeunes. Certaines indiscrétions assurent d’ailleurs que les résultats de l’assemblée générale élective de janvier dernier n’ont pas fait l’unanimité. Bien au contraire !

Des «aînés», parmi lesquels Me Justin Taty, supposément à la manœuvre, se seraient juré de faire tomber le Bâtonnier élu. Sa jeunesse ne serait pas trop bien perçue, à en croire ses proches. «Certains aînés confrères ne voient pas d’un bon œil que Me Obame Sima occupe ce poste alors que ça ne fait pas si longtemps qu’il a prêté serment en tant qu’avocat au Barreau du Gabon», confie une avocate qui se dit «neutre».

Un 2e fang et non PDGiste au bâtonnat !

Sous le couvert de l’anonymat, un de ses confrères assure quant à lui que «le problème est ethnique». Si l’on a du mal à croire à cette prétention sachant le nombre d’intellectuels que compose cette corporation censée être une des vitrines du Gabon en la matière, l’avocat s’explique : «Les conversations avec certains confrères et consœurs opposés au vote de Me Obame Sima font clairement état du fait qu’il soit fang. Certains voient mal, selon eux, qu’un fang succède à un autre comme Bâtonnier.»

Venant d’intellectuels, des avocats de surcroît, cet argument est à peine croyable. Pourtant, il y a plus surprenant : l’appartenance politique de Me Obame Sima poserait aussi problème. Un juriste dit avoir surpris la conversation de «deux caciques du Barreau» dans un espace commercial de Libreville. Et les deux avocats se seraient plaints, selon elle, du fait que le Bâtonnier élu ne soit pas militant du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Chose encore plus répréhensible, à leur entendement : il est le neveu de l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, opposant, candidat déclaré à la présidentielle à venir. Rien que ça !

Qu’à cela ne tienne, dans un post hier sur Facebook, l’avocat Me Jean-Paul Moumbembé a confirmé que l’élection du Bâtonnier n’est pas encore effective. Celle-ci, a-t-il écrit, «est contestée devant le Conseil d’État». La suite des recours en annulation introduits auprès de l’institution devrait être connue dans les prochains jours, voire dans les prochaines heures, selon certaines sources.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Bona dit :

    Le mal du Gabon: lutte entre vieux et jeunes. Finalement ce sont les vieux qui ne veulent pas faire du neuf avec les jeunes. Hé Gabon, même dans l’administration se pb se pose. Et pourtant dans notre le chef de l’Etat avait décidé de faire de la promotion de la femme et des jeunes sont cheval de bataille. Donc pour être batonnier, il faut militer au PDG. Mensonge, laissez le PDG tranquille c’est un parti politique qui gère ses combats. Vous gerez les vôtres. Tchuipppp et on dit on se dit avocat. Triste pour les amoureux du droit.

Poster un commentaire