Vieux de 27 ans, le projet d’institution d’une «Carte d’invalidité en faveur des personnes handicapées», inscrite à l’article 5 de la loi n°19/95 du 13 février 1996 portant organisation de la protection sociale des personnes handicapées au Gabon, occupe une place importante sur la feuille de route du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze, présentée aux parlementaires le 24 janvier 2023. Un document aux multiples avantages. Mais sa mise en œuvre se heurte au manque de volonté des dirigeants.

Le ministre de la Justice, ses collègues déléguées aux Affaires sociales et à l’Éducation nationale et la Coordinatrice du système des Nations unies au Gabon, posant avec les personnes vivant avec un handicap à l’occasion de la journée nationale des droits de l’homme a été célébrée le 3 juin à Owendo. © Gabonreview

 

Promettant de poursuivre la mise en œuvre des réformes et des projets engagés, le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze a décidé d’exhumer un texte signé par le défunt président de la République, Omar Bongo, par l’ancien Premier ministre, le Dr. Paulin Obame Nguema et le ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, Sébastien Mamboundou Mouyama, mais jamais appliqué par aucun autre gouvernement jusqu’à maintenant, à savoir l’effectivité de la «Carte d’invalidité en faveur des personnes handicapées».

L’article 5 de la loi n°19/95 du 13 février 1996 Portant organisation de la protection sociale des personnes handicapées au Gabon stipule qu’ «il est institué une carte dite carte d’invalidité en faveur des personnes handicapées, ouvrant à son titulaire le droit au bénéfice de: la réduction des frais médicaux dans les établissements des services publics de santé; la réduction des tarifs de transport public; la réduction des frais d’accès aux centres culturels, sportifs et des loisirs sur le territoire national; la réduction des frais de scolarité».

«Nous rendrons effective la carte d’invalidité pour octroyer des facilités aux personnes vivant avec un handicap dans les domaines de la santé, de l’éducation, du transport, du logement, du sport et de l’emploi ainsi que l’acquisition des équipements spécifiques», a déclaré Alain-Claude Bilie-By-Nze. Un challenge à la limite «électoraliste» qui s’il est atteint permettra l’amélioration de la prise en charge des personnes vulnérables et de remédier au phénomène d’exclusion sociale et économique vécue par de nombreuses personnes en situation de handicap dans notre pays.

En effet, le Gabon ne manque nullement de textes de lois ! ce qu’il manque, c’est de voir ces textes appliqués, concrétisés. Le Gabon est partie à la Convention relative aux droits des personnes vivant avec un handicap (signée le 30 mars 2007 et ratifiée le 1 octobre 2007), et au Protocole facultatif s’y rapportant (signé le 25 septembre 2007 et ratifié le 26 juin 2014). Ainsi, plusieurs dispositifs existent pour l’aide et/ou la prise en charge des personnes vivant avec un handicape et ce qu’elles que soit la nature de leur handicap : mental (ou déficience intellectuelle), auditif, visuel, psychique, autisme et trouble du comportement, psychique, maladie dégénérative, traumatisme crânien, autisme et troubles envahissants du développement, etc.

Selon un rapport international, près de 26 790 personnes vivant avec un handicap ont été répertoriées lors du 3e Recensement général de la population (2003), soit 2,1% de la population gabonaise. Les handicaps les plus répandus sont les infirmités motrices (48.2%) notamment l’infirmité des membres inférieurs, et la déficience visuelle.

En absence d’une deadline pour le lancement de la production de cette Carte d’invalidité en faveur des personnes handicapées, il ne reste qu’aux ayants droits de reposer leur espoir sur la confiance, «le moteur et le socle» sur lequel, le Premier ministre entend fixer l’action de son gouvernement.

 
GR
 

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