One Forest Summit : Des acteurs de la société civile gabonaise tentent de dissuader Macron d’y participer
Dans une lettre adressée, le 10 janvier dernier, au président français, une dizaine d’acteurs de la société civile gabonaise parmi lesquels Marc Ona Essangui, secrétaire exécutif de Brainforest, invite Emmanuelle Macron à reconsidérer l’opportunité de se rendre en mars prochain au Gabon, un pays «notoirement identifié au niveau international comme un régime autoritaire».
La visite programmée du président de la République de France au Gabon, en cette année électorale, est mal perçue et mal appréciée par les acteurs de la société civile gabonaise. À tort ou à raison, cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la participation au «One Forest Summit», sommet consacré aux enjeux forestiers, prévu le 1er et 2 mars 2023 à Libreville au Gabon, sera interprétée par les Gabonais comme l’expression du soutien de la France au régime en place en vue de favoriser son maintien au pouvoir, soulignent ces derniers dans une lettre remise à l’ambassadeur de France au Gabon, un courrier destiné au président français et obtenu par Gabonreview.
«En d’autres circonstances, le peuple gabonais aurait exprimé sa plus grande joie et son honneur de recevoir sur ses terres la visite du Président des Français, ce peuple ami auquel il est tant lié, en dépit d’une histoire douloureuse à bien des égards. Il se trouve que l’année 2023 est, pour notre pays, une année particulièrement sensible au cours de laquelle les Gabonais seront appelés à élire leur président de la République», ont expliqué les signataires de la lettre à Emmanuel Macron. Une lettre que le Quai d’Orsay confirme avoir reçue, selon Radio France internationale.
En effet, la visite d’Emmanuel Macron interviendra à quelques mois de l’élection présidentielle d’août 2023, ce qui n’est pas du goût de ces acteurs de la société civile gabonaise. Et selon ces acteurs de la société civile, l’expérience des deux précédentes élections présidentielles fait dire, à raison, à tous les observateurs que 2023 est au Gabon l’année de tous les dangers. «En effet, il est de notoriété que l’actuel chef de l’État gabonais s’est imposé au pouvoir en 2009, comme en 2016, alors qu’il avait perdu chacune de ces élections dans les urnes. Les récits de ces élections frauduleuses et des violences qu’elles ont engendrées ont été documentés par l’Organisation des Nations-Unies, l’Union européenne et l’Union africaine, mais aussi de nombreuses organisations de la société civile», rappellent les auteurs de la lettre, assurant que le ressenti qui sera celui des Gabonais, si Macron vient à confirmer son déplacement l’année de l’élection présidentielle, s’étendra, «nous le redoutons, à la France, aux Français et à tout ce qui s’y rattache».
Les signataires de la missive sont : l’avocat Anges Kevin Nzigou, Judith Lekogo (Coordonnatrice Copil Citoyen) Georges Mpaga (ROLBG/Coted), Roger Ondo Abessolo (Témoins actifs / Dynamique unitaire) Norbert Epandja (Artiste, auteur compositeur), Laurence Ndong (Debout peuple libre) Marc Ona Essangui (Brainforest), Eric Otsetse (Copil Citoyen), Ghislain Malanda (Mouvement sauvons la République), Michel Nang Metogo (Samtac), le révérend Georges Bruno Ngoussi (PNSGG-Coted), Geoffroy Foumboula Libeka Makosso (Copil Citoyen).
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