Gabon : L’opposition face au défi de l’«Unité»

Près d’une cinquantaine de partis de l’opposition, d’acteurs du changement et de leaders de la société civile, se sont réunis ce lundi 12 décembre, à Libreville, sur invitation de la présidente de l’Union nationale, Paulette Missambo. La rencontre vise à «sceller l’unité des forces acquises à l’alternance et au changement» et à l’élaboration d’un «projet rassembleur», qui redonne confiance au peuple gabonais sur le plan collectif et individuel.

Ouverture de la concertation des partis d’opposition et des acteurs de la société civile pour l’alternance et le changement au sommet de l’État. © D.R.

Le Gabon vit actuellement une situation paradoxale, dans laquelle le pouvoir n’a jamais paru autant affaibli, mais où l’opposition se refuse à entreprendre des initiatives réellement efficaces, devant mener à une véritable alternative populaire, civile et pacifique. Pour répondre de manière catégorique à ce constat amer et prouver le contraire, dans l’espoir de parvenir à porter un projet collectif pour les « générations présentes et futures », les responsables et représentants des partis politiques de l’opposition, les acteurs du changement, ainsi que les membres de la société civile se sont réunis dans la journée du 12 décembre, pour penser « Gabon d’abord », et réfléchir alternance et changement au sommet de l’État.

«Dans l’opinion, nous avons vu naître l’espoir qu’enfin une voie était indiquée. Nous ne pouvons nous permettre de décevoir cet espoir. Nous devons donner suite aux attentes de nos compatriotes, qui veulent que nous avancions ensemble, qui expriment un désir d’alternance, qui rêvent de renouvellement dans la pratique politique comme dans la gestion de l’État. Réaliser l’alternance démocratique pour gouverner ensemble dans l’intérêt des Gabonaises et des Gabonais : telle est l’ambition ultime qui doit être la nôtre», a affirmé la présidente de l’Union nationale, Paulette Missambo.

Quelques leaders de la société civile présents à la concertation des partis de l’opposition pour l’alternance et le changement. © Gabonreview

Organisée sous l’initiative et l’invitation de la présidente de l’Union nationale, cette concertation entre partis d’opposition et acteurs de la société civile vise à éviter au Gabon d’être entraîné dans des convulsions épouvantables. À terme, sur la base des recommandations, cette rencontre devra permettre de pulvériser le régime en place et de réinventer l’avenir au tour d’un environnement où règnent l’État de droit, la transparence, la tolérance et la redevabilité. En effet, l’objectif est de : travailler aux voies et moyens permettant de maîtriser et de combler les insuffisances du système électoral actuel, d’envisager les prochaines élections à droit constant, de réfléchir sur la mise en place d’un mécanisme commun de contrôle et de sécurisation des scrutins à venir, de réfléchir au moyen de booster les inscriptions sur les listes électorales et de faire reculer l’abstention.

Outre ces différentes préoccupations, les discussions du moment offrent aux responsables politiques l’opportunité de décliner leur vision, leurs objectifs, leurs actions prioritaires ainsi que les moyens et les mécanismes de mise en œuvre. «La confiance doit guider nos intentions, gouverner nos échanges. Confiance en nous et dans ce que nous pouvons réaliser ensemble. Confiance en l’autre, qui n’est que le prolongement de nous-mêmes. Nous devrons débattre sans tabou ni arrière-pensée. Ne soyons ni complaisants ni excessifs avec nous-mêmes», a déclaré Paulette Missambo, invitant ses hôtes à jeter les bases d’une nouvelle et grande aventure pour l’opposition et le peuple gabonais.

«Parce que nous sommes riches de nos différences, nous pouvons poser les bases d’une unité nouvelle, indestructible, insubmersible. Si nous nous accordons, rien ne pourra nous résister. Travaillons tous ensemble à inventer l’avenir. Partageons nos idées et envisageons le futur pour tous. Ensemble, nous pouvons construire cette alternative dont rêvent les Gabonais. Ensemble nous devons dessiner un nouvel horizon pour notre pays», a-t-elle conclu à l’ouverture des travaux.