Lutte antitabac : Le Gabon s’attaque à la nouvelle stratégie des marchands de cendres
L’émergence de nouveaux produits du tabac est une vraie menace pour la santé publique. Pour contrer les risques associés à l’usage de ces produits sur la jeunesse, le Programme national de santé mentale, de lutte contre le tabac, l’alcool et les drogues (PNLT), en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), organise le plan de bataille. Du 10 au 11 août, dans le cadre d’un atelier, les parties prenantes dans la lutte antitabac vont réfléchir sur les mécanismes et dispositifs d’encadrement de ces nouveaux produits, leur vente et usage sur le territoire national.
Libreville abrite du 10 au 11 août l’atelier d’engagement avec les parties prenantes sur la lutte contre les produits nouveaux et émergents de la nicotine et du tabac dans le contexte d’une lutte antitabac élargie au Gabon. Ouverte par la directrice du Programme national de santé mentale, de lutte contre le tabac, l’alcool et les drogues, le Dr Renée Ndjaga Enombo, cette rencontre devra permettre aux participants d’identifier les obstacles, les défis et les besoins réglementaires pour mieux s’attaquer à cette nouvelle menace.
Le marché du tabac et de la nicotine connaît en effet d’importants changements : l’offre de tabac à usage oral explose et d’autres groupes de produits comme les appareils électroniques à chauffer le tabac et les vapoteuses (cigarettes électroniques) ne cessent de fleurir sur le marché. Une ingérence continue de l’industrie du tabac qui semble mettre à rude épreuve la détermination du gouvernement à parvenir à une nation sans tabac. L’industrie du tabac justifie la vente de ces nouveaux produits comme des « alternatives plus sûres » au tabac fumé, voir comme des aides à l’arrêt (ce qui n’est pas démontré) avec comme seul objectif la poursuite de ses profits, en recrutant de nouveaux consommateurs et en les rendant plus accros à la nicotine.
«Ces produits, qui ont déjà infiltré les marchés africains, présentent des défis réglementaires uniques, en particulier pour les régulateurs qui ne sont pas bien équipés pour répondre aux stratégies sophistiquées employées par l’industrie du tabac et nombreux sont les pays qui n’ont pas la capacité de réglementer efficacement ces produits pour protéger leurs populations, en particulier les enfants et les adolescents», a souligné le représentant de l’OMS Gabon, le Dr Bagayoko Magaran Monzo.
Selon ce dernier, ces produits qui ne sont pas sans risque pour la santé, contiennent des substances toxiques et cela pourrait engendrer une nouvelle génération de toxicomanes. Cet atelier organisé en quatre séances abordera plusieurs thématiques, entre autres : lutte anti-tabac en Afrique et au Gabon ; la lutte anti-tabac au Gabon et les défis posés par les produits nouveaux du tabac et à base de nicotine et les grandes priorités ; l’importance de l’action multisectorielle dans le contexte de la Convention-cadre de l’OMS et de la lutte nationale contre le tabagisme ; la taxation des produits conventionnels et nouveaux ; la réglementation des produits, y compris les produits de nouveaux et émergents de la nicotine et du tabac (NENTP) et le mécanisme de surveillance et pour contrer les ingérences de l’industrie du tabac au Gabon.
«En tant que partenaire technique et financier, nous sommes engagés à continuer à œuvrer aux côtés du gouvernement pour contrer les manœuvres de l’industrie du tabac, renforcer les politiques de santé publique en faveur de la lutte antitabac et soutenir vos objectifs politiques, y compris une réglementation efficace des nouveaux produits du tabac dans le contexte d’une lutte antitabac élargie afin de réduire davantage la consommation de tabac et, par conséquent, de sauver des vies », a réaffirmé le Dr Bagayoko Magaran Monzo.
On estime qu’au moins 500 Gabonais meurent chaque année d’une maladie liée au tabagisme, les autorités veulent mieux protéger les non-fumeurs.
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