Un jeune gabonais de 18 ans, Gidéon Ekomo Ondo, détenteur d’un titre de circulation de mineur étranger valide est en passe d’être reconduit au Gabon entre le 16 et le 20 mai 2022. L’association PasEnNotreNomAriège, la Maison du Gabon et le corps enseignant du lycée professionnel Jacquard de Lavelanet, se mobilisent pour réclamer la libération immédiate du jeune homme du centre de rétention de Cornebarrieu et la régularisation de sa situation administrative.

Le jeune gabonais de 18 ans, Gidéon Ekomo Ondo en passe d’être reconduit au Gabon entre le 16 et le 20 mai 2022. © Comité de soutien

 

La préfecture de l’Ariège, un département français de la région Occitanie, vient de décider de l’éloignement d’un jeune gabonais de 18 ans, élève au lycée professionnel Jacquart de Lavelanet, de ses parents (mère, frères et grand-mère) établis avec lui en Ariège. Les frères et sœurs de sa grand-mère vivent également en France.

En effet, selon l’association PasEnNotreNomAriège, cet adolescent scolarisé et intégré est en passe d’être expulsé du sol français vers son pays d’origine, le Gabon entre le 16 et le 20 mai prochain. Gidéon Ekomo Ondo est parti du Gabon il y a 4 ans alors qu’il était encore adolescent. En 2018, l’administration préfectorale l’a considéré comme résidant en France et lui a de ce fait délivré une carte de circulation pour mineur étranger valable du 21/11/2018 au 05/06/2022. Il a suivi les trois années de collège et par la suite a passé la première année du secondaire et est inscrit pour l’année 2021-2022 au BAC professionnel logistique.

Les jeunes majeurs résidant en France doivent faire une demande de titre de séjour dans l’année de leurs 18 ans. Conformément à la loi, le jeune gabonais a déposé une demande de titre de séjour mention vie privée et familiale parce qu’il remplit les critères de l’article L423-23 du code de l’entrée du séjour des étrangers et du droit d’asile qui permet la délivrance de cette carte aux étrangers disposant d’attaches fortes en France.

En réponse à sa demande, Gidéon Ekomo Ondo va faire l’objet le 27 juillet 2021 d’un arrêté de la préfète de l’Ariège portant refus de séjour, obligation de quitter le territoire français dans un délai de 30 jours et fixant le pays de renvoi. L’obligation à quitter le territoire a été confirmée par le tribunal administratif de Toulouse et cette décision fait l’objet d’un appel devant la cour administrative d’appel de Bordeaux. Depuis le 1er mai 2022, Gidéon Ekomo Ondo est enfermé dans un lieu de privation de liberté.

Décision injustifiée

Cette situation délibérée empêche ce jeune homme de continuer sa scolarité en première Pro logistique au lycée professionnel de Lavelanet et suscite de nombreuses initiatives du côté des personnes témoins de son histoire. Un comité de soutien à la cause de Gidéon Ekomo Ondo vient d’être créé. Plusieurs initiatives ont été lancées : une pétition en ligne intitulée «la Préfète de l’Ariège veut expulser un adolescent scolarisé et intégré », les prises de contact avec la Maison du Gabon, des mobilisations de l’association «PasEnNotreNomAriège», de «Soutien réfugier Ariège » et la mobilisation du corps enseignant du lycée professionnel Jacquard de Lavelanet.

Exigeant la libération immédiate de Gidéon Ekomo Ondo du centre rétention et la régularisation de sa situation administrative parce que sa place se trouve au lycée et dans sa famille en Ariège, la Maison du Gabon appelle la communauté gabonaise ainsi que les amis du Gabon à se joindre au comité de soutien de G en ARIEGE, son lycée, la LDH, le RESF, le cercle des voisins pour épauler en masse le jeune homme et sa famille en signant la pétition en ligne afin qu’elle puisse être adressée à la Préfète de l’Ariège, aux ministres français et gabonais de l’intérieur, de l’Education nationale et de la Défenseur des droits.

«La Maison du Gabon attire une fois plus l’attention des autorités gabonaises sur la maltraitance administrative dont font l’objet de nombreux ressortissants gabonais dans l’indifférence générale afin qu’elles puissent se saisir de ce problème qui empoisonne et brise des vies. Aucun parent, ni citoyen ne peut se satisfaire d’une administration qui refuse d’appliquer les textes de lois et qui travestit la vérité pour créer non seulement la désolation dans une famille, mais aussi mettre en danger l’avenir d’un jeune majeur ».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. KIEM dit :

    Quel est le motif concret de l’expulsion de ce jeune compatriote, nous travaillons actuellement dans divers départements contre cette « maltraitance administrative » des jeunes majeurs africains, et surtout des anciens mineurs isolés, merci de votre éclairage.

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