Dette extérieure : le Gabon joue la stratégie «taskforce» pour tenter de payer moins

Pour tenter de minimiser les montants à payer dans le cadre de ses créances vis-à-vis de ses partenaires internationaux voire de faire annuler certaines dettes, l’État gabonais a récemment relancé le task force sur la dette. Mission : traquer le moindre manquement des entreprises internationales ayant acquis des marchés publics dans le pays.

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Motivée par la réussite de la taskforce sur la dette intérieure ayant permis à l’État gabonais de faire des économies d’environ 241 milliards de FCFA en 2021, en déclarant «fictives» certaines créances de l’État à l’endroit de plusieurs entreprises, la présidence de la République a formé récemment un nouveau groupe de travail du même genre, à Libreville, à en croire Afrique Intelligence. Chapeauté par l’expert judiciaire Pierre Duro, ancien responsable de la gestion du parc immobilier d’Elf au Gabon, la structure a pour mission de traquer le moindre manquement des entreprises internationales ayant acquis des marchés publics dans le pays. L’ambition des autorités gabonaises serait de parvenir à réduire sa dette extérieure en prononçant des sanctions fiscales, par exemple, ou en annulant simplement la dette de l’État à leur endroit.

Aidée par l’Autorité nationale de vérification et d’audit et par le parquet de la République à Libreville, «la nouvelle cellule a prévu d’auditer les réalisations des grands groupes auprès desquels le pays s’est endetté, ainsi que leur situation fiscale». Pour son compte, la Direction générale de la recherche (DGR) mènerait actuellement une vaste enquête sur les déclarations douanières effectuées par tous les logisticiens et importateurs, croit savoir Afrique Intelligence.

Si le bord de mer semble si préoccupé, c’est parce que l’État gabonais est censé rembourser ses eurobonds l’année prochaine. Estimés à 1 314 milliards de francs CFA, ceux-ci représentent 19 % de la dette extérieure. L’objectif de la traque menée actuellement est donc de réduire le volume et les intérêts de ses créances extérieures.