Police gabonaise : Le couvre-feu comme ‘’gagne-pain’’ supplémentaire ?

Chaque jour, les policiers en service au rond-point du PK 12 semblent créent un piège à sanctions lucratives envers les automobilistes.

Embouteillages aux alentours du rond-point de Melen, la conséquence du rétrécissement intentionnel et lucratif des policiers. © Gabonreview

Samedi 14 août 2021, il est 19h40 lorsqu’un embouteillage désempare les usagers de la route autour du sens giratoire du PK 12. Et ce, dans les deux sens de la voie. La situation est d’autant plus gênante que personne ne s’explique un tel embouteillage à une heure où les checkpoints ne sont pas encore déployés. Mais les automobilistes et leurs passagers n’ont pas tardé à réaliser que le désagrément leur est causé par les agents de la police nationale en service sur cette voie à cheval entre les communes de Libreville et Ntoum. Les choses se passent d’ailleurs ainsi depuis l’instauration d’un couvre-feu par le gouvernement, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.

L’équipement utilisé par les policiers pour rétrécir la voie. © Gabonreview

Pour des motivations qui sont les leurs, les policiers rétrécissent volontairement la voie avec des matériaux ferreux. «Tous les jours, dès qu’il est 19h, les policiers réduisent ici la largeur de la route, des deux côtés. Ce qui crée ces longs bouchons que vous observez, en plus du contrôle qu’ils effectuent toute la journée», explique un riverain. Les malchanceux sont évidemment ceux qui ne parviennent pas à franchir ce barrage routier avant le début du couvre-feu, c’est-à-dire 21 heures. «Qu’il s’agisse des personnes regagnant leurs domiciles ou de transporteurs, le passage se monnaye ici, surtout quand vous ne disposez pas d’une autorisation de circuler durant le temps du couvre-feu ou de la carte vaccinale», renchérit un automobiliste.

Assez ‘’intelligents’’, les policiers semblent donc avoir trouver une autre source de revenus. Une habile façon de contourner l’interdiction, de racketter, stipulée par la hiérarchie de la police et soutenue, le jeudi 12 août courant, par Ali Bongo Ondimba, chef suprême des forces de défense et de sécurité, lors de la clôture des journées nationales de la sécurité. Le racket étant apparemment devenu le hobby favori des agents de police en service sur la voie publique. Bien entendu, la hiérarchie laxiste n’en sait jamais rienou laisse faire. Il va falloir songer à autre chose que les sommations.