La Société gabonaise de transport (Sogatra) traverse une situation difficile, avec une dette estimée à 22 milliards de francs CFA. Le ministre des Transports envisage soit sa liquidation soit sa restructuration.

Sauf liquidation, les missions de la Sogatra pourraient être réorientées vers l’interurbain. © Gabonreview

 

A la Société gabonaise de transport (Sogatra), c’est l’agonie depuis plusieurs mois. Entre montée au créneau des syndicats de cette société et non aboutissement de leurs revendications, le transporteur public est sur cale. Sogatra aujourd’hui, a indiqué le ministre des Transports sur le plateau de l’émission « Face à vous », c’est 858 agents, 386 millions de masse salariale nette mensuelle, 36 bus et 4 milliards de francs CFA de subvention de l’Etat. «Rien qu’avec la masse salariale rapportée à l’année, la subvention est absorbée».

Selon Brice Constant Paillat, la difficulté est accrue par le fait qu’il y ait désormais la société Trans’Urb qui opère sur le même réseau d’exploitation. «J’ai assigné à la direction générale de Sogatra de rencontrer les partenaires sociaux. Il me semble qu’aujourd’hui, il n’y ait qu’une alternative», a-t-il dit. Le premier pan de cette alternative serait la définition d’un nouveau modèle de fonctionnement de la Sogatra avec les partenaires sociaux. Cela impliquera une réduction drastique des effectifs et la révision des modalités de gouvernance de cette société. «Il faut revoir l’organigramme qui est pléthorique», a requis Brice Constant Paillat.

En plus de ces effectifs pléthoriques, l’entreprise traine une dette fournisseur estimée à 1,5 milliard de francs CFA. Sous réserve de circularisation de cette dette, a-t-il fait savoir, il y a une dette sociale importante vis-à-vis de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). «Aujourd’hui, les dettes cumulées de Sogatra se chiffrent à 22 milliards. Il y a matière à réflexion», a déclaré Brice Constant Paillat. «Ou nous réfléchissons avec les 6 syndicats présents à la Sogatra, ou malheureusement nous nous orientons vers une liquidation de la Sogatra», a-t-il ajouté.

La liquidation qui est le deuxième pan de l’alternative, impliquera que Sogatra cesse définitivement d’exister. Mais avant d’exécuter cette mesure drastique, une réflexion a été lancée sur la réorientation des missions de la Sogatra vers l’interurbain. En clair, si l’idée est validée, Sogatra ne s’occupera désormais plus que du transport vers l’intérieur du pays. «Ce sont des modèles que nous sommes en train d’étudier aujourd’hui pour voir s’ils sont rentables parce que l’expérience a déjà été faite mais entre l’état du réseau routier, le problème de pièces de rechange, ça n’a pas marché», a-t-il révélé.

Au regard du nombre actuel d’autobus disponibles, «il est clair qu’aujourd’hui, Sogatra peine à remplir la mission de service public qui lui est confiée par l’Etat», a déclaré Brice Constant Paillat. «Un comité d’experts a été mis en place pour proposer une décision aux plus hautes autorités du pays», a-t-il ajouté.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. UDFR dit :

    Citez moi une entreprise qui tient la route, tout est mélangé, gestion catastrophique, investissement nuls, corruption, schéma financier obsolètes…

  2. Azeva dit :

    C’est normal. La règle de gestion la plus élémentaire stipule que l’on ne peut dépenser que ce que l’on gagne. Je suis sûr que le montant encaissé ne couvre même pas les charges de caburant. Un commerçant analphabète ferait mieux.

  3. sertox dit :

    est ce que vous trouvez normal qu’une societe qui a 36 bus se retrouvr avec plus de 800 agents??? serieux….si c’est vrai que font tous
    ces agents?

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