La SEEG patrouille avec la police antiémeute
Durant les derniers jours de la semaine écoulée, des personnels de la SEEG, vêtu de combinaisons oranges, ont parcourus certains quartiers, maison par maison, accompagné de policiers antiémeutes en tenue de combat.
On se serait cru au cœur d’une opération antidrogue dans les favelas de Rio-de-Janeiro ce vendredi matin, derrière l’École normale. Il est toujours très impressionnant de voir débarquer dans les ruelles et chemins défoncés d’un quartier de Libreville un petit groupe de policiers antiémeutes, en tenue de combat, avec gilets pare-balles, casques et fusils lance-grenades, accompagnant quelques techniciens de la SEEG en tenue T.S.T. (Travail sous tension).
Cette armada quasi militaire avait pour objectif de tester un par un les compteurs électriques afin de détecter les fraudes, dérivations avant le compteur ou bricolages pour en diminuer la vitesse de rotation, et d’établir des constats signés des occupants d’éventuelles maisons concernées. Comme à leur habitude lorsqu’ils se sentent en position de force, les uns et les autres étaient bien peu aimables, considérant chaque personne rencontrée comme un fraudeur potentiel.
Il faut dire que depuis de nombreux mois, l’image de marque de la SEEG s’est dramatiquement détériorée. Et pour cause. Personne n’apprécie de voir le courant coupé, parfois de longues heures au point de devoir jeter tout le contenu des congélateurs, de supporter des nuits sans climatiseurs ou ventilateurs, et pire encore, de devoir changer son matériel électrique détruit par les surtensions lors de la remise du courant. Malgré une communication engageante, se faire rembourser les dégâts causés par ces dysfonctionnements tient du parcours du combattant et la plupart des usagers abandonnent avant même de commencer. Tous ceux qui ont tenté de faire la démarche conservent encore depuis des mois dans un coin de leur maison un téléviseur grillé, un réfrigérateur ou un congélateur hors-service, attendant l’expert annoncé par la SEEG.
La colère contre la SEEG est palpable de bas en haut de la société gabonaise et il devient difficile aux employés de cette entreprise de faire leur travail. C’est parfois le véhicule de ceux qui viennent relever les compteurs qui est pris en otage. Certains se font chahuter et insulter dès qu’ils s’approchent d’une maison.
On comprend alors que pour une opération de chasse aux fraudeurs, ces mêmes agents aient demandé une protection efficace. Mais on s’étonne tout de même que ce soit la police, et qui plus est la police anti-émeute, qui les accompagne. Il semblerait plus logique qu’une société privée fasse appel à une autre société privée pour assurer la protection de ses employés en zone considérée comme dangereuse.
Contacté par nos soins, le service communication de la SEEG, en week-end il faut le reconnaître, n’a guère été disert : « Oui, il s’agit bien d’une opération coup de poing contre la fraude. Oui, nos agents ont besoin d’être protégés car ils sont souvent pris à parti…». Mais aucune explication claire n’a pu être fournie sur la participation précisément de la police nationale n’a pu être fournie.
Aucune communication officielle n’a été faite au sujet de cette opération, dont on comprend qu’elle se voulait «surprise», mais sachant qu’à Libreville il est difficile de garder secret de tels agissements, on se demande tout de même pourquoi les services de la SEEG n’ont pas préparé une explication plausible à ce déploiement de forces.
Visiblement, les agents sur le terrain ne se préoccupaient que des compteurs électriques et ne vérifiaient pas les installation d’eau. Sans doute parce que l’eau se fait si rare à Libreville que détourner le peu qui coule dans les tuyaux tient de l’exploit !
7 Commentaires
Questions aux « Emergents » :
Le Citoyen « Lambda » Gabonais est-il un membre à part entière ou adhérent de l’organisation terroriste Alquaida?
Les agents de la SEEG craignent-ils « la barbarie, la sauvagerie légendaire » du Peuple Gabonais Opprimé et Nécessiteux???
Oh les dirigeants du Pays il faut que vous arrêtez vos sketchs et vouloir nous faire mater par vos milices de tontons macoutes!
Il faut que vous arrêtez: Libreville n’est pas Lagos, Freetown, Abidjan, Kingston ou je ne sais quelle capitale!
Un minimum de respect, de considération envers vos administrés serait nécessaire!
Avez-vous perdu tout bon sens?
Le Gabon n’est-il pas un Pays ou règne la Paix Sociale, peuplé d’une Population servile et béate???
Non en 43 ans de PDG, nous n’avons jamais eu ce type de rapport de force avec la SEEG.
Tout ça simplement pour un relevé de compteur relatif à la consommation d’électricité & d’eau des résidents des favelas?
C’est trop grave!!!!!!
Et pourtant tous les jours, depuis 3 ans, les médias, les aficionados du PDG (RTG, Gabonews, Michel Toki Ogandaga et j’en passe) attestent que le Gabon est Pays émergent ou « 100% » de la Population jouit des retombés de la croissance économique « dite » à deux chiffres?
Pourquoi donc « les émergents et associés » mettent-ils en œuvre une politique, une gouvernance à la kim II-sung, Kim Jong-il voir Kim Jong-eun (un état militaire, policier)??
Paradoxe incompréhensible:le Gabon est un Etat Démocratique ou pas?
La police peut offrir ses services à des privés si ces derniers sont conformes et légales. Dans certains pays, des citoyens paient la police pour surveiller nuit et jour leur domicile, à l’exemple des sociétés de gardiennages. La police encadre des manifestations privées… Je vois pas ou est le mal.
Et après ça, on nous dit que tout va bien !
A mon avis, la priorité serait de regler le probleme des coupures intempestives d’electricité et d’eau.
En Europe, les employés de sociétés de gardiennages ne sont équipés que des bombes lacrymogènes. Les convoyeurs de fonds à l’exemple de la Brink’s sont armés à cause de la dangerosité du métier et du nombre croissant de braquage.
En France, la police municipale se limite pour l’essentiel aux armes à poing (tasers et bombes lacrymogènes) car Monsieur JP Chevènement a réglementé le port d’arme au sien de ce corps…
Les forces de l’ordre (armé, gendarmerie,police nationale)ne secondent pas les agents de Véolia, GDF-Suez… sur le terrain, et pourtant certaines cités difficiles ressemblent à des états sans lois, anarchiques.
Peut-être aux Etats-Unis d’Amérique du Nord? Pourquoi prendre toujours les mauvais exemples? Oui pour un Etat policier au Gabon ou tout se règle par la répression, l’intimidation, et la peur! On doit tout accepter, ne rien contester, tout avaler quoi??
C’est grave pas on fonctionne ainsi depuis 43 ans!
Pardon, je veux pas être condescendant, car nous sommes tous de passage sur cette Terre mais Dieu Merci que pour l’instant (on ne sait jamais) je ne crevé pas de faim et je gagne bien ma vie!
Pensez vous que les populations des bidonvilles de Libreville méritent ce traitement? Il suffisait simplement à la SEEG de mettre en place une campagne de communication respectueuse afin d’informer les prospects concernés par la dite opération
(sans pour autant donner l’heure, le jour de leur intervention)
Comment des personnes censées peuvent-elles défendre des tels agissements? le Gabon n’est pas peuplé de sauvage, avec pour seul mot d’ordre la violence (verbale et physique) gratuite.
Si c’était le cas, ça se saurait!
Ce qui ne veut pas dire que le Gabonais est docile. Tout Gabonais n’est pas béni-oui-oui!
j’avoue que la SEEG ne sait pas s’y prendre et que de se presenter avec 4 policiers pour seulement 3 agents de la SEEG est insultant pour nous makaya!
mais il faut reconnaitre que nous aussi quand on a la possibilité de tricher on n’hesite pas et que quand la SEEG débarque pour nous sanctionner on fait preuve de mauvaise foi.
en tous cas, pour ceux que ca interesse, j’ai vu un site pas mal d’une agence de regulation de l’eau et l’energie qui donne pas mal d’info sur le secteur de l’eau et de l’energie et qui n’hesite pas à balancer sur la SEEG!!!
arsee-gabon.net/espace_consommateur