Organisé par le ministère des Affaires étrangères via la direction générale du Droit de la mer, en collaboration avec le Centre d’études et de recherches en géosciences politiques et prospectives (Cergep), un séminaire sur l’Immigration par mer et activités interlopes au Gabon : enjeux et défis », se tient à Libreville. Ouvert le 2 juin, il a pour objectif de permettre aux acteurs intervenant dans le secteur de mieux cerner les filières d’immigration maritime vers le Gabon où des clandestins seraient à l’origine de certains fléaux.

Photo de famille des participants au séminaire. © D.R.

 

Au Gabon, a expliqué le secrétaire général adjoint (SGA) du ministère des Affaires étrangères, pour pallier une main d’œuvre nationale insuffisante dans le cadre de l’exploitation forestière et autres besoins, l’administration coloniale avait organisé des flux migratoires émanant de l’Afrique de l’Ouest. Au milieu des années 80, le pays a revu sa politique migratoire en adoptant une réglementation plus restrictive relative.

Cependant, a souligné Denise Landria Ndembi Nziengui, «il n’a pas renouvelé ses accords». Conséquence, a-t-elle dit, «les filières migratoires entre ces pays et le nôtre demeurent, et celles-ci sont devenues essentiellement illégales et particulièrement orientée vers la voie maritime». Une fois installée au Gabon, a-t-elle poursuivi, ces communautés étrangères développent des activités professionnelles dans le secteur halieutique en créant des espaces dits « Village des pêcheurs » dans lesquels certains d’entre eux organiseraient des activités illicites. Il s’agit entre autres du trafic d’armes et de drogues. Mais aussi, comme l’a souligné le représentant du Centre d’études et de recherches en géosciences politiques et prospectives (Cergep), le trafic des migrants auquel se livreraient des pêcheurs artisans installés sur le long des côtes gabonaises a expliqué Guy-Serge Bignoumba.

Cette situation justifie l’organisation de ce séminaire sous le thème « Immigration par mer et activités interlopes au Gabon : enjeux et défis ». Son objectif est de renforcer les capacités des agents de la  direction générale du Droit de la mer (DGDM) et acteurs intervenant en mer afin de leur permettre de mieux cerner les différentes filières d’immigration maritime vers le Gabon. «Il y a de plus en plus de filières d’immigration clandestine et leur développement constitue une véritable menace aussi bien sur le plan sécuritaire, démographique, qu’économique» estime le Pr Serge Loungou. Selon ce dernier, les flux migratoires par voie maritime sont de l’ordre de 60 à 80%. Un état de fait qui donnerait lieu à une évolution biaisée de la population, d’autant plus qu’en situation de clandestinité, les services chargés du recensement ne prennent pas en compte ces migrants.

Pour le Cergep qui apporte son expertise sur ces questions, l’enjeu est d’aborder la question de la sécurisation de l’espace marin gabonais. «Le département de géographie a aujourd’hui tout un programme de formation sur la valorisation des espaces marins, surtout les thématiques géopolitiques qui tournent autour de cet espace», a fait savoir le représentant du Cergep. Selon ce denier, il n’est pas concevable pour le Gabon de disposer d’un tel espace marin et ne pas développer des enseignements ou des travaux sur ce milieu. «Nous attendons une contribution à l’enrichissement de la base de données constituées dans le cadre de la stratégie maritime intégrée du Gabon», a déclaré Guy-Serge Bignoumba.

 
GR
 

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