Nostalgique d’Omar Bongo, président fondateur du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir depuis près de 54 ans, Victoire Lasseny Duboze, ancienne PDGiste estime que le parti au pouvoir est devenu un parti de rejet. Entre marginalisation de la femme et emprisonnements problématiques, elle a récemment appelé ce parti à cultiver l’amour et la compassion, comme avant.

Victoire Lasseny Duboze s’exprimant sur le PDG. © Capture d’écran/Gabonreview

 

«Le Parti démocratique gabonais (PDG) a apporté la stabilité», estimait récemment Victoire Lasseny Duboze. Hiérarque démissionnaire du parti au pouvoir, elle a récemment donné son point de vue sur ce qu’est devenu le parti créé par Omar Bongo qui, a-t-elle dit, «était visionnaire». «Visionnaire en ce sens qu’il a permis aux femmes d’accéder à des postes qu’elles n’auraient jamais eues» a-t-elle expliqué, se positionnant comme un exemple palpable. A ceux qui estiment que le PDG est le mal du Gabon, elle leur répond par un vigoureux non! «Non. Le PDG n’est pas le mal du Gabon. Le mal du Gabon c’est nous-mêmes, les individus. Je n’ai pas honte d’avoir été dans le PDG d’Omar Bongo Ondimba».

«J’ai démissionné 1 an avant la mort d’Omar Bongo sans savoir qu’il allait mourir», a-t-elle fait savoir assurant qu’elle n’a jamais été chassée du parti. «C’est moi-même qui ai décidé de partir parce que je n’étais plus en phase avec ce qui se déroulait». Notamment, le fait que certains de ses frères d’armes ne pensent qu’à la satisfaction de leurs égos quand bien-même, Omar Bongo mettait tout en place pour le bien-être des populations. «On décrit Omar Bongo comme un dictateur, moi j’ai connu un homme de cœur», a-t-elle déclaré, nostalgique et irritée par ce qu’est devenu ce parti. «Je ne suis pas d’accord avec le PDG d’aujourd’hui. Je ne l’aime pas ce parti-là».

La cruauté comme valeur cardinale ?

«Ce parti-là, est un parti de rejet», a soutenu Victoire Lasseny Duboze qui se positionne d’ailleurs comme une victime. «Moi je suis là ça fait 11 ans que je suis au chômage forcé parce que je m’étais présentée aux élections présidentielles de 2009», a-t-il fait savoir. Si elle dit rendre grâce à Dieu, puisqu’ayant mis cette période à profit pour se former, se faire un autre mental, elle affirme qu’elle «regarde ce parti avec beaucoup de regret. Ce n’est plus le parti d’avant». Pour elle, contrairement à l’époque d’Omar Bongo, le PDG d’Ali Bongo n’accorde que très peu d’importance à la femme. «C’est au petit bonheur la chance. Quand il y a une occasion, on fait sortir pour faire un éclat. Et puis après, c’est la mort. Je le dis sans avoir peur de qui que ce soit, le PDG d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui» a-t-elle déclaré, relevant un paradoxe de taille, car le président de ce parti a institué une décennie de la femme qui court jusqu’en 2025.

Lasseny Duboze crois avoir la recette pour humaniser le PDG. «Si vous voulez que ce parti-là renaisse, alors mettez beaucoup d’humain, d’humanité, de cœur, de pardon» a-t-elle exhorté, estimant que ces valeurs ont disparu au sein de ce parti. Elle en veut pour preuve, l’emprisonnement de certaines personnes «dont on ne connaît pas les raisons et à qui on ne peut même pas rendre visite». «Je dis si c’était Omar Bongo Ondimba, il aurait mis la compassion, il aurait mis le pardon, et on repartait sur de nouvelles bases», a-t-elle témoigné appelant les PDGistes actuel à cultiver l’amour. «Si pour faire de la politique on nourrit la haine, il ne faut pas s’étonner que cette haine remonte et rejaillisse comme une bombe sur les autorités qui sont à la tête et qui gèrent le pays», a-t-elle prévenu. «Mettez de l’amour, du pardon, de la compassion et faites-nous sortir ces enfants prisonniers qui peut-être ont fait des erreurs mais aucun Gabonais ne sait pourquoi ils sont là-bas», a-t-elle conseillé.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Eh oui, madame. Tout est dit, l’intelligence et la sagesse malheureusement ne s’héritent pas. C’est une faculté qu’on a ou on en a pas pour l’une et une qualité qu’on acquiert par expérience et en apprenant auprès des personnes mieux cultivées et averties des aléas de la vie, pour l’autre.
    Les PDGistes pour conserver leurs avantages ont cru que ALI BONGO allait devenir OMAR BONGO. On a écarté sans discernement des jeunes qui pouvaient valablement remplacer OMAR à la tête du pays, je pense au regretté MBA OBAME pour placer un enfant gâté, un cancre nourri de forts complexes personnels: son faible niveau d’études, ses origines étrangères bien connues, son physique, sa méconnaissance des langues et coutumes gabonaises; pour en faire un chef. Eh bien ,faut pas être étonné du résultat à l’arrivée. Les Gaboanis qui soutiennent cette situation ne sont que des opportunistes froids, qui pensnet que ça ne changera jamais, alors vaut mieux être du côté où l’on peut en profiter. Le devenir politique du pays, les valeurs à transmettre aux futures générations ils n’en ont rien à cirer.
    Les illustrations sont là: ACCROMBESSI, LACCRUCHE ALLIANGA pour ne citer que ces 2 là, sortaient d’où, quel était leur niveaux de militantisme ou quel passé dans la gestion des affaires publiques au Gabon avant d’être catapultés au sommet du pays, comme collaborateurs les plus influents du PR. Vous voyez, n’importe quoi. Le mal vient très souvent du haut. Ne dit-on pas que le poisson commence par pourrir de la tête. C’est le cas de Gabon; le diagnostic n’est pas compliqué il est clair, la question c’est de savoir comment retirer ce corps malade des gens qui l’ont confisqué et le soigner.

  2. Milangmissi dit :

    Si le PDG n’a pas toujours été un parti de rejet pourquoi n’a t’il jamais la moindre élection ? Menteuse omar bongo est criminel, un assassin, combien de personne a t’il fait assassiné en 1993 pour voler à Mba Abessole sa victoire ?
    duboze vous etes une menteuse Dieu vous jugera pour votre soutien à un criminel notoire.

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