Si la tendance haussière décrite par le gouvernement se consolide, le pays sera reconfiné pour faire face à une seconde vague du Covid-19, au regard de la mutation du virus. Cette perspective ne fait pas vraiment rêver. Beaucoup ont peur des affres d’un nouveau confinement.

L’idée d’un reconfinement au Gabon inquiète plus d’un. © Gabonreview

 

Les nouvelles concernant l’évolution de l’épidémie de coronavirus ne sont pas de nature à rassurer à travers le monde, y compris au Gabon. Dans le pays, bien que le taux de positivité ait chuté à 2,5% depuis plusieurs jours, le nombre de cas actifs a grimpé à 130 sur l’ensemble du pays. Et à en croire le ministre de la Santé, 123 nouveaux cas positifs ont déjà été répertoriés depuis le début du mois de janvier. Cette tendance risque de se poursuivre dans un contexte de mutation du virus. Dans cette éventualité, le gouvernement sera obligé de reconfiner le pays.

Mais cette perspective ne fait pas vraiment rêver. «J’ai très peur que nous soyons de nouveau confinés», confie Annie qui tient un petit restaurant dans son quartier à Glass. Avec le confinement, elle avait dû arrêter ses activités et «ça a été très dur». «Je ne vis que de ça et j’ai trois enfants à ma charge, en plus de ma mère malade. Comment je vais m’en sortir si on reconfine ? Ce n’est pas possible, je ne suis pas prête, je ne le supporterai pas», s’est-elle inquiété.
Le stress d’Annie est partagé par bien d’autres personnes qui craignent une nouvelle vague de restrictions anti-coronavirus pouvant d’ailleurs se heurter à l’exaspération d’une partie de la population, comme c’est le cas dans certains pays du monde.

Pour l’heure, pas de nouvelles salves de mesures restrictives. Mais un nouveau reconfinement   sera mal accueilli par ceux qui sont encore meurtris par cette crise sanitaire. «A cette allure, on mourra d’autre chose que de cette maladie si on reconfine. Le premier confinement nous a fait du mal et on en paie le prix jusqu’à présent», a déclaré Donald K.

Il dit avoir perdu son «emploi précaire» et a encore en travers de la gorge la flambée des coûts des transports et de certains produits. Depuis octobre, il se lève chaque matin pour s’adonner aux «petits boulots» qui l’aident désormais à nourrir sa famille et payer son loyer. «Pour moi reconfinement veut dire plus de travail. C’est la mort», s’est-il alarmé. Un reconfinement serait tout aussi contre-productif pour le secteur éducatif qui a d’ailleurs subi de plein fouet le premier confinement. La non exécution du programme d’enseignement à distance et l’absence de connexion Internet dans plusieurs ménages rend moins viable ce type d’enseignement. Même dans le milieu professionnel, les conditions du télétravail sont difficiles à réunir. «Revivre cette situation serait simplement dramatique. N’oublions pas que l’économie en général sera à nouveau bloquée», commente un observateur.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. diogene dit :

    L’économie souterraine, informelle et/ou maffieuse ne participe pas à l’effort !
    Pas de taxes réelles (les rapines des agents de l’état dans ce domaine sont distribuées à des personnes et non à l’administration), pas de charge sociale, pas d’impôt…
    comment envisager de l’aider ?
    Relire la cigale et la fourmi !

  2. BINGOMA dit :

    Je ne comprends pas bien le fonctionnement de ce gouvernement à tare nzame (comme mon frère makaya). Si réellement nous craignons la nouvelle vague de cette pandémie, alors commençons déjà à réguler le trafic aérien (AIR FRANCE qui atterrit chez nous tous les jours), être plus rigoureux à nos frontières (maritime, ferroviaire, terrestre…).
    Nous ne pouvons pas nous contenter de museler les populations mais enfin !

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