Le Conseil des ministres du 18 décembre a adopté le projet de loi portant révision de la Constitution de la République gabonaise. Si 26 articles sont touchés, la modification concerne essentiellement la question de la vacance du pouvoir. Certains hommes politiques, à l’instar de Séraphin Akuré-Davin, trouvent ce projet curieux.

Séraphin Akuré-Davin trouve curieux le projet de modification de la Constitution. © D.R.

 

Vacance du pouvoir, indisponibilité temporaire du chef de l’Etat. Ces expressions sont en vogue au Gabon, depuis les ennuis de santé du président Ali Bongo. Au fort de sa maladie, la Cour constitutionnelle avait été amenée à prendre des décisions après afin d’assurer le fonctionnement régulier des institutions. Ces décisions qui n’ont pas toujours été du goût de tous avaient été motivées par certains vides juridiques que le gouvernement, faut-il le croire, a décidé de combler en adoptant lors du Conseil des ministres du 18 décembre, le projet de loi portant révision de la Constitution de la République gabonaise. Si le projet est loué par les proches du pouvoir, beaucoup s’interrogent sur le bien-fondé de cette révision, d’autant plus que sur la question de l’intérim du chef de l’Etat notamment, la Constitution actuelle est claire.

«C’est curieux parce que la Constitution actuelle consacre le président du Sénat comme la personne qui en cas de vacance du pouvoir, assure l’intérim du président de la République», a à juste titre rappelé Séraphin Akuré-Davin, député du parti de l’opposition Les démocrates (LD). L’homme qui, lors d’une prise de parole à l’Assemblée nationale affirmait déjà qu’«en Afrique une Constitution c’est les trous les trous», souligne que le pays en a fait l’expérience avec Rose Francine Rogombé. Présidente du Sénat lors de la mort du président Omar Bongo, elle a assuré l’intérim. «Et cela s’est bien passé», poursuit  le député qui se demande ce qui justifie aujourd’hui le changement de cette disposition. «C’est une inquiétude d’autant plus qu’un membre du gouvernement, le ministre de la Défense fait partie du triumvirat». Cette inquiétude est amplifiée par le fait que personne ne sait qu’elle sera la personne réelle qui va diriger le triumvirat composé des présidents des deux chambres du Parlement et du ministre de la Défense.

«Nous allons attendre les textes que nous n’avons pas encore reçu, pour regarder cela dans les détails», a-t-il indiqué. Si pour l’opinion il ne fait aucun doute que le Parlement approuvera les modifications proposées par le gouvernement, le projet est d’autant plus curieux qu’il consacre le «caractère inutile» de la vice-présidence de la République et la relégation du Premier ministre qui ne fait pas partie de ce triumvirat. Par ailleurs, il ne précise pas si les membres du triumvirat, notamment le ministre de la Défense, seront autorisés à être candidat à la présidentielle. «A qui fait-on le lit ?», s’interrogent à juste d’autres qui pensent que le gouvernement prépare «les funérailles» d’Ali Bongo.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Ondo dit :

    Les funérailles de BOA et la mise sur selle d’un autre Bongo ? De grâce, épargnez moi ce scénario tant souhaité par le Quai d’Orsay et le Maroc. Ces deux la se foutent complètement des gabonais. Ce sont nos richesses qui comptent pour eux.

    Est ce que nous nous rendons même compte de la situation grave que traverse notre pays ? Jusqu’à quand la France va-t-elle continuer à se moquer du Gabon et de l’Afrique ? Pendant plus de 50 ans, elle nous impose les Bongo comme ses valets, et aujourd’hui elle vient nous qu’elle ne se mêle pas de politique au Gabon. Quelle belle hypocrisie !

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