La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), connaît des difficultés en matière d’approvisionnement en eau et en électricité. Dans un libre propos paru dans le journal L’Union, Edmond Okemvele Nkoghe, ancien cadre à la SEEG, appelle clairement les clients débiteurs à s’acquitter de leurs dettes et à des états généraux pour relancer cette société.

Le siège de la SEEG à Libreville. © D.R.

 

Comment remobiliser des financements en soutien aux indispensables investissements structurels incontournables ? Comment organiser la médiation avec les principaux clients débiteurs de la SEEG qui mettent en difficulté, depuis les années 80, le fonctionnement de l’un des fleurons du pays encore opérationnel ? » Deux questions fondamentales posées dans un libre propos paru dans le quotidien L’Union par Edmond Okemvele Nkoghe, cadre à la retraite de cette société.

S’inspirant de l’Ecole des métiers de l’électricité de la Société d’énergie de Bingerville en Côte d’Ivoire, Jean Violas, premier directeur général de la SEEG, fait construire en 1979 le Centre des métiers éponyme dans la but de former tous les agents d’exécution et de maîtrise de la société. Il impose une politique de formation et de promotion plus qu’audacieuse. En 1981, il est remplacé par André-Paul Apandina. Ce dernier poursuit l’application de deux règles d’or établies au bénéfice de la vitalité de la société : faire en sorte que la production aussi bien en eau qu’en électricité soit toujours supérieure de 20 % à la puissance demandée et assurer la garantie de la compétence des agents sur la base du principe «pas de promotion sans stage de formation».

En 1988, François Ombanda, un autre Gabonais est nommé directeur général et met sur pied le « Projet d’Entreprise » dit « le PE », pour renforcer le management participatif avec pour leviers principaux : la disponibilité, l’écoute, la compétence et la réactivité au service du client 24 heures sur 24. «Quand je quitte la SEEG en 1993, après mon élection au poste de président du Conseil économique et social (CES), les Gabonais étaient  aux commandes, à tous les échelons, bien formés dans tous les domaines nécessaires au fonctionnement de la Société», a fait savoir Edmond Okemvele Nkoghe selon qui, «la seule ombre au tableau demeurait l’Etat gabonais peu disposé, depuis plusieurs années, à supporter financièrement les investissements structurels et à honorer ses factures de consommation d’eau et d’électricité».

A en croire ce dernier, c’est pour éviter le naufrage que l’Agence française de développement (AFD), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale poussent l’Etat Gabonais, mauvais payeur, à «la restructuration par la privatisation». La privatisation de 1997 aurait permis de multiplier par 25 la capacité de production d’eau de Libreville et boosté par 10 les capacités des réseaux d’électricité, multiplier par 3 le nombre d’abonnés en 20 ans (1997-2017).

Edmond Okemvele Nkoghe. © D.R.

Seul bémol, le manque d’investissement. «Durant la privatisation, les investissements structurels n’ont que peu suivi, progressant à peine de 10 à 20% en électricité dans le Grand Libreville et faisant fi de la règle d’or instaurée par les pionniers et les plus hautes autorités de la République, sur les 20% de réserve de puissance ou de production garantie», affirme Edmond Okevele. Par ailleurs, souligne-t-il, le déficit de formation perçu chez les cadres, les cadres supérieurs et les agents de la société a été exacerbé par la fermeture du Centre des métiers Jean Violas.

Veolia mauvais partenaire

«Les défis actuels montrent clairement que l’ancien partenaire de l’Etat, et principal actionnaire majoritaire de ces vingt  dernières années de la SEEG, n’a rien mis en œuvre – sinon, trop peu – pour satisfaire la demande en forte croissance depuis 2 décennies», estime Okemvele Nkoghe.

Se réjouissant à juste titre de la réquisition de la SEEG en 2018 par l’Etat, il note cependant que l’inadéquation entre la capacité des infrastructures et l’accroissement de la demande a creusé un fossé si profond que seuls une nouvelle stratégie et des investissements conséquents dans un laps de temps maîtrisé, parviendront à combler ce déficit. Dans cette optique, il propose des états généraux de la production et de la distribution de l’électricité et de l’eau potable au Gabon. «Une telle rencontre permettrait de redéfinir ensemble, de nouveaux objectifs, de nouvelles stratégies, afin de se donner de nouveaux moyens sans lesquels la situation risque de se dégrader davantage en dépit des efforts consentis», a prévenu l’ancien directeur de la distribution à la SEEG.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Il serait souhaitable de demander à l’état Gabonnais de s’acquitter impérativement des dettes que celui-ci a sciemment laissées s’alourdir depuis plusieures années tout en goinfrant des dividendes subtilisees aux actionnaires ayant contribués depuis la privatisation de 1997 aux côtés de Veolia .que ces responsables de l’état Gabonnais soient traduits en justice et condamnés aux remboursements de tous ces manquements en 1 er lieux ,et les effets positifs de la Weeg ne tarderont de ce faire sentir immédiatement. Que je sache , Veolia n’a jamais détourné de dividendes qui ne lui étaient justement dû.ni manqué à ses obligations durant les 21 ou 2# années qu’elle a eu à concourir au bon fonctionnement de notre société ** la S.E.E.G. **

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