Au lendemain de leur récente rencontre avec le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), des leaders de l’opposition continuent de décrier les limites du Conseil national de la démocratie (CND).

Quelques opposants ayant participé à la rencontre du 28 août 2015. © Gabonactu.com

Quelques opposants ayant participé à la rencontre du 28 août 2015. © Gabonactu.com


 
C’est le moins qu’on puisse dire : la restitution des échanges du 28 août dernier entre la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’opposition est loin de plaire à Jean de Dieu Moukagni-Iwangou et Pierre Claver Maganga Moussavou. Les présidents en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance et de l’Union des forces pour l’alternance (UFA) ont particulièrement fustigé la déformation de la pensée de Michaëlle Jean au sujet du Conseil national de la démocratie (CND). Ils regrettent, dans un communiqué conjoint, que tenter d’attribuer la paternité de l’appréciation faite du CND à la responsable d’une organisation internationale puisse être considéré comme «un raccourci commode, de nature à tromper l’opinion sur la qualité des débats, et surtout, sur le sérieux de l’opposition gabonaise à défendre ses positions dans l’intérêt du peuple». Or, affirment-ils, parmi les institutions pouvant permettre un dialogue entre la majorité et l’opposition, «le CND a vite montré ses limites objectives à l’épreuve de la pratique».
Pour le Front et l’UFA, l’institution présidée par Séraphin Ndaot Rembogo ne serait pas digne de confiance et ne doit, par conséquent, bénéficier d’aucun crédit. Trois griefs lui sont notamment faits : le premier d’ordre institutionnel, est qu’il ne prend pas en compte l’importance des organisations de la société civile parce que vraisemblablement limitée aux seuls partis politiques. «Investi d’une mission consultative, avec charge d’émettre des avis, le CND est dépourvu de toute autorité nécessaire pour rendre exécutoires les recommandations pertinentes qui sanctionneraient les travaux d’un tel dialogue», note le communiqué, pour fustiger la deuxième limite de l’institution. Comme pour appuyer leur doute, Jean de Dieu Moukagni Iwangou et Pierre Claver Maganga Moussavou affirment que le Conseil national de la démocratie, au-delà des prétentions de certains, manque d’éthique. «Institution d’appui au gouvernement, qui reste libre d’apprécier l’opportunité de donner suite aux avis qui lui sont servis, la procédure d’usage au CND confère pouvoir de juge au régime en place, alors qu’il est partie au dialogue, pour sa gouvernance affligeante de la cité», relèvent-ils. Comme quoi, le boycott du CND se poursuit pour un grand nombre de partis de l’opposition, alors que le président de la République n’a cessé de déclarer qu’aucun dialogue ne se fera en dehors de cette institution.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. imagine56 dit :

    Je n’attendais rien de cette rencontre, donc je ne suis pas le moins du monde déçue.

    • l'ombre qui marche dit :

      Je suis d’accord avec toi par contre en ce qui concerne la communauté internationale soyons attentifs à ce quelle va dire jusqu’au jour du vote et au lendemain de celui nous saurons s’il faut compter avec elle ou non pour une fois encore je dis que j’ai été peiné de lire une note confidentielle du département d’état américain au lendemain du vote de 2009 dans cette note ce département déplorait le manque de courage de l’opposition gabonaise QUI AVAIT FUIT AUX PREMIERS COUPS DE FUSIL ALORS QUE LE POUVOIR ETAIT PAR TERRE! En l’état actuel des choses une institution dont les décisions ne sont pas contraignantes c’est nul et même si cela était le cas la force de caractère de nos hommes politiques laisse à désirer à croire qu’ils ne vivent pas dans un continent où a vécu LUMUMBA, NKWAME NKRUMAH OU MADIBA puis s’il y en a un qui a des couilles le pouvoir ne le nommerait pas ou alors le pouvoir allongerait quelques milliards et il s’aplatirait CONCLUSION: QUE LE PEUPLE GABONAIS SE SOUVIENNE A SON TOUR AUSSI QU’IL VIT DANS UN CONTINENT OU UN CERTAIN PEUPLE BURKINA FASO VIT

      • YOVE dit :

        l’ombre qui marche
        Merci d’attirer l’attention des Gabonais, aussi bien des leaders de l’opposition que du peuple, sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour gagner l’élection présidentielle dans les urnes, et surtout se tenir prêts à prendre ce pouvoir que nous aurons gagné; à ne plus le laisser voler. Là est effectivement le nœud de la prochaine élection. Si nous voulons que notre pays ait un avenir, il faut que nous bannissions la peur et la lâcheté. Encore merci, mon frère, de nous rappeler cette vérité cardinale.

  2. Obalango dit :

    Bon!
    maintenant que les usages diplomatiques ne permette pas à la communauté internationale d’imposer une suite exécutoire au dialogue inclusif et que les positions sont définitivement arcboutées pouvons-nous désormais savoir à un an de la prochaine présidentielle quelles est la prochaine étape? Boycotte permettant au pouvoir de se faire réélire avec avec un score stalinien? ne devons-nous pas aller aux élections, les gagner collecter les preuves de cette victoire et enfin exiger par la rue et toues autres voies l’exécution de cette victoire?

    • YOVE dit :

      Obalango
      L’analyse que de nombreux compatriotes font de la situation politique au Gabon, notamment en ce qui concerne l’élection présidentielle à venir, me conduit à privilégier la perspective dont vous présentez les grands angles ici. En tout cas, toutes les composantes de l’opposition devraient sérieusement examiner ce point.
      Pour sa part, si H&M veut faire œuvre utile et par la même occasion entrer par la grande porte dans l’histoire de notre pays, qu’il se débrouille pour que le parjure, imposteur, faussaire, diviseur et incompétent notoire qui parasite leur parti ne soit pas investi candidat du PDG à cette élection si cruciale pour l’avenir de notre pays. S’ils réussissent ce haut fait d’armes, combien nombreux serons-nous à les féliciter et leur témoigner notre reconnaissance citoyenne! Car cela donnerait lieu à des élections apaisées. La paix sociale véritable s’ensuivrait nécessairement.

    • ezombolo dit :

      Bravo Obalango pour cette analyse. Pour la compléter:si c’est le 2ème option qui retient l’assentiment de l’opposition alors le problème de la candidature unique se pose avec acuité et nous devrons connaître ce candidat maintenant afin qu’il sillonne le gabon entier pendant un an tout en affinant le programme de gouvernement de manière collégiale. A toute fin utile, je rappelle que le Pr Macky SALL sillonnait le sénégal pendant les 2 ans qui précédaient les élections au Sénégal alors que d’autres opposants à dakar n’avaient que comme projet de gouvernement l’âge avancé de Mr Wade. Aujourd’hui les faits ont donné raison à qui?……

  3. je suis d'ici dit :

    Franchement, vous pensez connaître les usages diplomatiques mieux que Jean Ping? Maintenant que l’horizon sur le plan international est bouché, que faire? Sur le plan national, même pour mener des actions fortes il faut au préalable aller à la rencontre des populations pour que celles-ci repondent à votre appel au moment venu. Continuez de faire vos assises et autres reunions de salons.

  4. imagine56 dit :

    je suis d’ici,
    Tu voulais que se soit seulement la version de Mavioga qui soit entendue?
    Même si on peut faire le reproche à nos leaders de rester cantonnes à la capitale, je trouve parfaitement compréhensible qu’ils aient pu livrer leur sentiment à Me jean quant à la situation politique de notre pays, pourquoi les blamer?

Poster un commentaire