Souvent publié ici, Guilou Bitsutsu Gielessen, connu comme secrétaire exécutif de l’Union républicaine pour la démocratie et le progrès (URDP), parti d’opposition a fait parvenir à Gabonreview le libre propos ci-après, sous-titré «Un dialogue sous forme de monologue».

© Gabonreview/Shutterstock

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Guilou Bitsutsu-Gielessen. © D.R.

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J’ai toujours pensé que les problèmes politiques finissaient par se régler assis sur une chaise. Mais comment s’asseoir autour d’une table avec des gens qui annihilent vos droits les plus élémentaires ? Avec des gens qui donnent l’ordre de tirer à vue sur des populations désarmées ?
En bon élève d’Ali Bongo, je n’ai pu m’empêcher ce petit rappel… Ainsi, face aux parlementaires réunis en congrès le 14 septembre 2012, Ali Bongo dira ceci: «Je ne dialoguerai pas avec des personnes qui ne respectent ni les institutions de leur propre pays, ni ceux qui les incarnent, encore moins les Lois de la République. »
Avec les résultats de la présidentielle d’août 2016, le régime au pouvoir a démontré une fois de trop qu’il ne comptait pas se soumettre au peuple gabonais, dans l’exercice de sa souveraineté.
Le peuple ne réclame pas « que » la victoire de Ping, le peuple réclame sa souveraineté, son droit à choisir ses dirigeants. Point barre !
Churchill aimait dire qu’il fallait choisir entre le déshonneur et la guerre. Les Gabonais ne choisiront pas le déshonneur pour la paix. Non ! Nous nous aimons et nous aimons notre pays.
Non ! Nous n’accepterons jamais la violence, l’humiliation et la marginalisation pour le dialogue.
La République en danger
Le dictateur, c’est cet un homme qui s’accroche à ses certitudes, isolé et perdu dans l’histoire en marche. Ainsi, toujours à l’aise dans la facilité (et sans se départir du Bongoïsme), Ali Bongo mise « toujours » sur la passivité, l’incrédulité et la cupidité de toute l’élite du pays, pour se maintenir au pouvoir. Et pourtant, il dira le 14/09/2012 « Nous devons apprendre à passer le témoin, à faire en sorte que d’autres talents émergent. »
Quand Ali Bongo est déclaré vainqueur de la présidentielle malgré le résultat des urnes, il a demandé de dialoguer avec qui ? A-t-il besoin de dialoguer avec l’opposition pour refonder l’Etat ou modifier la Constitution ?
En 2012, il avait déjà la réponse : « (…) devons-nous organiser une Conférence Nationale dite souveraine, dont le but affirmé n’a d’autre objet que de perpétrer un véritable coup d’état constitutionnel, ouvrant ainsi la voie à la tenue de petits arrangements entre amis ? » Ali bongo 14/09/2012.
L’instauration de l’état de droit plus que jamais est une nécessité impérieuse. Ali Bongo ignore-t-il les désirata de toute la classe politique en matière de bonne gouvernance et de crédibilité institutionnelle ? Au point que cela fasse l’objet d’un énième dialogue politique dans ce pays ?
Le 14/09/2012 il disait : « Nos compatriotes ne veulent plus de l’attentisme, des palabres politiciennes stériles, des grandes messes inutiles, bref tout ce qui a contribué à gangrener notre vie politique ces vingt dernières années. »
Ainsi, sans gilet de sauvetage, nous nageons dans la mangrove. Le Gabon d’Ali Bongo est plongé dans l’éternelle emprise du divertissement Pascalien…
Ali Bongo n’a pas besoin de dialogue, il n’a besoin de personne. Aujourd’hui, après un septennat calamiteux, nous avons la certitude qu’il n’a aucun projet, aucune vision pour le Gabon. Sa Seule motivation est le pouvoir, Il veut le pouvoir pour le pouvoir.
Sa main tendue est trop courte. En effet, elle porte en elle le défaut d’être une simple redistribution du fameux gâteau tant décrié. « Son dialogue national » inscrit sous l’angle de la politique politicienne, s’apparente plus à un baiser du diable. Dans le contexte actuel, y aller, c’est déclencher l’ultime processus qui mène à la mort de la République.
Guilou Bitsutsu-Gielessen

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Le Villageois dit :

    Vous avez tout à fait raison. Personne n’est dupe, Ali Bongo veut le pouvoir pour le pouvoir. Il est né dans le pouvoir. Il respire le pouvoir et l’arrogance en plus… Il ne se voit pas ailleurs sur terre. C’est triste ! Après les élections, il a dit partout qu’il avait compris le message du peuple. Pensez-vous vraiment qu’il ait compris quelque chose ?

  2. Bassomba dit :

    Il a gagné point à la ligne!

    • Samuel dit :

      Pour BOA c’était de gagner à tout prix, même en marchant sur de nombreux cadavres de gabonais. Mais le plus dur arrive, les vrais problèmes commencent pour cette bande de jouisseurs invétérés qui pillent le Gabon, à longueur de journée.
      De source du Trésor Public Gabonais, le mois dernier, Septembre 2016, c’est Perenco qui a absorbé sur fonds propres, la quasi-totalité de la charge salariale des fonctionnaires Gabonais, soit près de 60 milliards de Francs CFA. Perenco est supposé être remboursé par abattement fiscal sur les recettes pétrolières rétrocédées au Gabon ; ce qui voudrait dire que les prochains revenus financier du pays sont déjà dépensés aujourd’hui et donc la disette va continuer pendant longtemps.
      Pour ce mois d’Octobre, c’est Ecobank à qui il est demandé d’éponger ces salaires. Mais Ecobank n’a pas les reins financiers aussi solides que Perenco et trouver 60 milliards en liquide comme cela vite fait, ce n’est facile ; d’où les problèmes qu’on observe.
      Pour la CAN 2017, c’est Total qui paie la facture et sera rembourse par abattement fiscal sur les revenus pétroliers. Pour les stades, c’est la Chine qui paie et se fera rembourser en nature en exploitant sauvagement nos ressources naturelles.
      Voici la situation dans laquelle Ali Bongo a embourbé le Gabon. Mais Bilié Bi Nze va vous dire que tout va bien !

  3. Rhody Junior dit :

    Parfait parfait. Ne dialoguons plus sur ce dialogue. Non c’est non c’est tout… Et les ba « Communauté internationale » « Union Africaine » ou ba quoi quoi nous disent d’y aller c’est pour qu’on se vende encore comme à la cour constitutionnelle.
    Pour une fois gardons notre position, NOUS FERONS PARTIR ALI et nous n’avons besoin d’en discuter avec qui quiconque, chaque gabonais « qui ne mange pas » chez Bongo est d’accord avec ça, et on est les plus nombreux.
    Donc dialoguer sur le dialogue là tous les jours c’est fatiguant. Non c’est une fois comme celui du 27 Aout. Maintenant à nous de le lui faire rentrer dans la tête!

    • jojoletaxi dit :

      ah donc toi tu veux bouffer !!! tu n as pas honte ???
      vas donc bosser tonton ca te changera

      • Rhody Junior dit :

        Bouffer « l’argent du sang » très peu pour moi, la misère m’est plus supportable, j’ai encore une conscience.
        Par contre c’est pour te dire que pour défendre Ali, il faut être de « ceux qui mangent » sinon ta conscience t’en empêche donc ton coeur, il n’y a que ton ventre pour te le permettre. Ca veut dire qu’il n’a aucun réel soutient… Sans son argent et son nom, il en serait où? Maintenant à vous de nous dire vous es de « ceux qui mangent l’argent du sang » ou des hommes dignes?

  4. Bassomba dit :

    JE DIS HEIN tu fais partir Ali avec tes touches de clavier?

  5. Gaboma du Gabon dit :

    Emmurés dans nos contradictions, nous n’avons pas vu le train du developpement passer. Et nous continuons à rassasser et étaler au reste du monde nos lacunes. Pauvre Afrique qui n’a pas compris que les hommes passent et que la terre reste. Notre legs pour les générations futures pourrait se résumer à un amoncellement de gravats, de terres brulées et défraichies par des querrelles aboutissant à des luttes de pouvoir. Quand comprendrons nous que nous nous avons un pays à bâtir, une nation à forger.
    Pauvre afrique, ou des choses aussi simples qu’organiser des élections, relèvent du surnaturel avec son corrolaire de divisions et de revendications.
    Pauvre afrique, ou les slogans mensongers volent la vedette à la realité de vie des personnes. Nous allons mettre du temps à nous remettre de cette élection, au point de ne pas voir arriver la suivante.
    Nous voulons la paix. Nous la voulons sans efusion de sang. PING ou BONGO, nous voulons la paix. Conscient que nous sommes que l’emergeance tant pronée ne viendra que lorsque nous serons mort, et que les arrieres petits enfants de nos enfants ne seront plus de ce monde.
    Alors, à defaut d’un mieux être, s’il vous plait accorder nous juste le droit de vaquer à nos occupations quotidiennes.
    Nous voulons la paix, rien que la PAIX.

    • Le Villageois dit :

      Oui nous voulons tous la paix. Ceux qui sont injustement emprisonnés veulent la même paix. Ceux qui réclament la justice pour faire la lumière sur la mort de leurs enfants, les crimes rituels ou les commanditaires ne sont jamais inquiétés, veulent la paix. Ceux qui se battent pour étudier dans les bonnes conditions veulent la paix. Ceux qui sortent des écoles et des universités et qui n’ont pas de travail faute de choix politiques judicieux, veulent la paix. Vous voulez vaquer à vos occupations. Allez-y ! Personne ne vous en empêche. De grâce ne demandez pas aux autres d’être insensibles face à la douleur des opprimés.

  6. Anti-Abrutis dit :

    ODJUKU ne veut pas dialoguer pour garantir notre vivre ensemble,la stabilité du pays ou parce qu il aurait perçu un message du peuple gabonais.
    ODJUKU veut dialoguer parce qu il se sait illégitime aux yeux de la communauté nationale et internationale. Tout le monde sait qu il a largement perdu le scrutin presidentiel même ceux qui feignent de l’ignorer.
    ODJUKU veut un « dialogue de légitimation ». Monsieur Guilou a parfaitement raison quand il dit qu on a pas besoin d organiser une enième conference nationale pour regler la crise institutionnelle dont souffre notre pays. Les problemes sont connus de tous…
    ODJUKU à travers ce dialogue veut simplement consolider son coup d etat electoral et se maintenir au pouvoir.
    On a pas besoin d’être EINSTEIN pour le comprendre.

  7. LB dit :

    Ali Bongo n écoute personne, il connaît tout il sait tout à réponse à tout. Ce dialogue ne se resumerait qu a de la condescendance.
    Vous imaginez Ali Bongo et sa clique venir reconnaître que finalement il n y a pas eu que 4 morts ? Reconnaître qu effectivement des gabonais ont été tués par l armée pour des raisons politiques ? Vous imaginez les Émergents indemnisés toutes ces familles endeuillées et ces personnes arrêtées arbitrairement? IMPOSSIBLE Ceux émergents ne font preuve d aucune sagesses d aucune intelligence de la vie.
    Mieux, sauf si nos opposants ont cotisé pour payer des mercenaires qui delogeraient Ali Bongo du bord de mer, laisse le gérer le Gabon avec sa cour. Réfléchissons à 2023 en prévoyant réellement le plan A le plan B et le plan C.
    Ce n est pas la peine de dialoguer ce serait le légitimer. Si le PDG veut réformer notre système électoral il a toute les clés en main.
    Cet histoire de dialogue la c est du pipo.

  8. bonga pierre dit :

    Saisissez alors celle du chinois qui est forcément plus grande que celle de Bongo

  9. Axelle MBALLA dit :

    L’arrogance, la cruauté et le mépris ont toujours structuré les caveaux des dictateurs et des sanguinaires.. mais quand on dans la défense d’un Président méprisé à l’échelle internationale, car JAMAIS ELU, brutal violent, massacrant son propre peuple, avec l’argent du contribuable, il n’y a pas franchement de quoi pavoiser.
    je ne sais ce que ressent ce genre de Gouvernement dans leurs infinies missions fictives à l’étranger. Mais une fois abreuvés du sang des gabonais, cette bande de meurtriers ne connaissent plus la honte.

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