Avec l’incendie, le 1er août, de son principal navire, la société Navettes maritimes du Gabon (Navmar) pourrait bien mettre la clé sous le paillasson.

L’incendie du MV Békélya. © P.-B. Nkorouna

L’incendie du MV Békélya. © P.-B. Nkorouna

 

Pour répondre à la demande de transport entre Libreville et Port-Gentil, la société Navettes maritimes du Gabon (Navmar) s’était dotée d’un catamaran super rapide, capable de rallier les deux villes en moins de trois heures : MV Békélya. Alors que cette acquisition soulageait un tant soit peu les populations, le navire a été mis en rade en 2012, soit un an après sa mise en service, à la suite d’un litige entre associés. Et si une rumeur de remise en service a circulé, au grand bonheur des populations, elle n’a jamais été suivie d’effet, le navire ayant été emporté par les flammes le 1er août dernier. Simple accident ou incendie criminel ? La première hypothèse est balayée du revers de la main par l’actionnaire principal, qui attend les résultats de l’enquête en cours. «Tout était à l’arrêt. Il n’est pas possible que le bateau ait pris feu tout seul. Il s’agit inexorablement d’un incendie volontaire», a-t-il déclaré.

Vu sous cet angle, les soupçons vont vers la concurrence qui aurait souffert du retour du Békélya. A moins que l’origine de cet incendie ne soit interne. Et pour cause : les actionnaires se livrant la guerre, ceux réputés proches de la présidence de la République réclament une part plus importante dans l’actionnariat. Ce à quoi s’oppose l’homme d’affaire norvégien, qui refuse de signer les documents octroyant à ses collaborateurs les pleins pouvoirs. Mal lui en a pris car ses associés ont usé de leur influence pour immobiliser le navire. Que deviendra la compagnie maintenant que la poule aux œufs d’or n’est plus ? Pour nombre d’observateurs, cette situation sonne purement et simplement la mort de la société.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. MINKO dit :

    Encore un autre symbole de l’emergence !

    • Meradie ndossi dit :

      Pour toi alors,plus rien de mauvais n arrivent si ce n’est la faute de l émergence? J espère juste que le positif aura aussi la même cause.

      • Gabonais dit :

        Jusqu’ici l’émergence n’a apporté que plus de négatifs et de malheurs. L’émergence c’est la poisse du Gabon. Depuis Bongo Omar c’est la gabegie totale. Un mélange de genre qui ruine le pays depuis Omar Bongo. Les Bongos et les membres de leur court comme Accrombessi sont a la fois juges et partie dans l’économie gabonaise. L’affairisme des gens qui confisquent les institutions de nos pays au service de leur cupidité a toujours fait beaucoup de mal a l’initiative prive dans notre pays, ruinant ainsi les chances d’avoir une économie dynamique et des prix a la porte des couches les plus faibles. Le secteur des transports (aerien et maritime) souffre d’un véritable sabotage de la part des Bongos et compagnie.

  2. Ozavinoga77 dit :

    Comment attirer les investisseurs avec de tels comportements!?
    Des fonctionnaires de l’Etat « affairistes » au service de leurs propres intérêts. Mais que se passe t-il dans la tête des gens qui dirigent ce pays?

  3. Kombila dit :

    Triste. Absolument triste, le sort réservé aux investisseurs étrangers dans notre Gabon émergent. Le président Ali a-t-il une vision à long terme de son pouvoir ou a-t-il cessé d’y penser ? Comment des collaborateurs du Président de la république peuvent-ils disposer d’autant de pouvoirs et ne pas se gêner de nuire à la réputation de leur patron, sauf s’ils se considèrent mission officiellement officieuse ? Après Santullo, après un autre dont le nom nous échappe et aperçu subrepticement sur internet, après celui-ci, le Norvégien, la réputation du Gabon (s’il peut encore y avoir un brin d’honneur à préserver), est franchement à terre. La justice n’a qu’à enlever rapidement son corps en établissant vite fait, les responsabilités des uns et des autres.

  4. Gab241 dit :

    Incroyable! Le Gabon émergent.

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