La direction commerciale d’Azur à Libreville. © Gabonreview

 

Huit ans après l’obtention de sa licence, la société Usan Gabon (Azur) continue de faire l’objet de sanctions et de mise en garde de la part de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. L’Arcep reproche à l’opérateur de téléphonie mobile ses «difficultés récurrentes de tous ordres».

L’attribution, en décembre 2009, de la licence pour l’établissement et l’exploitation d’un réseau de téléphonie mobile GSM au Gabon par Usan Gabon s’est faite dans «des conditions très particulières», selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes(Arcep). Depuis, la société opérant sous la marque Azur Gabon n’a pas fini d’inquiéter l’Arcep, qui s’est une nouvelle fois plainte de «la situation préoccupante de cet opérateur de téléphonie mobile». Et les reproches qui lui sont faits sont nombreux. Ils vont notamment de ses «résultats financiers négatifs déclarés chaque année» à une non prise en compte des exigences de l’Arcep, en termes de qualité des services aux abonnés.

Dans un récent communiqué, Jean Daniel Ekome Biyoghe, le président du conseil de régulation, a informé le public de ce que «depuis plusieurs années», l’Arcep n’a eu de cesse d’attirer l’attention des dirigeants successifs d’Usan Gabon sur sa dette estimée à environ 42 milliards de francs CFA, vis-à-vis de ses prestataires ainsi que de l’Etat et ses démembrements. De même, la société est accusée de ne pas observer les règles de l’OHADA en matière de recapitalisation.

«Des difficultés à faire face à la concurrence, en raison de capacités techniques et financières insuffisantes ne permettant pas notamment la couverture optimale du territoire national et l’implémentation des technologies 3G, 4G et à venir ; des pratiques frauduleuses visant le détournement du trafic international ainsi que la création de routes nouvelles destinées à écouler du trafic en violation flagrante des textes en vigueur en la matière ; une dégradation de la qualité de service, particulièrement sur l’international ; le non-paiement des salaires du personnel depuis maintenant au moins 7 mois, source de fortes tensions sociales» sont autant de reproches faits à l’opérateur. L’Arcep l’a d’ailleurs récemment mis en demeure de payer plus d’un milliard de francs CFA pour divers manquements à ses obligations. Les responsables d’Azur Gabon ont refusé de s’y soumettre.

En attendant que le litige porté à l’attention de la présidence de la République trouve une issue, la suspension récente des liaisons d’interconnexion entre Azur, Gabon Telecom et Airtel Gabon, ayant entraîné «un accès restreint et limité de ses abonnés aux différents réseaux» est aussi mal vue par l’Arcep qui précise que cette suspension est due aux impayés de l’opérateur de téléphonie mobile envers ses deux partenaires.

Pour le conseil de régulation de l’Arcep, la situation d’Usan Gabon «génère un impact négatif sur les équilibres macroéconomiques du secteur des communications électroniques en République gabonaise». Aussi, l’autorité de régulation annonce-t-elle qu’elle prendra bientôt «toutes les dispositions nécessaires et urgentes visant à y mettre fin». Le bras-de-fer devrait donc se poursuivre entre les deux.

 
GR
 

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