Aperçu de la situation générale de la Société nationale des hydrocarbures avec son directeur général.

Le siège actuel de la SNH à La Sablière. © Gabonreview

Le siège actuel de la SNH à La Sablière. © Gabonreview

 

Depuis le changement de son staff dirigeant en octobre 2015, la Société nationale des hydrocarbures (SNH), également connue sous le nom de Gabon oil company (GOC) s’est engagée dans un cycle de réformes. Naturellement, dans cette entreprise où le précédent directeur touchait un plus de 20 millions de francs CFA, la réduction de la masse salariale figure au rang des actions prioritaires. «Le cadre de rémunération des agents publics existe. Il y a un décret qui fixe la rémunération des directeurs généraux, dont les salaires vont de 3,5 à 5 millions de francs», indique le directeur général de la SNH, précisant, après le réajustement de son propre traitement : «Dans mon secteur, mon salaire actuel est considérablement inférieur à celui d’un ingénieur cumulant cinq ans d’ancienneté en entreprise».

Arnaud Engandji, DG de la SNH. © Gabonreview

Arnaud Engandji, DG de la SNH. © D.R.

Arnaud Engandji affirme s’être également penché sur la situation du personnel expatrié. «Il y avait 15 expatriés à mon arrivée. Aujourd’hui, nous n’en avons plus aucun. Car j’ai estimé que ces derniers avaient une grande responsabilité dans les difficultés actuelles de la société. Nous avions 2,5 milliards de francs CFA de masse salariale annuelle pour le personnel expatrié», révèle-t-il, disant s’être aussi intéressé au sort des petites mains et du personnel d’appui.  «J’ai revu la question des techniciennes de surface (employés de prestataires, ndlr) dont les salaires étaient en moyenne de 120 000 francs. Avec le concours de certains collaborateurs, nous leur avons monté une société de nettoyage, dont elles sont elles-mêmes propriétaires», indique-t-il, soulignant l’aspect citoyen de cette action.

Sans le dire clairement, le directeur général de la SNH sous-entend qu’il est engagé dans la mise en œuvre d’une stratégie d’externalisation avec une certaine préférence locale : «Nous avons également fait la même chose avec le coursier qui dispose désormais de sa propre boîte. (…) Il s’agit-là de patriotisme économique», avance-t-il, disant militer aussi pour l’apprentissage. «Il y a une première convention que nous allons signer avec l’Office national de l’emploi (ONE). Nous ouvrirons donc pour le compte de cette entité, deux agences à Libreville (Nzeng-Ayong et Owendo, ndlr) avec la prise en charge du fonctionnement et du personnel sur les trois prochaines années, de façon à donner le temps à l’administration de les incorporer», explique-t-il, avant de marteler : «L’ensemble de ces mesures montrent ce que nous faisons pour notre économie». Et de suggérer : «Imaginez un instant que l’ensemble des sociétés publiques adoptait la même démarche. Se faire fabriquer du mobilier de bureau par une PME locale, au lieu d’aller l’acheter en grande surface, à titre d’exemple. C’est un peu ce que nous faisons autour de la SNH».

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes à la SNH, pourrait-on interroger. Ce qui amène à aborder avec Arnaud Engandji l’audit diligenté par le gouvernement. «J’ai été audité. J’ai les conclusions, mais ce n’est pas à moi de les rendre publiques», dit-il, s’abritant derrière la conjoncture internationale pour donner du sens à certaines données. «Pour faire simple : vous montez un projet à 120 $ le baril en 2012. Et, en 2015-2016, lorsque le prix du baril chute à 27 $, il est évident que ce projet n’est plus économiquement viable. En gros, nous avons eu des projets ambitieux à nos débuts, mais avons été rattrapés par la réalité économique qui nous empêche aujourd’hui de financer lesdits projets», explique-t-il, évoquant la question budgétaire : «Nous ne bénéficions pas de budget annuel contrairement à ce que pense le plus grand nombre», révèle-t-il, avant de revenir sur le montage institutionnel.

À en croire les explications d’Arnaud Engandji, la SNH n’est qu’un expert technique, un opérateur, alors que la Direction générale des Hydrocarbures est le régulateur.   «Le président a voulu (…) que la SNH soit assujettie aux mêmes règles de fonctionnement que les boîtes internationales et que l’État continue à garder un œil dessus», souligne-t-il. «Chaque trimestre l’État fixe le Prix de cession officiel (PCO) du baril. S’il est de 30 $, par exemple, nous pouvons le vendre à 31 $. Sur ce supplément, nous en empochons la moitié. En gros, nos revenus sont issus de la vente dont il faut soustraire le PCO, le tout divisé par deux», détaille-t-il, avant d’ajouter : «Ce n’est donc pas le coût du baril qui nous intéresse en tant que tel, mais d’être suffisamment bons commercialement pour vendre au-dessus du prix du marché».

Ces contours posés, on comprend un peu mieux le fonctionnement de Gabon oil company. Si l’entreprise est n’actuellement centrée que sur le trading, elle vient de se voir attribuer l’exploitation gisement de Mboumba, situé entre Port-Gentil et Libreville et ayant un excellent actif avec une production stable d’environ 1 000 barils par jour et un potentiel gazier intéressant. D’autres changements vont donc intervenir à la SNH sur lesquels Gabonreview reviendra incessamment.

 

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Rhody Junior dit :

    Ok, je vais un peu réagir et analyser comme un vrai gabonais pur pur.

    Salaires annuels des 15 expatriés: 2.500.000.000
    Salaire annuel de 1 expatrié: 166.666.667
    Salaire mensuel de 1 expatrié: 13.888.889

    Ca fait beaucoup… sans compter un président qui émargeait à plus de 20.000.000; nos amis gouvernants, votre GOC a rapporté combien au pays? ou en sont les chiffres? Est ce une société de « plaçage » ou une pompe à frique pour le financement de la famille sacrée de Gabon?

    Donc les gouvernants, vous bouffez l’argent du pays, vos enfants apprennent dans les meilleurs écoles du monde et ils n’en sortent pas avec des diplômes assez costauds pour qu’on ait plus besoin d’expatriés en 2016 au Gabon dans le domaine qui nous rapporte le plus? Que font ils là bas? ils vous aident juste à bourrer l’argent du pays? puis à venir occuper des postes de hautes compétences juste pour nous bouffer encore et encore? Et enfin venir battre campagne et nous dire d »élire encore Ali? Mais on vit où?

    C’est donc ce cercle vicieux que vous appelez égalité des chances? Vous mangez puis placez vos enfants et obligés avec des gros diplômes vides dont la seule mission c’est manger aussi et battre campagne le moment venu (Association des Jeunes Émergents Volontaires AJEV)?

    Merci pour cette gestion scabreuse des biens et des vies de tout un Etat… Avec des agences et autres sociétés budgétivores, dont vous même avez du mal à prouver l’utilité (Ici on nous vante une société de ménagères et de coursiers créée, qui touchaient 120.000 quand vos expatriés touchaient plus de 100 fois plus… c’est très bien pour elle, mais au pays qu’avez vous apporté Mr le DG? le FIASCO de votre gestion champ d’OBANGUE?)

    Merci Ya Ali, pour une société nationale avoir un rendement si maigre mais brasser des milliards par ton simple bon vouloir… C’est affreusement révoltant.

    Désolé là c’est plus ma colère qu’autre chose qui s’exprime car dans ce pays, on prend vraiment le peuple pour des maboules.

  2. Mike U.E. Couillataup dit :

    Je voudrai féliciter le patriotisme de ce jeune cadre Gabonais qui vit au fait des réalités du monde, mais surtout du pays.
    Arnaud ta vision fera de toi un grand homme de ce pays, le Gabon a des valeurs humaines qui ne demandent qu’à s’exprimer, si nous ne nous faisons pas confiance entre Gabonais, les expatriés (toutes nationalités confondues) vont poursuivre leur action de pillage, d’asservissement et d’avilissement de notre nation. Le niveau de conscience qui te guide te permettra d’élever une réalité longtemps ternie par l’égoïsme et la malhonnêteté de certains Gabonais avides et cupide qui ne pensent qu’à se servir au détriment du peuple. Les grandes nations se sont construites sur les brassages culturels et humains mais surtout sur le respect de la dignité humaine.
    Tu es un exemple à suivre, mais comme les bonnes actions sont difficilement plébiscitées dans notre pays, je me demande combien de temps ça va durer!? Affaire à suivre… Et bon courage.

  3. Warner dit :

    Voici un exemple à suivre! Je tiens à féliciter des managers qui ont une vision pragmatique de l’environnement dans lequel ils exercent. Merci pour cette forme de courage, c’est ce que le pays attend de sa jeunesse dynamique et travailleuse.

  4. OSSAMI dit :

    D’accord avec Mike. La crtique pour critique sans apporter la solution est elle crédible? Je pense que non. Ici il ne s’agit pas ici d’un sujet politique mais technique. Et quand on a un jeune comme Engandji( Je ne sais pas si c’est le fils du douanier)qui vous dit ce qu’il fait, il y a quand même des frères comme Rhody Junior pour chercher la chicane inutile.
    Toute chose a un commencementet il n’est jamais trop tard. Est ce mauvais de virer les expatriés qui parfois ne nous apportent rien pendant qu’il ya des Gabonais à compétence égale? Est ce mauvais pour que ces pauvres techniciennes de surface communémement appelées ménagères soient leur propre patronne au lieu de se faire exploiter par quelqu’un qui n’a eu de chances parce que faisant partie du pouvoir? Non soyons parfois sérieux et évitons la critique militante qui nous embrouille souvent.

    • Rhody Junior dit :

      Il faut d’abord comprendre les propos avant de les critiquer. Je vais me résumer:

      1. Je regrette le fait qu’aujourd’hui, on ait besoin d’expatriés dans le domaine plus porteur du pays depuis toujours, alors que nos dirigeants n’ont jamais pensé à former (ne fusse que leur propres enfants) au point que ça coûte si cher (2 milliards pour 15 personnes Je rappelle).

      2. Cette société a bien un but, et le DG dresse le bilan de réformes internes qui ont profiter aux gabonais qui y travaillent (ce qui est déjà bien), mais qu’en est t il de la masse de la population (vous moi et tout ceux qui n’y sont pas), car cette société a d’abord été mise en place pour le pays et non pour la poignée de gabonais qui y sont employés. Quels réformes ont donc été prises pour l’efficacité et le service dans l’utilité pour laquelle elle a été faites.

      Voici le fond de ma pensée, si vous avez des réponses je suis tout ouïe. Car pour ma part (et pour la votre j’espère), cette pompe à milliards nous doit plus de résultats (et de réformes) que celles ci dessus, vantées par le DG.

      • Kem Wr dit :

        @Rhody Junior, tu le reconnais toi-même : « C’est plus ma colère qu’autre chose qui s’exprime … » La remarque d’OSSAMI est donc juste. Reconnaissant toutefois la pertinence de tes contributions sur ce forum, je peur que dans le cas présent tu ne te sois un peu laissé dominer par la colère. C’est déjà une chose que la GOC ait des préoccupations citoyennes. Mais n’attendons pas que cela résolve tous les problèmes des gabonais. C’est justement pour cette raison que son DG suggère que ce patriotisme économique s’étende à l’ensemble des sociétés publiques gabonaises. A mon humble avis, il faut avant tout reconnaître la valeur citoyenne des actions initiées par la structure dont il a la charge. Un seul doigt ne lave pas la figure, c’est certain. Mais, l’ayant reconnu, après on fait des propositions pour que l’expérience de la GOC fasse tache d’huile. Toutes mes félicitations à Monsieur Arnaud Engandji ! Quant à toi, @Rhody Junior, je ne méprise pas ton indignation présente, mais on peut en discuter plus calmement mon frère et trouver des solutions plus apaisées. Car aussi grande que sois ta générosité et ton sens patriotique, tu ne pourras jamais parvenir à satisfaire tous les gabonais à la fois. C’est pierre par pierre que se construisent les plus grands et les plus beaux édifices. Arnaud essaie de poser sa petite pierre, à nous de poser la notre. C’est toujours le Gabon qui gagne.

  5. OLAME dit :

    On parle d’une carte bancaire de frais généraux de 50 millions pour le DG. Plafond mensuel.

    Si c’est avéré ça ne change rien.

  6. Obori Manuella dit :

    Je voudrais apporter un rectificatif important sur une allégation grotesque que j’ai lue. Vivien Péa n’est pas conseiller juridique mais Conseiller du DG en charge des relations avec les institutions et administrations. Son salaire n’a jamais été de 15 millions de francs CFA comme veulent le faire croire ses détracteurs, mais bien loin en dessous. Posez la question à Monsieur Engandji, il saura répondre sans langue de bois en disant la vérité et rien que la vérité. Le comble dans ce genre de situation c’est que certains veulent tirer la couverture de leur côté en vilipendant les valeurs sûres. Lorsque Vivien Péa officiait comme conseiller juridique à Genève son salaire mensuel était largement supérieur à celui qu’il perçoit aujourd’hui à la G.O.C. Donc arrêtez s’il vous plaît avec vos informations de couloirs qui ne servent qu’ à nuire autrui!

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