L’ancien secrétaire général du Parti démocratique gabonais confirme la rumeur de démission de cette formation circulant à son sujet. Il livre, dans ce bref entretien, le principal déterminisme de la posture empruntée depuis le 4 avril dernier.

Simplice Guédet Manzela, le 7 avril 2016 à Libreville. © Gabonreview

Simplice Guédet Manzela, le 7 avril 2016 à Libreville. © Gabonreview


 
Gabonreview : Monsieur Nguédet Manzela, il circule sur les réseaux sociaux un fac-similé d’une lettre de démission du PDG signée de vous. Affirmez-vous qu’elle est bien de vous ?
Simplice Guédet Manzela : Elle est bien de moi, c’est une lettre que j’ai signée. C’est ma lettre de démission. Donc par cette lettre, j’ai déposé ma démission du Parti démocratique gabonais. C’est bien une lettre de moi.
© Gabonreview

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Il y a dans cette lettre des choses que vous reprochez au PDG, notamment que le Conseil de sages ne fonctionne pas et que vous vous sentez un peu inutile parce que vous n’avez pas souvent été sollicité. Est-ce là des raisons suffisamment valables pour démissionner ?
D’abord il faut dire que j’ai adhéré au PDG depuis 1979. J’ai occupé des fonctions de membre du Comité central, de membre de Bureau politique, de Secrétaire général, de membre du Comité permanent du Bureau politique et, aujourd’hui, au Conseil national de sages. Le Conseil national des sages, disais-je, est un organisme qui ne fonctionne pas. C’est pratiquement une sorte de garage. Depuis qu’il a été mis en place, il n’a tenu aucune de réunion, il n’a jamais eu aucune activité. Tout récemment, ses membres ont été invités par le président de la République pour un repas et c’est étonnant que ce repas intervienne quelques mois après la campagne électorale. Je crois que j’ai dit que j’étais marginalisé parce que, si c’est uniquement au Conseil national de sages, qui ne fonctionne pas, qui n’a aucune activité, cela veut dire que je n’ai aucune activité. Et en dehors de ça, quant au niveau de l’ensemble des militants du Bureau politique, du membre du Comité de sages, lorsqu’ils convoquent des réunions, je ne suis pas informé. Donc, de ce fait-là, j’ai dit que j’étais marginalisé.
On revient sur la question : est-ce-que ce sont des raisons suffisantes, de votre point de vue, pour démissionner. Vous n’auriez pas pu revendiquer au sein du parti, faire remarquer ce que vous déplorez ?
Ce qui est vrai c’est qu’au sein du Parti démocratique gabonais, j’ai constaté que ce qui constitue l’essentiel de fonctionnement ne fonctionne plus bien. Il n’y a pas assez de démocratie, les rôles ne sont pas bien répartis entre les différents militants, notamment entre le président et le secrétariat exécutif. C’est un peu par rapport à ce non-fonctionnement du parti que j’ai décidé de partir, parce que je ne me jugeais plus utile ; puisque mes services n’étaient plus sollicités. Même quand j’ai été nommé conseiller politique auprès du président, je pensais que c’était pour bénéficier de mon expérience d’ancien dirigeant du parti. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Quand j’ai fait un certain nombre de propositions lors du congrès, ces propositions n’étaient pas prises en compte. C’est pour cela que j’ai décidé de partir. Et puis, revendiquer cela auprès de qui ? Tout le monde connait les positions que j’ai occupées au sein du Parti démocratique gabonais. Si on voulait bien me responsabiliser, on l’aurait fait. Par ailleurs, sur le plan administratif, j’ai été conseiller politique du président, je suis parti de là-bas avec des consignes selon lesquelles je suis appelé à d’autres fonctions ; aujourd’hui, je ne peux même pas faire valoir mon droit la retraite, parce qu’on me dit que je suis appelé à d’autres fonctions. Mais ça fait depuis vingt-quatre mois que je suis assis là. Ce n’est pas normal ! Pour quelqu’un qui a occupé les fonctions de secrétaire général pendant longtemps comme moi, rester assis pendant vingt-quatre mois c’est un peu trop ! Tout ceci a fait en sorte que j’ai décidé de quitter le Parti démocratique gabonais.
Alors, cela veut-il dire que vous mettez également un terme à votre vie ou à votre carrière politique, ou vous allez continuer la vie politique sous d’autres bannières ou sous d’autres couleurs ?
Ce qui est vrai c’est que j’ai quitté le PGD parce que mes conditions subjectives n’étaient plus réunies : je vivais misérablement, j’ai pensé que pour ce que j’ai fait ce n’était pas normal que je vive cette vie. Les conditions subjectives étant réunies, je peux dire que je suis parti de là pour contribuer à faire partir le régime qui m’a créé cette situation. Donc la politique, je vais la continuer et je vous dirai à l’avenir dans quel cadre je la ferai. Mais dans tous les cas, je vais continuer la politique.
On vous prête un sens d’analyse et de synthèse. Qu’est-ce-que vous pouvez dire en général de la situation actuelle et peut-être même du régime en place avec toutes les démissions qu’on enregistre au sein du parti au pouvoir ces derniers jours ?
Bon c’est vrai qu’il y a eu des démissions, l’adhésion est individuelle, de même les démissions sont individuelles. Mais le fait qu’il y ait eu beaucoup de démissions pendant cette période m’amène à dire que le Parti est en crise, une crise terrible et je ne sais pas comment ce problème va être réglé. Mais ces démissions sont liées au fait que le parti ne fonctionne pas comme il l’était sous Omar Bongo Ondimba, période où j’étais secrétaire général. Je pense quand même qu’il y a des problèmes aujourd’hui au sein du PDG et ces démissions illustrent tous ces problèmes-là. Je ne crois pas que le parti ne va pas sortir de là de très tôt.
Croyez-vous, en cette année électorale, que cela peut affecter le PDG quant à sa tradition de victoire ?
Je ne sais pas, j’ai été au parti et le parti a rempoté des victoires. Bon, maintenant j’en suis parti, c’est difficile de savoir quel va être l’avenir du PDG par rapport aux prochaines élections. Mais le fait que beaucoup des militants soient partis, j’ai bien peur que ça n’impacte quand-même sur les résultats du PDG.
Par ailleurs, s’il fallait parler de la situation politique du pays en général, tout le monde sait qu’aujourd’hui rien ne marche. L’Economie, ce n’est pas ça, les problèmes sociaux ce n’est pas ça non plus : il y a des grèves partout, des projets ont été initiés qui sont arrêtés, il y a des chômeurs. Tout ceci montre que le pays connait une situation économique très difficile.
 

 
GR
 

16 Commentaires

  1. Ari dit :

    Au suivant!!! Next person in line please!

  2. Kem Wric Lyr dit :

    Voici une interview rite ou déclaration dans les règles de l’art journalistique : questions ouvertes et équilibrées, sans jugement de valeur ni emploi abusif d’adjectifs et d’adverbes, avec des relances opportunes afin de permettre à cet acteur de la scène politique gabonaise de présenter à chaud son sentiment au sujet de sa démission. Bravo à Gabonreview, vous rendez ces lettres de noblesse à la pratique journaliste professionnelle au Gabon !

  3. Mike dit :

    …mes conditions subjectives n’étaient plus réunies : je vivais misérablement…ça fait depuis vingt-quatre mois que je suis assis là.? Que de larmes de crocodile! Voilà ce qui arrive, lorsque depuis 1968 vous avez explicitement confondu votre PDG et l’Etat, ses principes!Vous pleurnichez maintenant que vous êtes sans activité depuis seulement 24 mois,oh! alors que, au moins le quart des fonctionnaires gabonais a été mis (est) au chômage forcé depuis que le monstre SPF que vous avez (ou contribué a ) fabriqué a usurpé le pouvoir en 2009 et d’autres gabonais depuis que le PDG-état existe. Tes conditions misérables? C’est dans ces mêmes conditions misérables, exécrables,…que votre PDG soumet la majorité des gabonais depuis 1968, vous semblez l’ignoré. Mais que nous importe! Et tant mieux pour vous; car vous comprenez désormais la dure réalité du quotidien des gabonais. Comme quoi, ça n’arrive pas qu’aux autres! Malheur à vous qui précarisez aujourd’hui le peuple car demain vous serez vous mêmes chosifiez! T’a euuuuuuuuu!!

  4. Conscience Gabonaise dit :

    Comment comprendre,la misère d’un ancien Secrétaire Générale du PDG?

  5. l'ombre qui marche dit :

    Puisse le VRAI DIEU avoir touché votre MAUVAIS COEUR! Car comme pour le tir d’une fusée la fenêtre de tir est bien ouverte pour atteindre notre but qui est de faire partir le biafrais quelque soit le patriote qui va appuyer le bouton de lancement tous les autres patriotes doivent être derrière pour aider à la réussite de ce tir en prodiguant des bons conseils

  6. Gicom dit :

    Lol n’importe quoi il pleurniche lui ojrdui? J’ai maintenant le ventre vide alors vous allez me le payer? Pas une seule fois il n’a pensée au bien des gabonais mais à sa nouvelle vie de misère!intérêt très perso lol! Avec tout le mal kil a fait aux filles ici tout ce paie très cher ami!

  7. Gaboma dit :

    Les réponses, la logique et les raisonnements de cet homme nous confirment encore une chose, c’est que la plupart des cadres de son parti n’y sont pas pour une idéologie, le projet de development ou le service de la nation. Pour un parti aussi nuisible pour l’essor de notre nation, il est évident que si on y entre ce n’est que pour ses propres intérêts. Et si on n’a plus de quoi se mettre sous la dent, tout d’un coup on devient lucide et on sent la nécessité de combattre ce qui est nuisible pour le plus grand nombre. Monsieur Manzela a quand même amassé beaucoup d’argents qu’est ce qu’il a fait de cet argent? Les petites et l’ambiance au point de se retrouver si misérable qu’il s’habille en haillons?

  8. priscilla dit :

    je me souviens que lorsq euc e Mr etait a l’apogee de sa gloire, il allait en vacances avec toute sa grande famille faire le tour de l’europe-canada-usa, tous loges dans des hotels de luxe, faisait le shopping dans les magasins vuitton, lancel etc et tout ceci bien entendu au frais du contribuable qui lui galere meme pour avoir de quoi payer le taxi tout les matins. Maitenant il dit qu’il est miserable? vous dites miseralbe Mr Manzela? avec tout les millions si ce n’est les milliards que vous avez claquer toutes ces annees vous vous dites miserables? mais si vous vous dites miserables considerant la colossale villa dans laquelle vous vivez, que diront alors tous ces centaines de milliers de gaboansi qui vivent dans le mapane et partage leur chambre avec les rats et vive sous l’eau avec les enfants quand il pleut? Mais c’est tres insultant et meprisant pour les gabonais lambda de voir que l’un des plus grand-profitosituationiste du systeme bong-pdg se qualifie de miserable parce qu’on ne lui deroule plus le tapis rouge comme avant dans son parti maudit. 24 mois que le robinet est coupe, l’argent ne coule plus a flot dans son compte en banque et c’est le drame pour Mr Guedet. Mais est ce qu’il realise que la grande majorite de gabonais vive dans ce que l’on appelle reellement la grande misere, dans la detresse a tout les niveaux education-logement-sante-emploi. Et lu il se permet de se plaindre.

  9. Lukombo dit :

    Franchement , ce vieux ne pouvait pas se taire après sa démission que de venir nous servir un plat aussi insipide . En plus, il doit de l’argent à Postebank , son nom figure parmi les pilleurs de cette banque ayant pris les crédits et ne pouvant rembourser ! Vraiment !!!!! Les choses de la honte comme ça !

  10. Petit Piment dit :

    opposant du ventre…Ce Mr a mangé l’argent de Papa Omar fatigué et comme le petit ne vous donne rien, car vous n’apporté plus rien au pays on devient du jour au lendemain opposant.

  11. Petit Piment dit :

    Ndemezo – Ngoulakia – Mandzela… même combat !!! Looool Et je ne parle pas de politique heinnn

  12. IPANDY dit :

    Je pense que BOUKOUBI devrait emboîté le pas de ses frères. Il faut savoir quitté les choses avant qu’elles ne vous quittent.

  13. mourou tabe dit :

    le fameux plan « B » du PDG est vraiment en marche. le PDG englué dans la mélasse par Ali Bongo veut, tel un sphinx, ressusciter. pour cela il faut qu’il meurt. Ali lui-même voulait créer un autre parti, les « pédégistes » de la première heure lui en donne l’occasion. si les idéologues du PDG tout puissant s’en vont, il faut s’attendre à la mise en place d’une autre structure qui prendra le relais de la précédente. Les départs de René, de Guy, de Simplice, de jacques (même s’il s’était déjà démarquer depuis longtemps), de jacky, etc. sont là pour nous rappeler ce document qui, dès 2012, annonçait déjà la création d’une structure politique qui viendrait remplacer un PDG moribond.
    la FrançAfrique est à la manœuvre, pourvu que le peuple gabonais n’en pâtisse pas trop. Ceux qui ont les yeux doivent bien scruter l’avenir, ceux qui ont les oreilles doivent rester attentifs à tous les sons. le PDG est mort, vive le PDG avec une autre tunique. un nouveau parti qui continuera avec les mêmes habitudes que le PDG. un parti qui continuera à user de l’argent comme arme de recrutement, qui continuera à faire de la géopolitique, qui continuera à gaspiller l’argent du pays, qui continuera à enrichir ses ténors sur le dos des gabonaises et des gabonais.
    le changement que je souhaite c’est une rupture avec l’ordre ancien.
    le changement que je souhaite c’est celui de la compétence et du mérite.
    le changement que je souhaite c’est celui du plein emploi au Gabon, un plein emploi fait des vrais emplois porteurs de valeur ajouté, cela est possible.
    le changement que je veux c’est celui de l’école cadeau, comme je l’ai connu, celui de l’hôpital cadeau, comme je l’ai vécu.
    le changement que je veux c’est celui de l’Unité des gabonais car notre destin est commun.
    le changement que je veux c’est celui d’une justice équitable avec des magistrats non soumis ni à l’argent ni au diktat des hommes politiques,
    le changement que je veux c’est celui d’une répartition équilibrée de l’implantation de nos populations afin de préserver l’intégrité de notre territoire,
    le changement que je veux c’est celui de la sécurité et de sûreté.
    je peux continuer à égrainer mes souhaits mais cela servira à quoi? tout le monde est pour l’alternance, c’est-à-dire pour le changement dans la continuité. Mettons un autre système PDG en place, même après une mue, et les conséquences seront les mêmes.

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