Refusant de «tourner la page» du scrutin présidentiel d’août 2016, les conseils de Jean Ping ont déposé une requête en révision des décisions de la Cour constitutionnelle ayant permis la réélection d’Ali Bongo. Ils regrettent de «grossières incohérences».

Maîtres Jean Rémy Bantsantsa (gauche) et Eric Iga Iga, le 9 novembre 2016. © Gabonreview

Maîtres Jean Rémy Bantsantsa (gauche) et Eric Iga Iga, le 9 novembre 2016. © Gabonreview

 

Un mois après le dépôt de sa première requête en réformation de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel dans le Haut-Ogooué et le rejet dans le fond de celle-ci, Jean Ping n’en a pas fini avec la Cour constitutionnelle. Ses avocats, maîtres Jean Rémy Bantsantsa et Eric Iga Iga, ont annoncé le dépôt d’une nouvelle requête du candidat malheureux de l’opposition. Cette fois, il s’agit de s’attaquer aux décisions n°50/CC et n°52/CC du 23 septembre 2016, relatives, entre autres, à la réception de la demande conventionnelle d’Ali Bongo puis à l’annulation des résultats de 21 bureaux de vote du 2e arrondissement de Libreville du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG).

Les conseils de Jean Ping relevant les «incohérence» des résultats du scrutin présidentiel de 2016. © Gabonreview

Les conseils de Jean Ping relevant les «incohérence» des résultats du scrutin présidentiel de 2016. © Gabonreview

Si l’équipe d’Ali Bongo avait jugé de l’irrecevabilité de plusieurs procès-verbaux raturés et surchargés en accusant les représentants de Jean Ping d’avoir tenté de les falsifier, pour l’équipe juridique de l’opposant, «la gardienne des lois s’est laissée abusée», à moins qu’elle l’ait volontairement choisi. «Les décisions rendues par la Cour constitutionnelle l’ont été sur la base de faux documents», a déclaré Me Jean Rémy Bantsantsa, affirmant que «les représentants de Jean Ping n’ont jamais signé de PV raturés ni surchargé, sinon la Cenap l’aurait fait remarquer plutôt». «Il est aisé de constater que ces PV ne pouvaient être que des faux grossiers fabriqués par Ali Bongo lui-même, pour faire croire à l’existence d’irrégularités susceptibles d’entraîner leur annulation», a renchéri Me Eric Iga Iga, qui n’a pas manqué de remettre sur la table «l’obligation de la confrontation des procès-verbaux», censée lever tous les doutes et rétablir «la vérité des urnes».

L’autre aspect évoqué par les conseils de Jean Ping pour justifier sa requête concerne les «grossières incohérences» enregistrées dans les résultats du Haut-Ogooué. Entre les chiffres annoncés lors de l’audience publique du 24 septembre 2016 par le juge Jacques Lebama sur le nombre d’abstention, de bulletins nuls, le nombre de suffrages exprimés par candidat dans la province, pas plus que le taux de participation ne coïncide avec ceux publiés au journal officiel. «Aujourd’hui, personne ne sait exactement sur quels résultats Ali Bongo a été élu. La Cour constitutionnelle ne le sait pas elle-même», s’est moqué Me Bantsantsa.

Pourtant, bien qu’ayant assuré que ce second recours est recevable conformément à l’article 87 de la loi organique, les conseils de Jean Ping n’ont pas montré plus d’assurance quant à la déchéance d’Ali Bongo par la Cour constitutionnelle après examen. Leur objectif, ont-ils indiqué, est de «montrer que le débat de la réélection d’Ali Bongo n’est pas clos», tout comme cette nouvelle requête est une façon d’«épuiser tous les recours de droit». «Nous n’avons pas de potion magique pour redresser la Tour de Pise», a ironisé Me Iga Iga.

 
GR
 

21 Commentaires

  1. larepublique dit :

    Courage sa va allez le parcours du combattant

  2. Airborne dit :

    De toute les façons c’est un combat d’usure à laquelle nous assistons. Ali veut tourner la page comme l’a declaré Estelle Ondo, mais PING ne lachera rien, et le train de l’emergence n’a pas encore demarrer, c’est toujours à quai, bloqué pour les formalités adminstratives, politiques, economiques, sociales, culturelles, educatives,bref. Ali attends le monde de la galaxie PING pour s’embarquer avec lui vers une voie vers l’inconnu.

  3. tara dit :

    Quoi vs n’aviez pas constaté cela le jour de l’audience???

    Franchement c’est la distraction, les procès verbaux ont été raturés raison de leur annulation, la CENAP n’a pas fait état avant tout comme elle n’a pas relevé le taux de participation élevé du Haut Ogooué la CC a fait le nettoyage et voilà le résultat.

    Ne ns perdez pas le temps svp

    • Matho dit :

      Un peut expéditif comme argumentaire! On sens comme une lassitude de votre coté, ça se comprend mais, que voulez vous, la lutte politique ne s’abandonne pas par résignation. Il faut avoir tout essayé. Et on en est là!

    • Nzamata mine dit :

      Depuis votre coup d’Etat électoral, depuis que vous vous êtes auto proclamé, rien ne démarre, rien ne bouge, c’est toujours Jean Ping qui bloque? Si oui, laissez-le donc diriger le pays parce que c’est lui que les gabonais ont voté, c’est lui que les gabonais attendent, c’est le nouveau Président du Gabon. tara, il faut continuer à rêver. Pitié de toi!

  4. Bonanza dit :

    Tous nos encouragements. La chose juridique est ardue, mais il faut tout essayer. En droit, lorsque l’on pense que tout est terminé, il existe toujours des voies parallèles pour relancer une affaire.

  5. moutou1 dit :

    nous irons jusqu’au bout et que 2016 n’est pas 2009. Attention la pression monte encore.

  6. Moundounga séraphin dit :

    Qui a encore mal conseillé ceux là, sachant bien qu’au Gabon comme ailleurs toute décision des cours constitutionnel sont irrévocabled.

  7. Jean - jacques dit :

    De n’importe quoi.comme en France ce vieillard n’a pas obtenu le soutien qu’il cherchait il revient avrc l’idee de recours ping ca prouve bien que ta memoire e en declin.va en retrsite avant que tu devienne un fou.affameux des privileges.

  8. Nkembo dit :

    Que Ping comprenne que ceux qui étaient ses amis hier le font tourner en bourrique. Après la décision de la cours constitutionnelle,il s’est remis à la communauté internationale en traitant Mado de tous les noms d’oiseaux. Là,on le renvoie chez la même Mado. La haine lui empêche même de réaliser qu’il devient ridicule. Pitié de Ping, il est pris en otage par ses propos. Courage ça aller mais nous,nous rions.

    • chance dit :

      @nkembo saches que PING n’ a pas été élu que par ces proches collaborateurs c’ est le Gabon qui est venu en masse et comme un seul homme !

      • Nkembo dit :

        @ chance.
        Retiens que le Gabon a 1 800 000 habitants pour 600 000 électeurs. 300 000 seulement ont pris part au vote. Ni Ali, ni Ping peut dire le Gabon tout entier l’a choisi. Le peuple gabonais dans sa majorité, désabusé, ne fait plus confiance aux hommes politiques de tout bord. Ils sont tous les mêmes. Bengone Nsi selon moi est le seul qui est resté intègre sauf s’il y a des choses qui m’echappent

  9. Legende1987 dit :

    A chaque fois que des faits aussi objectifs sont révélés, j’ai du mal à trouver les mots justes pour définir mes sentiments au regard du comportement des soit disant 9 sages de la Cour Constitutionnelle et de tous ceux qui soutiennent le pouvoir en place. Comment peut on défendre l’inacceptable lorsque l’on se dit légaliste devant de telles violations flagrantes de la loi ? Vous avez perdu votre dignité donc aucun de vous ne mérite plus de parler au nom du peuple Gabonais. Car celui ci vous montre tous les jours sa grandeur et particulièrement le samedi du côté de la diaspora. Plus jamais, au grand jamais je n’échangerai plus avec toutes les personnes qui défendent encore ce système qui persiste dans le dénie de tout. Car ce sont des impasses avec lesquelles on ne peut rien construire.

  10. Nzamata mine dit :

    En tout cas, C’est le Président Jean Ping qui tient le bon bout car il a tous les gabonais devant lui. Nkembo le sait aussi bien que tous les vrais gabonais. Ces démissions et non les moindres ne vous disent rien? Vos jours sont comptés…

  11. Nkembo dit :

    @ Nzamata mine,
    C’est regretable que vous soyez allergiques à l’au débat contradictoire. Les militants de Ping sont selon vous des vrais gabonais mais en ce qui me concerne : cet argumentaire trahit en réalité votre carence en idées contradictoires. Les démissions au gabon sont trompeuses. Mais vous allez réaliser sous peu que votre leader est un homme seul.

  12. Dieudonné yalah nzembi na ybamba dit :

    Cher Nkembo, il vaut mieux être seul que mal accompagné.

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