Se prononçant pour une stratégie commune aux ténors de l’opposition voire pour une candidature unique, l’ancien ministre et avocat au barreau du Gabon a appelé, le 6 août courant, la communauté internationale à passer du statut d’observateur à celui de scrutateur.

Fabien Méré, le 6 août 2016 à Libreville. © Gabonreview

Fabien Méré, le 6 août 2016 à Libreville. © Gabonreview


 
Face à l’indifférence d’Ali Bongo, suite à son appel pour un «acte de renoncement», Fabien Méré se tourne vers la communauté internationale et les treize autres candidats. Il les exhorte à ne pas laisser passer l’opportunité qui se présente au pays de connaître une alternance démocratique. « Vous ne pouvez pas avoir des missions diplomatiques implantées sur le sol d’un pays et faire comme si vous ne vous souciez pas de ce qui se passe dans ce pays. Les notes diplomatiques ne suffisent plus. Les protestations ne suffisent plus. Les temps ont changé. Le monde libre a intérêt à avoir le plus d’États démocratiques dans son camp pour combattre les dictatures et le terrorisme », a affirmé l’avocat et militant des droits de l’homme.
© Gabonreview

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Convaincu que le président de la République a déjà fait son choix et que rien ni personne ne pourra le dissuader de sa volonté de se maintenir au pouvoir coûte que coûte, quitte à faire connaître au pays des jours sombres, Fabien Méré dit ne pas désarmer. Il en appelle à la conscience de la communauté internationale et à l’esprit patriotique des candidats se réclamant de l’opposition afin de «libérer le Gabon» sans violence. «Ali Bongo a choisi de s’imposer par la force et il embarque avec lui, dans cette course folle, l’ensemble du pays, parce que personne ne sait comment s’arrêtera ce bus lancé à toute vitesse dans l’espace politique. Les derniers meetings, la pseudo-tournée républicaine aux frais de l’État, confirment que l’acte de renoncement à sa candidature à la présidentielle d’août prochain ne l’intéresse pas», a-t-il lancé.
Si l’attitude du président de la République, qualifiée d’«obstination», est confortée par les résultats des actions menées auprès des juridictions, il reste que son choix d’affronter la volonté populaire, d’aller à l’encontre de l’air du temps, a reçu la bénédiction de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) et de la Cour constitutionnelle. Du moins, selon Fabien Méré, qui a accusé ces institutions d’avoir «décidé de fermer les yeux sur cette question terrible, qui est devenue tellement ubuesque, tellement surréaliste, qui humilie tout un pays». «La contrepartie de cette attitude de la part des juridictions aura été de renforcer le sentiment d’impunité qui habite aujourd’hui ce qui est convenu, par pur formalisme, de désigner sous le nom de forces de l’ordre. La répression s’accélère, s’accentue, les arrestations se font plus nombreuses, on se demande jusqu’à quand», a-t-il dénoncé, interrogatif.
Selon l’ancien ministre, les chances du Gabon de connaître une alternance dépendent de la posture des acteurs de l’opposition et de la communauté internationale. Pour Fabien Méré, il faut que la communauté internationale passe du statut d’observateur à celui de scrutateur. «Ils ne peuvent plus être observateurs, parce que chaque fois qu’ils ont été observateurs, ils ont été complices des résultats. S’ils deviennent scrutateurs, ils rentreront dans le détail de l’organisation de l’élection, jusqu’au dépouillement du scrutin, jusqu’à la proclamation et prendront la décision qui s’impose si et seulement si la volonté populaire n’était pas respectée», a-t-il expliqué.
S’agissant des acteurs politiques, l’avocat a appelé à une candidature unique de l’opposition. «L’opposition gabonaise se doit dans les jours qui viennent très rapidement convenir en off, s’il le faut puis en public après. Les quelques candidats qui ne voudront pas participer à cette union, ne représentent pas grand chose. Il appartient donc aux cadors de cette opposition et à tous les autres qui sont honnêtes et sincères de mettre de côté leurs égos, de ne viser que l’objectif final : l’alternance», a déclaré Fabien Méré.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. L'aide du peuple dit :

    Il faut aller plus loin que ça Me Méré

  2. Medz dit :

    j’aimerais reconnaitre que c’est une bonne analyse et une bonne vision des perspectives avenirs. mais si nous nous contentons de ce types d’actions c’est que nous sommes toujours dupes <>. j’entends par la que si les Gabonais (ceux qui aspirent au changement, et les opposants sincères, s’il y en-a!) espèrent battre le Président Ali et son PDG par les urnes, alors le Gabon est un pays véritablement démocratique! et que par conséquent la transparence existe dans nos élections. et si tel est le cas, c’est que M. Ali a gagné honnêtement en 2009; et s’il a gagné en 2009, alors l’opposition a toutes les chances de l’emporter, n’est-ce pas? vous voyez la ou je veux en venir? le vote des electeurs compte alors!!! je vous le dit franchement, sans être pessimiste, nous n’avons aucune chance de battre Ali!!! nous ne sommes pas encore un Etat démocratique! les institutions fondamentales sont sous sa tutelle: il est Président du conseil supérieur de la magistrature, Chef de l’Etat et Chef suprême des armée… sans parler des dessous de table. qu’est ce qui nous reste? rien! tous ceux qui sont aux cotés d’Ali aujourd’hui feront tout ce qui est a leur pouvoir pour qu’Ali demeure et eux avec, exactement comme l’ont fait tous leurs prédécesseurs devenus opposants; a ce propos j’ai envie de croire que ces derniers sont sincères, mais j’ai d’énormes doutes. pour finir, la communauté internationale ne sera jamais scrutateur comme l’envisage le Me Mere, il ne sont rien d’autres qu’observateurs car nous sommes un Etat souverain. d’ailleurs dans quel pays l’on-il déjà fait? que ceux qui ont fait élire Ali illégalement trouvent le moyen de le battre par les mêmes voies; sinon n’essayer pas de faire mourir les Gabonais par votre seule soif de Pouvoir.

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