En attendant l’aboutissement de sa décongestion en cours, le port d’Owendo fait pâle figure par rapport à ses voisins de la sous-région. Installations et matériels désuets, coûts de prestations exorbitants…Autant d’éléments relativisant les performances de la plateforme portuaire.

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Fort de 800 km de côtes maritimes, le Gabon constitue une porte d’entrée sous-régionale idéale pour les pays enclavés. Toutefois, cet idéal peine à se matérialiser, la faute aux nombreuses carences plombant la principale plateforme portuaire du pays : le port d’Owendo.

Bien que le Gabon rêve d’un port commercial à vocation internationale, Owendo n’est pas vraiment compétitif comparé à ses voisins camerounais, portes d’entrée sous-régionales pour les pays enclavés. Ainsi, le trafic du port de Douala, qui voit transiter près de 90 % des importations et exportations du Tchad et de la Centrafrique, est aujourd’hui deux fois plus important que celui du port commercial d’Owendo.

Dans les années 1970, le linéaire de quai (455 m) du port d’Owendo avait été conçu pour pouvoir accueillir simultanément trois bâtiments de 150 m. Or, aujourd’hui, avec la massification du transport maritime et l’allongement de la taille des bateaux, seuls deux bâtiments peuvent y accoster en même temps.

Un sous-développement infrastructurel imputé à Bolloré Africa Logistic, à qui l’Etat gabonais et les autorités portuaires ont cédé leurs ports en 2007. Huit ans après, le constat est accablant : le résultat est un échec, en comparaison des résultats escomptés. De fait, le groupe français croule sous les critiques. Ce dernier détenant l’exclusivité de la gestion des ports du pays, sans les avoir développé en infrastructures ou en équipements.

L’ossature même de l’infrastructure portuaire est pointée du doigt. Ainsi, le port d’Owendo dispose d’un parc à containers en lieu et place d’un container. Carence à laquelle s’ajoute la qualité désuète des outils utilisés par Bolloré. Résultat des courses : le rendement du travail est faible avec, en prime, un accroissement des coûts de prestation.

A cette récrimination s’ajoute la facturation par marchandise au sein du port, en lieu et place de la facturation par container, comme cela se fait communément ailleurs. Du coût, la facturation pratiquée au niveau du port d’Owendo est source d’énormes pertes de recettes pour les caisses de l’Etat. Par ailleurs, nombre d’usagers et opérateurs pointent également du doigt les carences en matériel roulant pour le transport de marchandise. Ou encore les frais de magasinage exorbitants, coûtant de centaines de millions aux opérateurs économiques.

En attendant la décongestion en cours du port d’Owendo qui, à terme, pourrait résoudre certains des manquements susmentionnés, les regards sont tournés vers l’Etat et les autorités portuaires. Pour beaucoup d’observateurs, ces derniers sont trop laxistes vis-à-vis de Bolloré, qui rechigne à accélérer la modernisation de ses infrastructures au Gabon, contrairement à d’autres pays africains où il est implanté.

Impuissance avérée de l’Etat et des autorités portuaires ? Ou alors, situation voulue et entretenue de commun accord, entre les trois partenaires ? Entre temps, l’ensemble de ces éléments réunis, est à l’origine d’un phénomène unanimement décriés dans le pays : la vie chère.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. CHARY dit :

    N’oublions pas que ce fut, jusqu’en 2009, et depuis des décennies, la chasse-gardée et le principal coffre-fort du biafrais, Qu’il contrôle encore aujourd’hui a travers son fidèle Ikembouaya ( soupçonné de crime rituel!!?),ce port du 18e siècle, c’est donc sont bilan; et comme d’hab, un fiasco. En pleine période d’accélération du commerce mondialisé, un port sans aucun investissement depuis 30 ans ??! au bout d’un moment, ça se voit.

  2. Eric dit :

    Bollore est à l’origine de la vie chère.
    Plus les taxes portuaires sont élevées, plus les prix sur le marché augmentent car c’est le seul moyen pour qu’ils couvrent frais.

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