S’entretenant avec des représentants des centrales syndicales, le 5 novembre 2014, à la Primature, Daniel Ona Ondo a parlé un langage de vérité qui peut lui être préjudiciable. En français facile, ce qu’il a dit signifie un rejet de l’opinion. Mais son courage et sa détermination demeurent intacts.

Ona Ondo assailli par des grévistes, le 3 novembre 2014, à son arrivée au Conseil interministériel. À gauche, Marcel Libama, leader syndical. © Primature-Gabon
Ona Ondo assailli par des grévistes, le 3 novembre 2014, à son arrivée au Conseil interministériel. À gauche, Marcel Libama, leader syndical. © Primature-Gabon

 
Il n’est pas encore un Premier ministre à congédier, un Premier ministre carbonisé. Il a encore de la ressource, Daniel Ona Ondo ! Après près de 300 jours au «2-Décembre», et au moment où il joue sa crédibilité, l’élu du canton Nyé (dans le département du Woleu) sait qu’il doit agir dans l’urgence et donner des signes tangibles de son efficacité. Il doit aussi dire toute la vérité au peuple. Est-il «à la tête d’un Etat en faillite ?», comme l’avait laissé entendre, pour la France, François Fillon, en 2008, alors qu’il dirigeait le gouvernement français ? Le tout récent libre propos de son prédécesseur, Raymond Ndong Sima, sonne comme un jugement définitif : succès improbable pour le Professeur d’économie ! La «perle rare» était attendue. L’homme qui devait amener le Gabon à la prospérité est arrivé, mais 300 jours plus tard, à quoi assiste-t-on ?

Grévistes devant la Primature, le 3 novembre 2014. © Primature-Gabon
Grévistes devant la Primature, le 3 novembre 2014. © Primature-Gabon

Daniel Ona Ondo, un Premier ministre en difficultés ?
Les dossiers s’amoncellent… sans solution concrète, les agents publics sont dans la rue, beaucoup se font d’ailleurs entendre sous ses fenêtres du «2-Décembre», les écoles publiques primaires et secondaires sont fermées du fait de grève, l’Etat ne peut plus régler les problèmes domestiques et est obligé de se surendetter, le chômage ne baisse pas, l’égalité des chances promise est un vain mot dans une société où des titulaires de Master (Bac + 5) sont assis à la maison, la prospérité promise n’est toujours pas partagée, la PIP devient un mensonge d’Etat, les services publics prennent de l’eau de toutes parts, et Daniel Ona Ondo, lui, est perçu comme un homme d’incantation plutôt que comme un homme d’action, à la différence de son prédécesseur.
Volontarisme au 2-Décembre, scepticisme dans l’opinion
En effet, au-delà de quelques annonces innovantes et audacieuses faites par son gouvernement, le décalage est grand entre les mesures annoncées et leur portée réelle, faute d’argent dans les caisses de l’Etat. L’action de la «perle rare» est-elle vouée à l’échec ? En tout cas, l’opinion est de plus en plus sceptique quant à la mise en place des conditions devant mener à l’Emergence en 2025, tant ce modèle économique et social est lézardé de toutes parts, et tant les faiblesses du pays se sont amplifiées au lieu de s’atténuer. Le miracle – l’Emergence dans treize ans – est finalement plus fragile qu’il n’y paraît. «Une grosse farce, en réalité !», ainsi que l’a qualifié un responsable de centrale syndicale.
C’est dans ce contexte que le chef du gouvernement a reconnu que les temps sont difficiles, et que cela ne lui fait pas plaisir de voir tous ces compatriotes rassemblés chaque jour devant les bureaux de la Primature pour exiger de meilleures conditions de travail et de vie, quand ce n’est pas simplement un emploi. Il demande de la patience, et aux syndicalistes qui lui demandent quand sera payée la Prime d’incitation à la Performance (PIP), il répond : «la PIP est une promesse présidentielle à tous les agents publics, la PIP est une décision présidentielle, elle sera payée un jour», sans préciser lequel.  Pour les syndicalistes, «la PIP tend à devenir un mensonge d’Etat». Selon le Premier ministre, le chef de l’Etat recevra, le 17 novembre prochain, l’ensemble des responsables syndicaux.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Roland dit :

    Ou est passe Raymond ndong Sima, pourquoi la ton fait partir

  2. Roberto dit :

    Daniel Ona Ondo, perçu comme un homme d’incantation plutôt que comme un homme d’action, à la différence de son prédécesseur : c’est entièrement vrai. Pauvre Gabon !

  3. La Fille de la Veuve dit :

    Ona Ondo, en affirmant que «la PIP est une promesse présidentielle à tous les agents publics, la PIP est une décision présidentielle, elle sera payée un jour», Enlève son Corps et dit aux Fonctionnaire : « Allez voir ce problème avec Ali Bongo »….

    • mouthou12 dit :

      Vous avez vu juste……!

    • Cédric dit :

      C’est vrai,ton analyse est juste.

    • 241 Vert jaune Bleu dit :

      et le peuple dit AMEN!!!

    • Bonaparte dit :

      Vrai! D’ailleurs depuis le début de cet affaire de PIP, Ona Ondo a toujours pris soin de ne pas s’exposer ni mettre son doigt là-dedans. Il avait probablement (en vieux crocodile politique) pressenti que cette affaire serait une Bombe… et que le chef de l’Etat n’aurait jamais du s’exposer personnellement et publiquement dans cette affaire. Il aurait du laisser son PM c’est-à-dire son « fusible institutionnel » s’exposer dans cette affaire.
      Ce que l’opinion retient aujourd’hui c’est que : 1) personne n’avait rien demander, 2) il y avait des agents dans les administrations financières qui bénéficiaient de primes dites fonds communs – certes injustes dans leur répartition et parfois leur montant – mais le pays n’était pas dans le chaos actuel des revendications salariales, 3) un jour le PR décide la fin de ce système, promet une primes pour tous les agents publics et là 4) la PIP sort du chapeau…sans études préalables tant sur le public cible, le périmètre de la prime, son impact budgétaire…Bref il aurait fallu laisser persister quelques mois (après plusieurs années d’existence nous n’étions pas à quelques mois près ou une ou deux années près) pour préparer un système alternatif et annoncer la suppression du système des fonds communs au moment où le système censé le remplacer sera prêt.
      Mais là encore, sur ce dossier, l’exécutif a fait preuve de précipitation, voire de paresse intellectuelle pour arriver à la situation où nous en sommes.
      Où sont les collaborateurs du PR qui ont prôné et lui ont conseillé la fin des fonds communs simplement par détestation des agents des administrations financières et de leurs primes ? (indice: ceux qui ont conseillé cette fausse réformes n’ont jamais appartenu à une administration financière)
      Où se trouve une ancienne ministre aujourd’hui élue locale qui a mis sur la table le montant des FC soit disant pour une raison de transparence alors que la PIP telle que présentée va coûter éminemment plus cher?
      Où se trouve la SG qui a sorti de son chapeau la « PIP » sans avoir préalablement mesurer l’impact budgétaire et la portée politique de cette prime ???
      Que toutes ces personnes qui ont fait preuve d’une extrême légèreté en induisant le PR en erreur et surtout, en le laissant s’exposer dans cette affaire alors que c’est une affaire qui relevait du Gouvernement et pour laquelle le PM était la personnalité institutionnelle la mieux indiquée pour « se mouiller ».
      Bref, que ces personnes promptes à vouloir s’attirer les faveurs du prince y compris au prix d’un péril pour le prince soient prompte à lui proposer des solutions idoines au premier rang desquelles retirer ce projet de PIP car plus l’on va s’acheminer vers 2016 plus il deviendra difficile et incompréhensible pour les gabonais de revenir sur cette promesse. Donc un message au PR: c’est maintenant qu’il faut revenir sur cette promesse (peut être pour mieux sauter et donc préparer une autre système plus sereinement).
      En attendant, le PM fin connaisseur de la chose politique, ne prend aucun risque et ne se mouille sur aucun sujet de tension, peut-être pour préserver lui aussi ses chances pour 2016. Wait and see…

      • reve dit :

        lorsque ton gestionnaire te dis qu’il n’y a plus de produits ménagers et qu’il faille en acheté pour toutes les maisons du quartiers alors que tu n’achetais que pour deux maisons, tu demande un travail préliminaire, tu étudie tous les contours, tu mets tous les experts comme sait le faire notre PR ou alors tu engage un cabinet pour produire un plan détaillé, budgétisé de ce que cela va couté!!! en tant que chef, il a faillit!! quand on fait dans la précipitation, on se retrouve dans des situations pareilles!! nous devons murir nos décision!! Bongo père était sage, il écoutait beaucoup et prenait les décisions ensuite!! ce qui manque à notre PR actuel, c’est l’absence de maturité, de sagesse, il a en plus que des jeunes autour de lui!!! il faut une base pour diriger le pays, la base, c’est le peuple, ce sont les anciens, c’est notre histoire…si tout cela est mis de coté, ne nous étonnons pas de ce qui nous arrive!!!

  4. Comprendre quoi dit :

    « la PIP sera payée un jour » vraiment il fait dans l’incantation ce type!!!!

  5. Cédric dit :

    C’est dur e voir la population ainsi, mais il est préférable de revendiquer ce que de droit au lieu de laisser l’injustice grandir

  6. laflamme dit :

    Si ce gars est une perle rare, Raymond NDONG SIMA était un diamant unique. Chapeau l’artiste, heureux que la perle t’ai remplacée, pour mettre en évidence, ta valeur…

  7. NGWALA dit :

    Raymond Ndong-Ndong Sima était un Premier Ministre pragmatique, comme le Gabon en a besoin en ce moment. Mais notre pays n’a certainement pas les moyens d’avoir une homme de cette trempe. La nomination du Professeur Daniel Ona Ondo est un retour en arrière. Ona Ondo = discours trompeurs = démagogue = politique à l’ancienne. Le Gabon ne peut pas avancer dans ces conditions. C’est un gouvernement de démagogues (Moundounga Séraphin, …). Vous voulez que le Gabon émerge avec des hommes qui sont nommés pour leurs capacités à faire de la propagande? JAMAIS! Ona Ondo n’a peut être pas les moyens de sa politique, mais il manque de courage comme son prédécesseur. Il passe son temps à caresser son chef dans le sens du poil, il est entrain de griller sa carte.

  8. gee dit :

    ona dort c’est un gars qui fait le sport chaque matin mais vraiment un nonchalant contraire au President

  9. Bangando du mapane dit :

    Dans le chapeau vous dîtes « … ce qu’il a dit signifie un rejet de l’opinion. » Et dans le contenu de votre article vous ne dévoilez jamais ce qu’il a dit et qui pourrait signifier une telle reconnaissance. Du coup les lecteurs, sont en train de commenter des propos qu’ils n’ont jamais entendus.
    Attention, restez un journal sérieux!

    • Jean-Marcel BOULINGUI dit :

      Ona ondo a reconnu que la côte de confiance de l’exécutif est en train de s’éroder. En français facile, ce qu’il a dit signifie qu’il y a un rejet des dirigeants actuels par l’opinion. T’as compris, Bangando du Mapane ?

  10. OB dit :

    Avc OMar c’était la bamboula.
    Nous devons accepter ces temps difficiles.
    C’est notre sacrifice pour un pays moderne.
    Il est vrai qu’il y a eu des manquements. Mais, le trend est bon …
    Soutient à Y a Ali.

  11. bawel dit :

    Si pendant Omar Bongo C’etait la bamboula cela veut dire que sous Ibo Geoffroy c’est quoi?avec les concerts, les course de bateaux, les carnacales bresiliens….arreter avec la distraction, arreter de vous mentir a vous meme juste pour conserver quelques maigre avantages…

  12. passy dit :

    pour une fois il a ete honnet en disant la verite

  13. mack.fi dit :

    Je me pose toujours la question de savoir pour quoi nos dirigeants ont peur de démissionner quand la situation, devient ingérable ? Bravo à Mr Ndong Sima qui a su quitter le bateau quand il le fallait, mais son passage au gouvernement a donné l’espoir aux fonctionnaires de voir leur situation changer ne serait ce que par les rappels qui ont été payés à moitié bien sure, Ona Ondo Prouve nous que tu es un, économiste de renom capable, de redresser, le Gabon,vers un pays émergent !!!

  14. Le citoyen libre dit :

    «la PIP est une promesse présidentielle à tous les agents publics, la PIP est une décision présidentielle, elle sera payée un jour», sans préciser lequel. Pour les syndicalistes, «la PIP tend à devenir un mensonge d’Etat» Je pose la question de savoir si ALI a deja dit la verité dans sa vie ?
    il suffit de lire le livre de PEAN pour mesurer l’etendu des mensonges de la part d’ALI ! comment peut-on avoir un avenir en confience quand on a un chef d’etat menteur ?
    Cette fois-ci ALI n’a plus de chances, qu’il se prepare avant 2016 à partir du pouvoir.

  15. okoss dit :

    Mack.fi
    Tu as beau etre super crack en economie/gestion etcccc, si les poches sont trouees, tu ne pourras rien.
    c’est le cas du gabon actuellement.Le peu sous qui reste est gere par les agences avec comme maitre decideur, el senor Escro Bessi..et nous sommes la a subir.
    pire, en 2016, les memes qui se pleignent aujourd’hui seront les premiers pret a mettre un bulletin ds l’urne a cocotier, un autre a akebe ville, un autre a ntoum pour faire gagner le pdg.
    Vois tu, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire..qu on subisse donc la politique qu on a vote en 2009.

  16. Victor Mabe dit :

    Dommage pour le langage ordurier de certains. Je voudrais souligner quand même quelque chose. Les mêmes qui hier traitaient Ndong Sima d’incompétent l’encensent aujourd’hui tout simplement parce qu’il a quitté le gouvernement. Je voudrais préciser que Ndong Sima n’avait pas démissionné, c’est le Chef de l’Etat qui avait tout simplement, comme on le fait dans tous les pays, décidé de changer d’équipe gouvernementale.

    • mouthou12 dit :

      Ndong Sima a été viré au moment où sont action commençait à porter ses fruits. et puis, la baston donnée à Accrombessi a bien précipité son limogeage. Que la perle rare nous montre de quoi elle est capabe. Pour le moment, nous ne voyons rien venir.

  17. Roland dit :

    Oui mais avec ndong Sima même si y avait des calmes ont commençaient à voir les résultats il a donné espoir que c’était possible .

  18. PIP dit :

    La garde rapprochée sur la photo…hum…J’ai beaucoup de doutes… Des choses sont a verifier

  19. Le Monarque dit :

    Ce Jeudi 13 nous marcherons aux cotes du FRONT Uni qui doit déposer plainte aux tribunaux et demander par là meme la destitution d’Ali Bongo le faussaire. Plus rien ne nous arretera, meme pas les forces de l’ordre!

  20. Also Known As (A.K.A) dit :

    Raymond NDONG SIMA Président Président !!!!!!!

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